Un Boeing 727 s'abîme jeudi 25 décembre 2003 dans l'Atlantique peu après le décollage de Cotonou (Bénin): 130 personnes mortes, 21 ont survécu, 10 portées disparues
- Crash au Bénin: 130 morts, dix disparus,
l'enquête s'annonce polémique (AFP, 27 décembre 2003, 16h44)
- Accident d'avion au Bénin: au moins 138
morts (AP, samedi 27 décembre
2003, 14h58 )
- Bénin: 130 morts dans l'accident d'avion à
Cotonou (AFP, samedi 27 décembre 2003,
14h09)
- Accident d'avion au Bénin: le bilan s'alourdit
(AP, vendredi 26 décembre 2003,
20h37 )
- Le deuil des Libanais d’Afrique de l’Ouest
(RFI,
26 décembre 2003)
Crash au Bénin: 130 morts, dix disparus, l'enquête s'annonce polémique
COTONOU (AFP), samedi 27 décembre 2003, 16h44 - Cent trente personnes sont mortes, 21 ont survécu et 10 sont portées disparues après le crash d'un Boeing 727 jeudi à Cotonou, selon un dernier bilan officiel communiqué samedi alors que l'enquête décidée par les autorités béninoises s'annonce polémique.Le dernier bilan de la catastrophe du Boeing de la compagnie UTA (Union des transports africains, enregistrée en Guinée) a été communiqué par le ministre béninois des Affaires étrangères, Rogatien Biaou.
Un précédent bilan faisait état de 22 rescapés, mais l'un d'eux a succombé samedi à ses blessures.
Vendredi, le gouvernement béninois a décidé la création d'une commission d'enquête pour déterminer les circonstances de l'accident. Une délégation officielle guinéenne était attendue samedi soir à Cotonou pour participer à cette enquête.
Le Boeing 727, qui assurait la liaison Cotonou-Beyrouth, comptait dix membres d'équipage et 151 passagers à son bord, pour la plupart des Libanais qui rentraient au pays pour les fêtes de fin d'année.
L'appareil s'est écrasé après avoir raté son décollage de l'aéroport de Cotonou, en raison selon certaines sources d'une surcharge.
Selon la presse libanaise de samedi, l'appareil aurait tenté de décoller avec un surplus de 8 tonnes et UTA, une société qui s'occupe principalement de fret, avait commencé récemment à effectuer des transports de passagers à des prix défiant toute concurrence.
Ce serait en raison de ce poids excessif que le Boeing n'aurait pas réussi à s'arracher de la piste, heurtant un bâtiment technique en bout de piste avec son train d'atterrissage central, avant de s'écraser dans les eaux qui bordent la plage de Cotonou.
Les recherches se poursuivaient toujours samedi matin dans la zone de l'accident à la recherche des dix personnes manquantes, avec la participation d'une équipe de plongeurs français de la Marine nationale.
A la demande des autorités libanaises, Paris a également décidé d'envoyer un avion militaire de transport pour participer au rapatriement des victimes vers Beyrouth. A son bord ont été chargés environ 140 cercueils.
Le crash de l'appareil qui assurait la liaison Cotonou-Beyrouth est la pire catastrophe qui ait frappé des Libanais depuis le début de l'aviation civile.
La communauté libanaise du Bénin et la police judiciaire béninoise ont mis sur pied un comité pour procéder aux identifications nécessaires avant le rapatriement des dépouilles vers le Liban, prévu dimanche.
Il ne restait plus rien samedi sur la plage ou dans l'eau de la carcasse et des morceaux du Boeing, dont pour l'instant une seule des deux boîtes noires a été retrouvée. Selon une source informée, il s'agit de celle enregistrant les conversations de l'équipage.
Alors que les Béninois s'indignent de la lenteur et de l'inefficacité de leurs sauveteurs, une polémique oppose déjà les autorités du Liban et de Guinée, pays où était enregistré la compagnie UTA, propriété d'émigrés libanais et de Guinéens.
Selon le ministre libanais des Transports Najib Mikati, Beyrouth avait refusé d'accorder une licence à UTA car "elle ne remplissait pas les conditions techniques" requises. Affirmation démentie vendredi par le ministre guinéen des Transports, Cellou Dalein Diallo.
