La tournée africaine de George W. Bush: étape Botswana
M. Bush promet d'aider l'Afrique à lutter contre le sida - par Darlene Superville
Environ quatre adultes sur dix vivent avec le VIH au Botswana, soit le taux d'infection le plus élevé au monde. «Les habitants de ce pays ont le courage et la volonté de vaincre cette maladie et vous pourrez compter sur les Etats-Unis», a assuré le chef de la Maison Blanche à son homologue botswanais Festus Mogae. «C'est l'ennemi le plus meurtrier que l'Afrique ait jamais affronté, et vous ne l'affronterez pas seul.»
Venu au Botswana avec dans sa valise un plan d'aide de 15 milliards de dollars sur cinq ans destiné à combattre l'épidémie dans le monde et plus particulièrement en Afrique, le président américain a reçu jeudi un accueil enthousiaste à son arrivée. Des dizaines d'enfants ont agité des drapeaux des deux pays et des hommes et femmes légèrement vêtus ont exécuté des danses tribales.
Mais quelques heures plus tard, le Congrès américain réduisait d'un tiers, à hauteur de 2 milliards de dollars, le budget consacré en 2003-2004 (l'année budgétaire commençant au 1er octobre) à la prévention du SIDA dans le monde.
Lors d'une réunion avec M. Mogae, M. Bush a déclaré que son voyage de cinq jours en Afrique avait pour but de démontrer que les Etats-Unis ne sont «pas seulement un pays puissant, mais aussi un pays compatissant».
Le Botswana fait figure de modèle de démocratie et de vitalité économique en Afrique. Mais le pays est menacé par le SIDA. Quatre adultes sur 10 sont infectés par le VIH et l'espérance de vie est de 39,9 ans pour les habitants entre 15 et 49 ans.
M. Mogae a adopté la politique de lutte contre le sida la plus ambitieuse d'Afrique, et a notamment promis de fournir gratuitement des médicaments à tous ceux qui en ont besoin. Ce programme est financé en partie par la Fondation Bill et Melinda Gates.
Les Etats-Unis co-parrainent dans le pays 16 centres de dépistage du VIH, donnent de l'argent pour améliorer la prise en charge médicale et aident à financer des campagnes de sensibilisation au sida. Le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, a toutefois observé jeudi que le taux d'infection du sida au Botswana est resté stable depuis 2001, malgré les efforts de Gaborone pour lutter contre la maladie.
M. Bush a aussi évoqué l'Irak jeudi alors que son administration est accusée aux Etats-Unis d'avoir manipulé des preuves pour justifier la guerre contre Bagdad, et que les attaques contre les forces américaines sur le terrain se multiplient.
«Nous avons un problème de sécurité en Irak», a-t-il reconnu. «Nous allons devoir rester vigilants.» Plus de 70 soldats américains sont morts depuis que M. Bush a déclaré la fin des combats majeurs le 1er mai. Le président américain a appelé à la patience. «Il faudra plus de 90 à 100 jours pour que les (Irakiens) se familiarisent avec les grandes joies de la liberté et les responsabilités qui vont avec», a-t-il prédit. «Il est très important que nous maintenions le cap.»
George W. Bush, sa femme Laura et sa fille Barbara ont eu droit à une petite escapade, avec une visite de la Réserve naturelle de Mokolodi, près de Gaborone, où ils ont pu admirer un rhinocéros et son petit, des troupeaux d'antilopes, ainsi que deux éléphants, l'animal symbole du Parti républicain de M. Bush, en train de... s'accoupler.
M. Bush terminera sa tournée africaine de cinq pays par une visite en Ouganda vendredi et au Nigeria samedi.
Bush assure de la compassion de l'Amérique sur le sida
Mais le président américain a été rattrapé par la situation en Irak, jusque dans la brousse africaine où il a conclu sa visite au Bostswana par un bref safari. Il a réagi à l'annonce de la mort de trois soldats américains mercredi -dont une accidentelle- en admettant un "problème de sécurité" en Irak, mais en promettant la "fermeté".
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Ces morts portent à 31 le nombre de militaires américains tués depuis que Washington a rapporté la fin officielle des combats le 1er mai.
"Il ne fait aucune doute que nous avons un problème de sécurité en Irak", a déclaré M. Bush à la presse, à l'issue d'entretiens avec son holomogue botswanais Festus Mogae: "Il va nous falloir le régler au cas par cas. Nous allons rester fermes".
"Nous faisons des progrès constants. Un Irak libre veut dire un monde pacifique. Il est très important que nous suivions notre route et nous allons le faire", a poursuivi le président.
