Guinée: l'opposant Alpha Condé condamné à cinq ans de réclusion
M. Alpha CONDE, Président du Rassemblement du Peuple Guinéen (RPG), a été condamné à cinq (5) ans de réclusion criminelle par la Cour de Sûreté de l'Etat Guinéen, et cela pour " emploi illégal de la force armée ", le lundi 11 septembre 2000, malgré un dossier vide, comme l'a démontré la plaidoirie des avocats.
Malgré la forte mobilisation des défenseurs de la liberté en Afrique et dans le monde, Alpha CONDE est victime d'un jugement inique, qui rappelle les heures sombres des anciennes dictatures africaines.
Il est temps qu'Alpha CONDE recouvre la liberté après 21 mois de détention arbitraire. Le pouvoir guinéen se grandirait en prenant immédiatement une mesure de clémence pour le leader du RPG.
L'Afrique ne saurait tourner indéfiniment le dos à l'indispensable mutation démocratique sans laquelle elle ne pourra pas affronter avantageusement les défis de la mondialisation.
Il est temps que prenne fin l'époque des procès préfabriqués, et des délits d'opinion maquillés en accusations fantaisistes.
Alpha CONDE a formé toute une génération d'intellectuels africains francophones aux idéaux de la liberté et de la démocratie. Il ne mérite pas de croupir en prison.
Fait à Bangui, le 12 Septembre 2000
Jean-Paul NGOUPANDE
Ancien Premier Ministre Centrafricain,
Député, Président du Parti de l'Unité Nationale (PUN)
L'opposant guinéen Alpha Condé a été condamné lundi à cinq ans de réclusion criminelle par la cour de sûreté de l'Etat à Conakry, qui le jugeait depuis le 12 avril pour atteinte à l'autorité de l'Etat.
Le jugement a été rendu après trois heures et demie de délibéré, alors qu'un important dispositif de sécurité avait été déployé autour du tribunal, ont indiqué des témoins, interrogés depuis Dakar.
Alpha Condé, 60 ans, leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), avait été arrêté au lendemain d'une élection présidentielle à laquelle il avait été candidat face au président Lansana Conté. Interpellé près de la frontière ivoirienne, il était accusé par le gouvernement d'avoir eu l'intention de quitter le pays, afin de préparer depuis l'extérieur une déstabilisation du régime par les armes, puisqu'il avait perdu l'élection.
Ce procès très sensible de cinq mois, plusieurs fois suspendu et qualifié de "parodie de justice" par les amis de l'opposant, s'est achevé alors que les régions frontalières du Liberia et de la Sierra Leone sont visées depuis le 1er septembre, selon Conakry, par des "incursions" armées meurtrières venant des pays voisins
(AFP, Dakar,
12 septembre 2000 - 8h15 TU)