Sangonet, fil
d'Ariane pour la communauté
Aussitôt les études
terminées à l'étranger, ils rentraient au bercail où la question du chômage ne
se posait pas tant dans le secteur public que privé de 1960 à 1973. Cependant,
ils intégrèrent massivement les services publics d'Etat dans la joie et la bonne
humeur sans considération d'appartenance ethnique, unis par l'histoire, une
langue nationale et décidés à apporter leurs contributions à la construction de
la nation.
Voilà que des malins venus
d'Europe comprirent vite l'avantage à exploiter l'image extraordinairement forte
de
On connaît la
suite.
La débrouille, le
"rentrisme" ou "kobè ti yanga" se poursuivit de plus belle sous les régimes
ultérieurs avec les mêmes résultats
A quelque chose malheur
est bon. Aujourd'hui on compte des Centrafricains un peu partout dans le monde.
De Houston à Tokyo en passant par le Canada, les Antilles, l'Europe sans oublier
l'Amérique du sud, l'Afrique, du nord au sud.
On trouve partout des
compatriotes talentueux, discrets parfaitement intégrés à la vie. La réussite
intellectuelle, professionnelle et sociale ne rime pas avec la
fanfaronnade.
Ils se distinguent des
arrivistes en costume mal taillé, couleur pourpre qui croient pouvoir attirer
l'attention des politiques en usant de leurs techniques y compris les plus
éhontées, tribalistes notamment.
Internet, ce prodigieux
outil de communication peut rendre un grand service à notre communauté dispersée
à travers le monde si on veut s'en servir comme trait d'union, comme fil
d'Ariane.
Sangonet offre un espace
de partage. Je suis de ceux qui le soutiennent à fond malgré ses débuts
difficiles et ses imperfections.
Aujourd'hui des
compatriotes de la diaspora s'y connectent des quatre coins du monde, à la
recherche des informations sur notre pays.
Puisse l'esprit qui
gouverna naguère nos aïeux dans le choix du Sango, cette belle langue
qui fait notre fierté et contribue à notre unité dans une Afrique en proie aux
difficultés de tous genres, fortifier tous ceux qui pensent comme moi, que
notre avenir passe par l'indépendance nationale véritable dans l'interdépendance
librement consentie, la démocratie, la bonne gouvernance, la dignité, la liberté
d'entreprendre et l'égalité des citoyens devant la loi.
Paris, le 29 octobre
1999
J.B.
PELEKET
(*) Mam Ita, héro d'un
roman centrafricain à paraître, s'exclame amère "40 ans d'échec, de médiocrité
et d'indignité, quoi de plus normal ? L'homme blanc aura choisit parmi nos
enfants, les plus vils pour lui succéder à la tête de ce pays afin de continuer
de l'exploiter à moindre frais".