"Nous ne sommes pas là-bas (en Irak) depuis longtemps, relativement parlant, depuis 90 à 100 jours. Croyez-moi, cela prendra plus de 90 à 100 jours pour que les gens réalisent les joies de la liberté et les responsabilités qui viennent avec la liberté", a-t-il dit.
Evoquant les chambres de tortures, les fosses communes découvertes par les forces américaines en Irak, M. Bush a une nouvelle fois dû défendre avec vigueur sa décision d'envahir l'Irak, en plein voyage censé se focaliser sur l'intérêt américain pour l'Afrique.
Il avait déjà dû le faire la veille à Pretoria, après le constat d'erreur de la Maison Blanche sur les présumées tentatives d'acquisition d'uranium africain par Saddam Hussein.
Jeudi pourtant, au Botswana élève africain "modèle", politiquement stable et économiquement prospère (diamants), M. Bush a tenté de faire passer le message d'une Amérique au grand coeur.
"Nous ne sommes pas seulement une nation puissante, nous sommes une nation qui compâtit", a lancé M. Bush en évoquant le plan d'aide américaine de 15 milliards USD sur 5 ans contre le sida en Afrique et aux Caraïbes.
Ce plan doit encore recevoir l'approbation du Congrès et les militants anti-sida jugent son montant artificiellement gonflé par des dépenses déjà engagées.
"Je veux que les dirigeants d'Afrique sachent que le peuple américain a profondément à coeur la pandémie qui balaie ce continent, la pandémie du VIH-sida (...) Nous pleurons pour l'orphelin, nous pleurons pour la mère seule".
"Nous sommes préoccupés par ce fléau, et nous répondons aussi généreusement que possible", a déclaré M. Bush, aux côtés d'un président Mogae dont le pays de 1,5 millions d'habitants est saigné par la pandémie: 38,8 % d'adultes infectés, 69.000 orphelins, 26.000 décès en 2001.
"Mon pays agit pour aider toute l'Afrique à renverser le cours de la bataille contre le sida. C'est l'ennemi le plus mortel que l'Afrique ait jamais affronté, et vous ne serez pas seuls face à cet ennemi", a-t-il poursuivi.
Le Botswana, durement touché par le sida, a aussi été loué internationalement pour sa lucidité et son agressivité face à la pandemie, avec la mise en place d'un ambitieux plan de traitement assisté de manière substantielle par le gouvernement et l'industrie des Etats-unis.
"Le Botswana essaie de faire les choses qu'il faut, et nous voulons les aider afin qu'ils puissent faire davantage encore", a déclaré jeudi le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer.
Depuis le Botswana, M. Bush s'est aussi fait le champion de la lutte contre la faim, en dénonçant les subventions agricoles européennes ou japonaises, qui "amoindrissent la capacité d'autosuffisance alimentaire" des pays africains, ou en plaidant pour "le besoin de cultures génétiquement modifiées à travers le continent africain".
M. Bush a regagné l'Afrique du Sud dans la soirée pour une brève étape nocturne. Il doit se rendre vendredi en Ouganda, avant-dernière étape de sa tournée africaine, avant le Nigeria.
Bush évoque au Botswana la "compassion" américaine pour le sida en Afrique
GABORONE (AFP), jeudi 10 juillet 2003, 15h46 - George W. Bush a entamé jeudi matin la troisième étape de sa tournée africaine au Botswana, pays ravagé par le sida, ce qui a donné au président américain l'occasion de faire part de la "compassion" des Etats-Unis, et de leur volonté d'aider l'Afrique contre la pandémie.
Le président Bush a toutefois été immédiatement rattrapé par la situation en Irak, après l'annonce de la mort de soldats américains mercredi soir lors d'attaques en Irak.
A l'issue d'entretiens avec son homologue botswanais Festus Mogae, George W. Bush a reconnu, face aux journalistes, que les Etats-Unis avaient un "problème de sécurité" en Irak.
"Il ne fait aucune doute que nous avons un problème de sécurité en Irak", a déclaré le président Bush. "Il va nous falloir le régler au cas par cas. Nous allons rester fermes", a-t-il poursuivi. "Nous faisons des progrès constants. Un Irak libre veut dire un monde pacifique. Il est très important que nous suivions notre route et nous allons le faire".
M. Bush est arrivé dans la matinée à l'aéroport Sir Seretse Khama de Gaborone, après un vol de 45 minutes depuis Pretoria, sa base en Afrique australe pour trois nuits. Il doit regagner Pretoria dans la soirée, avant de partir vendredi pour l'Ouganda et le Nigeria, dernières étapes de sa tournée.
