Instabilité politique, crises économiques : Les dirigeants d'Afrique australe se penchent sur les problèmes de la région

Une conférence du Dialogue International d'Afrique australe (SAID) a réuni dimanche à Maputo des chefs d'Etat et de gouvernement africains et de Malaisie pour des débats consacrés notamment à l'instabilité politique, aux crises économiques traversées par certains pays et aux effets dévastateurs du SIDA.

La journée s'est ouverte par des débats informels dans le "village" crée à cet effet dans la capitale mozambicaine.

Puis les chefs d'Etat et de gouvernement se sont retrouvés vers 13H00 (11H00 GMT) pour des débats à huis-clos tandis que leurs épouses se rencontraient séparément pour discuter de questions sociales.

Les premières dames ont averti que les questions sociales et sanitaires devaient être abordées sérieusement lors de tels sommets.

La femme du président zimbabwéen, Grace Mugabe a également appelé les premières dames à se mobiliser car l'année précédente seules deux d'entre elles avaient assisté à la conférence.

"Si les premières dames ne viennent pas ...les sommets seront de niveau médiocre", a-t-elle averti.

Les dirigeants africains sont accompagnés de leurs ministres et responsables du commerce et de l'industrie car le SAID se voulait depuis sa création, essentiellement un forum économique et commercial.

Mais cette année, le président mozambicain Joaquim Chissano a indiqué que les thèmes de la conférence seraient plus larges, abordant aussi bien l'instabilité politique et les crises économiques traversées par certains pays comme le Zimbabwe que les effets du SIDA qui décime toute l'Afrique australe.

"Le thème central du partenariat demeurera économique, mais nous reconnaissons que l'élan économique se transforme en environnement politique et que cet environnement se doit donc d'être correct, faute de quoi aucun partenariat avisé ne sera possible", a déclaré le président zimbabwéen Robert Mugabe avant l'ouverture des travaux.

La conférence est organisée autour du concept de "partenariat avisé" emprunté à la Malaisie et destiné à "faire profiter toutes les parties impliquées". Elle doit réunir 400 participants en "discussions franches et informelles" destinées à améliorer les économies nationales et à combattre la pauvreté.

La conférence de cette année doit aussi passer en revue les réalisations en matière de tourisme, transport et énergie, découlant de décisions prises au cours des trois réunions précédentes.

Un participant zimbabwéen a pour sa part souligné que les élections et le problème de l'occupation des terres des fermiers blancs dans son pays seraient sans doute abordés au cours de la conférence.

Les délibérations doivent aussi chercher à relancer les actions de groupements économiques régionaux tels que la Communauté d'Afrique Australe pour le Développement (SADC), le Marché Commun de l'Afrique australe et orientale (COMESA), et la Communauté Est-africaine (EAC).

Les présidents zimbabwéen Robert Mugabe, namibien Sam Nujoma, leur hôte le Mozambicain Joaquim Chissano, les vice-présidents sud-africain Jacob Zuma, malawite Justin Malewezi, les premiers ministres du Swaziland Barnabas Dhlamini, du Lesotho Pakalitha Mosisili, du Mozambique Pascoal Mocumbi et de Malaisie Mahathir Mohamad, assistent notamment à la conférence qui doit s'achever mercredi.

(AFP, Maputo, 20 août 2000 -17h30)


Actualité internationale et africaine