Accord de paix au Burundi signé à Dar-es-Salem en Tanzanie
Sommet régional à Dar es-Salaam pour faire la paix au Burundi
DAR ES-SALAAM (Tanzanie) (AFP), dimanche 16 novembre 2003, 11h46 - Le sommet régional sur le Burundi, au cours duquel un accord de paix global doit être signé entre le président burundais et le chef du principal mouvement rebelle, s'est ouvert dimanche matin à Dar es-Salaam (est de la Tanzanie).
Le sommet régional de chefs d'Etat a débuté vers 11h30 (08h30 GMT) par une session à huis clos, au cours de laquelle le président du Burundi, Domitien Ndayizeye et le chef des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), le principal mouvement rebelle hutu, Pierre Nkurunziza, doivent présenter aux chefs d'Etat le texte de l'accord.
Dans la foulée, sera organisée une session plénière avec la signature de l'accord de paix global et des discours des responsables de la région.
L'accord doit comprendre un partage du pouvoir et l'intégration des FDD dans l'armée, actuellement dirigée par la minorité tutsie. Il officialisera les protocoles d'accord signés en octobre et novembre à Pretoria (Afrique du Sud), notamment un accord de cessez-le-feu.
Depuis 1993, le Burundi est en proie à une guerre civile qui a fait quelque 300.000 morts.
Participent au sommet de Dar es-Salaam plusieurs dirigeants africains: le chef de l'Etat ougandais Yoweri Museveni, président de l'initiative régionale pour le Burundi; le président de l'Union africaine (UA) Joaquim Chissano (Mozambique); le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi; le vice-président sud-africain et principal médiateur dans la crise burundaise, Jacob Zuma; ainsi que le président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila.
Le Gabon, le Kenya, le Rwanda et la Zambie sont représentés par leur vice-président ou des ministres.
Juste avant le début du sommet, une dizaine de partisans des FDD sont entrés dans l'hôtel où se déroule le sommet, arborant des casquettes et tee-shirts blancs avec un gros coeur rouge proclamant "Peace in Burundi" (Paix au Burundi).
Dans le hall de l'hôtel, l'ambiance était bon enfant, les membres des délégations gouvernementale et rebelle se congratulant lors de leur rencontre.
Outre l'accord de paix, le sommet devra se pencher sur la question des rebelles des FNL (Forces nationales de libération), le deuxième mouvement rebelle.
Les FNL, particulièrement actifs dans la région de la capitale burundaise Bujumbura, refusent jusqu'à présent de s'asseoir à la table des négociations.
"La question est de savoir si les chefs d'Etat vont valider une action militaire contre eux ou tenter de les intégrer dans le processus de paix. Mais, dans les deux cas, cela sera difficile", a indiqué un diplomate qui a requis l'anonymat.
Le secrétaire général des FDD, Hussein Radjabu, avait "déploré" samedi "la non participation des FNL" au processus de paix qui continuent à se battre contre l'armée, dominée par la minorité tutsie, dans la région de Bujumbura.
"Ils (les FNL) vont perdre énormément. Ils ont combattu et ont fait un travail honorable, mais ils n'exploitent pas cette chance", avait-il déclaré à l'AFP.
De son côté, avant de prendre samedi l'avion à Bujumbura pour la Tanzanie, le président burundais avait appelé les FNL "à cesser les exactions contre la population et rejoindre sans tarder la table des négociations".
Après la signature de l'accord de paix, les FDD devraient faire leur entrée le 23 novembre dans un gouvernement élargi.
Sur le terrain, les rebelles FDD devaient dans un premier temps être rassemblés dans des zones, comme cela a commencé à se faire, tout en gardant leurs armes. Viendra ensuite le temps de la démobilisation et du désarmement.
La signature d'un accord de paix au Burundi attendue dimanche lors d'un sommet tanzanien
DAR ES SALAAM (AP), 15 novembre 2003, 17h35 - La possible signature d'un accord de paix entre le gouvernement du Burundi et la plus importante faction rebelle, les Forces pour la défense de la démocratie (FDD), était attendue dimanche à Dar es Salaam en Tanzanie lors d'un sommet réunissant les dirigeants de 12 pays africains."Les Burundais attendent que nous apposions nos signatures au bas d'un accord de cessez-le-feu complet lors du sommet", a déclaré samedi le président burundais Domitien Ndayizeye, avant de partir pour Dar es Salaam.