M. Bush et son épouse Laura ont été accueillis par le président Festus Mogae et les membres de son cabinet par un groupe de musique traditionnelle marimba, un choeur d'écoliers et un groupe de danseurs.
Le président a ensuite pris quelques minutes pour saluer et serrer quelques mains, dans une tribune installée dans le périmètre de l'aéroport, où s'étaient rassemblés plusieurs centaines de Botswanais. Sur le passage du cortège présidentiel, plusieurs centaines d'habitants de Gaborone, souvent en famille, ont salué et fêté le président américain.
MM. Bush et Mogae se sont rendus dans un grand hôtel de la périphérie de Gaborone pour des entretiens en tête-à-tête qui ont notamment porté sur la lutte contre le sida, et sur la crise politique au Zimbabwe, le problème politique le plus pressant d'Afrique australe.
Le Botswana, considéré comme un modèle de prospérité économique (grâce au diamant) et de stabilité démocratique, est aussi un petit pays de 1,5 millions d'habitants saigné par la pandémie du VIH-sida, avec 38,8% d'adultes infectés ou malades, 69.000 orphelins, et 26.000 décès en 2001.
"Je veux que les dirigeants d'Afrique sachent que le peuple américain a profondément à coeur la pandémie qui balaie ce continent, la pandémie du VIH-sida", a déclaré M. Bush après ses entretiens avec le président Mogae, promettant que les Etats-Unis feraient tout leur possible pour aider l'Afrique contre le sida.
"Nous ne sommes pas seulement une nation puissante, nous sommes une nation qui compatit", a poursuivi M. Bush en évoquant le plan d'aide américaine de 15 milliards de dollars sur 5 ans pour lutter contre le sida en Afrique et aux Caraïbes, un plan qui doit encore recevoir l'approbation du Congrès.
"Quels que soient le parti, l'idéologie du citoyen américain, il est profondément touché par le fait que des gens meurent en masse à cause du VIH-sida. Nous pleurons pour l'orphelin, nous pleurons pour la mère seule. Nous sommes préoccupés par ce fléau, et nous répondons aussi généreusement que possible", a-t-il déclaré.
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George W. Bush au chevet du Botswana, ravagé par le sida
GABORONE, Botswana (AP), jeudi 10 juillet 2003, 14h38 - Après le Sénégal et l'Afrique du Sud, le président américain George W. Bush est arrivé jeudi au Botswana, où il a souligné que l'épidémie du SIDA représente "l'ennemi le plus implacable que l'Afrique a jamais affronté".
George W. Bush a promis que les Etats-Unis aideraient le pays à affronter le fléau qui touche près de quatre adultes sur dix, soit le taux d'infection le plus élevé au monde.
"Les habitants de ce pays ont le courage et la volonté de combattre cette maladie et vous aurez un partenaire dans le président des Etats-Unis", a assuré le chef de la Maison Blanche à son homologue botswanéen Festus Mogae lors d'un déjeuner.
"Il s'agit de l'ennemi le plus implacable que l'Afrique ait jamais affronté et vous ne ferez pas face seuls", a-t-il ajouté alors que des "Pula Pula" (bonnes choses) accueillaient ses déclarations.
Venu au Botswana, avec dans sa valise un plan d'aide de 15 milliards de dollars destiné à combattre l'épidémie dans le monde et plus particulièrement en Afrique, le président américain y a reçu jeudi un accueil enthousiaste de la part de la population.
Troisième étape de la tournée africaine de George W. Bush, avant l'Ouganda et le Nigeria, le Botswana est doté de ressources minières importantes -notamment en diamants- et d'un gouvernement stable, mais ce pays de 1,6 million d'habitants est particulièrement touché par l'épidémie du sida. Plus de 38% de la population adulte est porteuse du VIH et l'espérance de vie de 15 à 49 ans est d'à peine 40 ans.
Si le président Mogae a adopté une politique agressive face à l'épidémie, avec la promesse de fournir des médicaments gratuits à tous les malades, le taux d'infection du pays ne diminue guère.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, a souligné jeudi que ce taux était resté stable depuis 2001 malgré les efforts du gouvernement botswanéen. "Le Botswana tente de faire ce qu'il faut, et nous voulons les aider pour qu'ils puissent faire plus", a-t-il déclaré à la presse, alors qu'il se trouvait avec M. Bush à bord de l'avion présidentiel Air Force One.
Selon le président Mogae, l'épidémie du sida et l'impact qu'elle laisse sur le pays risque d'affecter grandement l'avenir du Botswana. "Tous les gains (économiques) sont inversés par le sida", a-t-il déclaré à l'Associated Press.
La tournée africaine de George W. Bush du 08-12 juillet 2003