Selon lui UTA, une "société de droit guinéen", avait demandé à l'aviation civile guinéenne de lui délivrer un certificat de navigabilité. "Après toutes les vérifications d'usage, il n'y avait rien qui s'opposait à la délivrance de ce certificat", a-t-il ajouté.
Accident d'avion au Bénin: au moins 138 morts
COTONOU, Bénin (AP), samedi 27 décembre 2003, 14h58 - Le bilan de l'accident du Boeing-727 parti de Cotonou à destination de Beyrouth, qui s'est abîmé dans l'Atlantique jeudi peu après le décollage, s'est encore alourdi. On déplore désormais au moins 138 morts, alors que le Bénin a décrété trois jours de deuil national à compter de samedi.Le ministre béninois des Affaires étrangères Rogatien Biaou a annoncé à la radio que 130 corps avaient été retrouvés au moment de l'interruption des recherches vendredi soir. La plupart des victimes étaient originaires du Liban.
Samedi, huit autres corps ont été retrouvés et transportés dans des morgues de Cotonou, la capitale commerciale du Bénin.
Aucune information n'a été communiquée pour l'instant sur la cause du drame. Le ministre libanais des Affaires étrangères Jean Obeid a affirmé à Beyrouth que l'appareil était surchargé. "Il apparaît que le nombre de passagers excédait la charge normale", a-t-il déclaré à la presse à son retour du Bénin avec quinze survivants (12 Libanais, deux Palestiniens et un Syrien).
Le Boeing transportait 161 personnes lorsqu'il a percuté un bâtiment en bout de piste peu après son décollage, avant de s'abîmer à moins de 500 mètres du rivage. Plus d'une vingtaine de personnes, y compris le pilote, ont survécu. Plusieurs dizaines sont encore portés disparus.
Au premier jour de deuil national décrété par le Bénin, les drapeaux étaient en berne samedi sur les bâtiments publics du pays en hommage aux victimes. Un appareil militaire français est arrivé à Cotonou tard vendredi et devait rapatrier samedi les corps à Beyrouth. AP
Bénin: 130 morts dans l'accident d'avion à Cotonou
Selon le ministre, 130 corps ont été récupérés et 21 personnes ont survécu à la catastrophe. Un précédent bilan faisait état de 22 rescapés, mais l'un d'eux a succombé samedi des suites de ses blessures. Le Boeing 727 de la compagnie UTA (Union des transports africains), qui assurait la liaison Cotonou-Beyrouth, comptait dix membres d'équipage et 151 passagers à son bord, pour la plupart des Libanais qui rentraient au pays pour les fêtes de fin d'année.
L'appareil s'est écrasé après avoir raté son décollage de l'aéroport de Cotonou. Les recherches se poursuivaient samedi matin dans la zone de l'accident, sur la plage de Cotonou qui jouxte la piste de l'aéroport. Une commission d'enquête nationale a été mise sur pied vendredi par le gouvernement béninois pour "déterminer" les causes de cette catastrophe. Une source aéoroportuaire a rapidement évoqué un problème de surpoids de l'appareil et de mauvaise répartition du fret dans ses soutes. Le gouvernement béninois a décrété un deuil national de trois jours à compter de vendredi minuit, en mémoire des victimes.
Quinze survivants de l'accident sont arrivés samedi à l'aube à Beyrouth, a indiqué un membre de la délégation libanaise qui a rapatrié les blessés. Parmi eux figurent 12 Libanais, dont un enfant de 12 ans, deux Palestiniens et un Syrien. Les blessés sont pour la plupart atteints de fractures et de blessures, notamment au visage. Douze d'entre eux ont été admis à l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth et trois autres à l'hôpital Bahman, situé sur la route de l'aéroport et géré par une organisation caritative du mouvement intégriste chiite libanais Hezbollah.
Les survivants transportables, accompagnés par le ministre libanais des Affaires étrangères, Jean Obeid, ont été rapatriés à bord d'un avion de la compagnie nationale libanaise, Middle East Airlines (MEA). Selon le dernier bilan la catastrophe aérienne a fait 116 morts, pour la plupart des Libanais. Environ 161 personnes, dont 10 membres d'équipage, étaient à bord de cet avion au moment de la catastrophe. Vendredi soir, une équipe conjointe de plongeurs militaires béninois et libanais poursuivaient les recherches sur la plage située en bout de piste de l'aéroport pour retrouver les cadavres d'une vingtaine de passagers toujours portés disparus.
