Algérie-France: vers un traité d'amitié en 2005 (Barnier)
ALGER (AFP), mercredi 14 juillet 2004 - Le gouvernement français "est mobilisé" pour relancer le partenariat avec l'Algérie et conclure en 2005 un traité d'amitié, a déclaré mardi à Alger le chef de la diplomatie française Michel Barnier, alors que le président algérien Abdelaziz Bouteflika estimait que les relations bilatérales étaient "entrées dans une ère qualitativement nouvelle".
"L'objectif est que ce traité d'amitié soit prêt l'an prochain", a indiqué M. Barnier lors d'une conférence de presse avec son homologue algérien, Abdelaziz Belkhadem. Le ministre français a aussi appelé l'Algérie à donner "un nouvel élan" au dialogue "fondamental" avec le Maroc sur le Sahara occidental.
Le traité franco-algérien "portera sur la coopération bilatérale, sur la dimension euro-méditerranéenne de nos relations, sur le travail de mémoire qui est engagé, en même temps que sur les questions de défense et de sécurité", a précisé M. Barnier, qui a achevé mardi une visite officielle de deux jours à Alger.
"Le gouvernement de mon pays est mobilisé pour nourrir et concrétiser les relations entre nos deux peuples", a ajouté M. Barnier, se félicitant du "nouvel élan" dans les relations entre la France et l'Algérie, intervenu après la visite à Alger du président français Jacques Chirac en mars 2003.
MM. Chirac et Bouteflika avaient alors signé la "Déclaration d'Alger" dans laquelle ils s'étaient engagés à renforcer la coopération politique, économique, culturelle et scientifique.
Le président algérien a pour sa part déclaré, dans un message adressé à M. Chirac à l'occasion de la fête nationale française, que "les relations algéro-françaises étaient entrées dans une ère qualitivement nouvelle grâce aux efforts louables déployés de part et d'autre".
"Nous avons ensemble ouvert la voie à l'édification d'un partenariat exemplaire et d'avenir entre nos deux pays que rapprochent des liens humains d'une densité exceptionnelle", a indiqué M. Bouteflika, qui s'est entretenu pendant près de quatre heures mardi avec Michel Barnier.
Le ministre français a par ailleurs déclaré que la France encourageait le dialogue, "fondamental", entre l'Algérie et le Maroc sur la question du Sahara Occidental, une ancienne colonie de l'Espagne, annexée en 1975 par le Maroc après le départ des Espagnols.
M. Barnier, qui effectuait sa première visite à Alger après s'être rendu à Rabat les 30 et 31 mai, a "constaté une très grande disponibilité de part et d'autre pour continuer le dialogue et lui donner un nouvel élan".
De son côté, M. Belkhadem a déclaré que "l'Algérie était disposée à aider à trouver une solution politique pour peu que celle-ci respecte le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination". "Il est vital de développer nos relations avec le Maroc".
MM. Barnier et Belkhadem ont signé quatre accords de coopération, dont un portant sur la création d'une Ecole supérieure algérienne des Affaires.
Deux accords de coopération scientifique et technique sur les ressources en eau et le risque sismique ont également été signés entre l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et des organismes de recherche algériens. Le quatrième accord porte sur l'inventaire et la datation des peintures et gravures de l'art rupestre saharien.
M. Barnier a par ailleurs annoncé s'être entretenu avec ses interlocuteurs de la question de la liberté de la presse en Algérie, où plusieurs journalistes ont été récemment incarcérés, et du dossier des harkis, supplétifs de l'armée française pendant la guerre d'Algérie (1954-1962).
Les ministres français de la Défense et de l'Economie et des Finances, Mme Michelle Alliot-Marie et M. Nicolas Sarkozy, doivent se rendre en visite à Alger, respectivement les 17 et 18 juillet, et le 27 juillet.
Selon M. Belkhadem, une succession de visites ministérielles algériennes est prévue en France, alors qu'Alger se prépare à accueillir également les ministres français de l'Intérieur, de l'Education et de la Culture.
Actualité internationale et africaine