Aucune partie n'a respecté l'accord de cessez-le-feu signé en décembre dernier. Un porte-parole des FDD, Salvatore Ntacobamaze, a déclaré que les détails de l'accord qui devait être signé par le président Ndayizeye et le chef des FDD Peter Nkurunziza avait été mis au point le mois dernier en Afrique du Sud. AP
Juste avant la tenue du sommet cependant, les affrontements entre l'armée et un autre mouvement rebelle, qui refuse de s'asseoir à la table des négociations, se sont poursuivis près de la capitale burundaise causant la mort de 17 personnes dont deux civils mercredi et vendredi.
Le chef de l'Etat burundais Domitien Ndayizeye est arrivé samedi en milieu de matinée à Dar es-Salaam, selon le ministère tanzanien des Affaires étrangères.
Le chef des Forces pour la défense de la démocratie (FDD, principal mouvement rebelle hutu du Burundi), Pierre Nkurunziza, l'avait précédé de quelques heures. "Nous sommes là depuis hier (vendredi) soir", a déclaré samedi à l'AFP le secrétaire général des FDD Hussein Radjabu.
MM. Ndayizeye et Nkurunziza doivent officiellement signer dimanche un accord de paix global, avec notamment un partage du pouvoir et l'intégration des FDD dans les forces armées, officialisant des protocoles d'accord signés en octobre et novembre à Pretoria (Afrique du Sud).
Le président ougandais Yoweri Museveni et le vice-président sud-africain Jacob Zuma, les deux principaux médiateurs dans la crise burundaise, sont respectivement attendus dans la capitale économique tanzanienne à 17h00 (14h00 GMT) et 21h00 (18h00 GMT).
Le président de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat mozambicain Joaquim Chissano et le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi doivent également arriver dans l'après-midi de samedi. Le Mozambique et l'Ethiopie contribuent avec l'Afrique du Sud à la force de maintien de la paix de l'UA au Burundi.
Le Gabon, le Kenya, le Rwanda et la Zambie seront représentés par leur vice-président ou des ministres.
Le président hôte, le Tanzanien Benjamin Mkapa, sera vraisemblablement absent, se trouvant en Suisse depuis quelques jours pour des examens orthopédiques. Il devrait être représenté par son vice-président, Ali Mohamed Sheni.
"Des réunions et consultations entre chefs d'Etat doivent se tenir samedi soir", a précisé le secrétaire général des FDD. L'accord devrait être signé dimanche à la mi-journée.
Interrogé sur d'éventuels problèmes de dernière minute, M. Radjabu a répondu: "Pas de problème. On va signer. Il va y avoir un accord".
Depuis 1993, la guerre civile au Burundi a fait quelque 300.000 morts, essentiellement des civils, selon l'Onu.
Le grand absent de la cérémonie sera le deuxième mouvement rebelle hutu, les Forces nationales de libération (FNL), très présent dans la région de Bujumbura, qui refuse de négocier avec le gouvernement et a accusé les FDD de "trahir" la cause hutue.
Le secrétaire général des FDD a "déploré" samedi "la non participation des FNL" au processus de paix qui continuent à se battre avec l'armée, dominée par la minorité tutsie, dans la région de Bujumbura.
"Ils (les FNL) vont perdre énormément. Ils ont combattu et ont fait un travail honorable, mais ils n'exploitent pas cette chance", a souligné M. Radjabu.
Le responsable des FDD a également affirmé que "au centre du pays, depuis avant-hier (jeudi), il y a eu encore une fois quelques attaques de l'armée". "Mais nous avons empêché nos troupes de riposter", a-t-il assuré, précisant qu'ailleurs la situation était calme.
samedi 15 novembre 2003, 16h39 |
Les présidents tanzanien Benjamin Mkapa (g) et burundais Domitien Ndayizeye, à Dar Es Salaam en septembre
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