Esclavage Vente aux enchères controversée La vente aux enchères des lettres et manuscrits du XVIIIe siècle sur le commerce des esclaves, malgré lopposition de nombreuses associations, sest déroulée comme prévu à Lyon, le 12 janvier. Des archives familiales et commerciales relatant le « commerce triangulaire » du XVIIe au XVIIIe siècle ont été proposées à la vente à Lyon, dans le sud-est de la France. Des centaines de lettres et de documents divers divisés en une quarantaine de lots évoquaient le parcours des commerçants partis des côtes ouest de la France chargées de pacotilles pour les côtes africaines où ils achetaient hommes, femmes et enfants quils embarquaient pour les Amériques. Revendus sur place, ces hommes femmes et enfants noirs devenaient des esclaves qui employés dans les plantations de coton, de canne à sucre etc. Ces produits de lagriculture sont achetés par ces commerçants qui reprenaient la mer pour rejoindre leur pays. Ainsi la boucle est bouclée. Ce commerce appelé aussi la « traite
négrière » a été reconnu en France en 2001
comme un crime contre lhumanité. Fort de cette loi
un collectif dassociations antillaises, guyanaises,
réunionnaises et africaines sest indigné de cette
initiative de vente de ces documents précieux. Pour ces
associations, cette vente participe à « la
dissimulation de ce pan dhistoire peu glorieux de
la France », accusent ces associations. La
vente aux enchères constitue pour elles, une
continuation de ce commerce entretenu par les
« héritiers ». Les associations ont soutenu
lidée dune violation de la loi
« Taubira » et affirment que « la
vente des manuscrits est aujourdhui lultime
phase dexploitation du lucratif filon négrier ».
Elles ont organisé à Lyon des manifestations contre la
vente aux enchères de ces reliques de lhistoire.Un
accès libre pour une connaissance de lhistoire En revanche, bien quindignée par cette vente aux enchères, la députée Christiane Taubira a souhaité que ces documents ne finissent pas dans des collections privées. Pour éviter leur dispersion, la députée de la Guyane a demandé aux ministères de la Culture et de la Communication, de lEducation nationale et de lOutre-Mer duser de leur droit de préemption pour regrouper ces documents afin quils bénéficient dun accès libre. Elle a également demandé aux présidents des Conseils généraux de Guyane, de la Martinique, de Guadeloupe et de la Réunion de se porter acquéreurs pour enrichir « les fonds des bibliothèques et archives départementales ». La Ligue des droits de lhomme (LDH) a aussi dit son indignation en suivant le collectif des associations africaines et antillaises qui ont fait un parallèle avec les objets nazis interdit à la vente. « Nous demandons à ce que le gouvernement fasse de même avec ce qui a trait à la déportation du peuple noir », a demandé lavocat de collectif, Philippe Missamou. Le ministère de la Culture et de la Communication a répondu aux souhaits des associations et de la députée Christiane Taubira en préemptant une quarantaine de documents, par lintermédiaire de la direction des Archives de France. Par ailleurs de nombreux autres lots ont été retirés de la vente et rendus à leurs propriétaires. Pour le commissaire priseur et lexpert chargé de la vente de ces documents la polémique navait pas lieu dêtre. Lacte de vente sauve ces documents de la disparition et permet de « faire passer dans le domaine public, si le domaine public le souhaite », affirme Alain Ajasse, un expert qui a travaillé sur cette vente aux enchères. Selon le ministère de la Culture et de la communication lacquisition « sest déroulée sans problèmes ». |
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Liens : Le site de l'association "Les anneaux de la mémoire", qui tente de mieux faire connaître l'histoire de la traite négrière : http://www.lesanneauxdelamemoire.com/ Un article du site "Afrikara", qui s'oppose à la vente aux enchères des documents historiques liés à la traite négrière : |