Accident d'avion au Bénin: le bilan s'alourdit
COTONOU, Bénin (AP), vendredi 26 décembre 2003, 20h37 - La découverte vendredi d'une des boîtes noires devrait permettre d'éclaircir les circonstances de l'accident d'un Boeing 727 qui s'est abîmé jeudi dans l'Atlantique peu après le décollage de Cotonou (Bénin). La catastrophe a fait au moins 111 morts, dont de nombreux Libanais qui rentraient chez eux pour les fêtes.Le Bénin a décrété trois jours de deuil national à compter de samedi.
Le chef d'état-major de l'armée béninoise, Fernand Amoussou, n'a pas précisé si celle des deux boîtes noires retrouvée contenait les données de vol (DFR) ou l'enregistrement des conversations des pilotes (CVR). La confusion régnait en fin de journée, le ministre des Affaires étrangères Rogatien Biaou ayant démenti que la boîte ait été retrouvée.
La ministre béninoise de la Santé Céline Seignon Kandissounon a fait état de 111 morts et souligné que les corps de 11 personnes décédées dans la catastrophe avaient été ramenés sur la plage.
Selon le ministre libanais des Affaires étrangères Jean Obeid, 113 cadavres ont été récupérés, des Libanais pour la plupart, et il y a 22 survivants. Certains rescapés des premières heures ont succombé à leurs blessures. Il a précisé que 161 personnes, dont dix membres d'équipages, se trouvaient à bord de l'avion. Le ministre béninois des Transports parlait quant à lui de 20 rescapés et 156 passagers inscrits.
L'appareil de la compagnie guinéenne Union des transports africains (UTA) venait de Conakry et s'était arrêté une première fois à Freetown en Sierra Leone, prenant des Libanais à son bord comme à Cotonou. Une importante communauté libanaise travaille en effet en Afrique de l'Ouest.
Lorsque le Boeing a décollé jeudi en direction de Beyrouth, il aurait percuté un bâtiment en bout de piste avant de s'abîmer à moins de 500 mètres du rivage. Survivante, l'hôtesse de l'air guinéenne Aminata Bangoura, 28 ans, a raconté à l'Associated Press avoir entendu une forte explosion deux minutes après le décollage, avant la chute.
Tandis que les recherches se poursuivaient en bord de mer, Jean Obeid est arrivé à Cotonou avec des équipes médicales et des secouristes. Ainsi, dix plongeurs libanais ont été conduits directement sur place, tandis que six personnels médicaux se sont rendus dans les hôpitaux, a confié M. Obeid en précisant que l'avion qui l'avait transporté ramènerait au moins 23 blessés libanais.
La France a également décidé d'apporter son secours. Une équipe de plongeurs de la marine nationale, venant du transport de chalands de débarquement (TCD) "Ouragan", actuellement en escale à Lomé (Togo), rallie Cotonou par la route. Le ministère de la Défense a précisé qu'à la demande des autorités libanaises, un avion de transport DC8 de rejoindra Cotonou "dans les meilleurs délais" pour participer au rapatriement des corps de victimes vers Beyrouth. AP
Virgile Ahissou
Le deuil des Libanais
d’Afrique de l’Ouest
Un Boeing de la toute jeune
compagnie aérienne UTA (Union des transports africains) s’est abîmé en mer après
son décollage de l’aéroport de Cotonou, le 25 décembre en début d’après-midi.
Le Boeing 727-200 de la compagnie
aérienne UTA, qui n’a rien à voir avec l’ancienne compagnie UTA (Union des
transports aériens) rachetée par Air France, s’est abîmé en mer à son décollage
de l’aéroport de Cotonou, le 25 décembre, avec à son bord 163 personnes dont 7
membres de l’équipage. L’accident s’est produit vers 14 heures, alors que
l’avion s’envolait pour Beyrouth au Liban où il était attendu pour 22h30. Les
autorités béninoises ont annoncé que 113 corps ont été retrouvés et que 22
personnes étaient prises en charge par les services de santé. En attendant les
résultats de la consultation de la boîte noire et les conclusions d’une
commission d’enquête, des témoins ont raconté que le train d’atterrissage du
Boeing aurait heurté un petit bâtiment en bout de piste, ce qui aurait
totalement déséquilibré l’avion qui s’est abîmé peu après en mer.
