Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses membres dans la soirée de vendredi, le Conseil de sécurité a exigé le retrait immédiat des troupes ougandaises et rwandaises, ainsi que de celles de l'opposition congolaise et d'autres groupes armés de la ville de Kisangani, en République démocratique du Congo (RDC).
Le Conseil a également invité les parties à l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka de 1999 à coopérer avec le déploiement de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC). La décision du Conseil est intervenue à la suite d'un débat de deux jours consacré à la situation en RDC, au cours duquel les membres du Conseil ont eu l'occasion de s'entretenir avec les représentants du Comité politique pour l'application du cessez-le-feu de Lusaka.
De leur côté, ceux-ci ont affirmé dans un communiqué que les autorités rwandaises et ougandaises retireraient leurs troupes de Kisangani d'ici une semaine. Selon un porte-parole de l'ONU, la situation à Kisangani semble calme aujourd'hui, mais on a signalé des combats dans la province de l'Equateur, dans le nord du pays, où les forces gouvernementales auraient bombardé les positions tenues par les rebelles du Mouvement de libération congolais (MLC). Ces bombardements auraient fait de nombreuses victimes civiles.
Par ailleurs, le gouvernement de la RDC a demandé aujourd'hui à la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye d'indiquer d'urgence des mesures conservatoires "en l'affaire des activités armées sur le territoire du Congo", et notamment concernant le retrait immédiat et complet de l'armée ougandaise de Kisangani. Dans un communiqué de presse publié aujourd'hui, la CIJ indique que dans leur demande les autorités de Kinshasa estiment que la "reprise des combats opposant les troupes armées de l'Ouganda à une autre armée étrangère ont causé des dommages considérables à la RDC et à sa population".
(Nations Unies, 19 juin 2000)