Mary Robinson, commissaire des Nations Unies, félicite Dakar pour l'inculpation d'Hissène Habré
Mme Mary Robinson, responsable du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est félicitée, dans la matinée du vendredi 4 février, de la décision des autorités sénégalaises d'inculper l'ancien président du Tchad, Hissène Habré, pour tortures.
"Le message envoyé par Dakar est clair: ceux qui commettent, ordonnent ou tolèrent la torture et d'autres violations graves des droits de l'homme ne peuvent plus bénéficier d'une retraite paisible", a déclaré Mme Robinson.
L'inculpation "vient confirmer une nouvelle fois que la torture est un crime international qui relève d'une juridiction universelle", a-t-elle ajouté.
Dans un rapport adressé aux autorités sénégalaises, les mouvements de défense des droits de l'Homme détaille 97 cas d'assassinats politiques, 142 de torture et 100 de disparitions sous le régime d'Hissène Habré.
Selon les plaignants, Hissène Habré porte "une responsabilité personnelle et directe" dans les exactions commises au Tchad entre 1982 et 1990 où, selon leur enquête, "plus de 40.000 personnes auraient été sommairement exécutées ou seraient mortes en détention, et 200.000 autres soumises à la torture".
"Les survivants des violations de droits de l'Homme à travers le monde peuvent être réconfortés de savoir que l'impunité pour la torture et d'autres violations ne sont plus la norme même lorsque les accusés sont les plus hauts responsables d'un Etat", s'est réjoui Mme Robinson.
Hissène Habré, qui est âgé de 57 ans, a été placé en résidence surveillée mais "nie toutes les accusations" et va demander un non-lieu, selon son avocat Madicke Niang.
NEW YORK (Nations unies), 04/02/2000.
Hissène Habré convoqué et inculpé de "complicité d'actes de tortures" à Dakar
L'ex-président tchadien, Hissène Habré, réfugié au Sénégal, a été inculpé jeudi 3 février à Dakar de "complicté d'actes de tortures" par le juge Demba Kandji, suite aux accusations portées contre lui le 25 janvier dernier par des organisations de défense de droits de l'homme, a annoncé son avocat.
Hissène Habré, 57 ans, qui vit en exil à Dakar depuis sa chute en 1990, a "été convoqué par le juge" qui lui a notifié son inculpation, a déclaré à l'AFP Me Madické Niang, avocat de l'ancien chef d'Etat.
Hissène Habré, placé en "résidence surveillée", selon son avocat, "nie tous les faits qui lui sont reprochés", et va en conséquence "demander le non-lieu".
Me Niang s'est par ailleurs félicité que le juge n'ait pas retenu les accusations de "crimes contre l'humanité et d'actes de tortures" portées contre Hissène Habré par les organisations de défense de droit de l'homme et un groupe de Tchadiens se présentant comme des victimes de l'ancien président.
"Pour Habré, c'est une machination politique", a ajouté l'avocat, expliquant que le juge lui a interdit de "parler aux médias" et de " tenir des réunions publiques".
Rappelons qu'Hissène Habré a été inculpé jeudi à Dakar de complicité de torture après une plainte déposée la semaine dernière contre lui par sept organisations de défense des droits de l'Homme.
M. Habré, qui avait pris le pouvoir au Tchad en 1982, s'est réfugié au Sénégal après avoir été renversé en novembre 1990.
(3 février 2000)