En attendant les investigations d’une commission d’experts, des sources proches
de l’aéroport de Cotonou ont indiqué que «des éléments techniques sont déjà
connus. Il y a eu un problème de poids car l’avion n’a pas pu décoller»,
précise-t-elle en expliquant pourquoi le train d’atterrissage arrière a heurté
le bâtiment technique situé en bout de piste. Les boîtes noires qui ont été
repêchées détermineront bientôt les causes de cet accident. Le président
français Jacques Chirac a adressé un message de condoléances à ses homologues,
Mathieu Kérékou du Bénin et Emile Lahoud du Liban. A la demande du Bénin, une
équipe de plongeurs de la Marine nationale française se rend à Cotonou pour
apporter aux équipes locales, assistance, savoir-faire et équipements
indispensables pour retirer les débris de l'appareil de la mer. Par ailleurs, le
Liban a demandé à la France la mise à disposition d'un avion de transport DC8 de
l'armée de l'Air pour effectuer le rapatriement des victimes.
Une délégation officielle libanaise conduite par Jean Obeid, le ministre des
Affaires étrangères, est arrivée à Cotonou en compagnie d’une équipe de
plongeurs qui s’est tout de suite mise au travail avec les techniciens béninois.
Jean Obeid a déclaré qu’il était venu assister les familles endeuillées et
organiser le rapatriement des corps des ressortissants libanais, en majorité sur
le vol UTA. En effet, ce vol en provenance de Conakry (Guinée) faisait route
vers Beyrouth (Liban) puis Dubaï après une escale à Cotonou. Des commerçants
guinéens, sierra-léonais, et ivoiriens auraient aussi embarqué à Conakry. Selon
le PDG de la compagnie le Guinéen El Hadj Alseny Barry la plupart des voyageurs
seraient d’origine libanaise. Des familles entières allaient chez elles au Liban
pour les fêtes de fin d’année. Najib Mikati, le ministre libanais des Transports
a précisé que l’appareil effectuait des liaisons entre Conakry, Freetown,
Cotonou, Beyrouth et Dubaï.
«La politique du ciel ouvert» |
La compagnie UTA est une société
à capitaux mixtes guinéens et libanais basée à Conakry. Elle serait la propriété
de deux Libanais. Selon le ministre libanais des Transports, Najib Mikati, ses
services avaient refusé d’accorder une licence à la compagnie UTA car «elle ne
remplissait pas les conditions techniques», a-t-il déclaré. Et pourtant les
appareils de cette compagnie avaient l’autorisation d’atterrir à Beyrouth, mais
uniquement au bénéfice «de la politique du ciel ouvert», précise le ministre
libanais.
En tout cas les familles de la très forte communauté des Libanais d’Afrique de
l’ouest sont toutes frappées par cette nouvelle du crash de la compagnie UTA. A
Conakry, le parking de l’aéroport et la devanture des bureaux de la compagnie
UTA sont devenus des lieux de rendez-vous pour les familles en quête
d’informations. A Cotonou, c’est la consternation dans la communauté libanaise.
Les autorités libanaises sont venues de Beyrouth à leur rencontre avec des
équipes de soutien psychologique. Elles organiseront aussi la prise en charge
des rapatriements des victimes. A l’aéroport de Beyrouth les familles se sont
amassées mais n’avaient aucune information précise. La compagnie UTA n’y
entretient aucun bureau. Les informations sur la liste des passagers, jusque
tard dans la nuit, n’étaient pas fournies avec précision. A l’intérieur du pays,
dans les villages réservoirs de l’émigration libanaise vers les pays d’Afrique,
c’était l’affolement et des manifestations de désespoir bruyamment exprimées. Ce
n’est que dans la journée du 26 décembre que des informations fiables sont
données par les autorités libanaises, répondant aux attentes des familles.
DIDIER SAMSON
26/12/2003