Bangui, le 27 octobre 1999

Jean-Paul NGOUPANDE
Ancien Premier Ministre
Député à l'Assemblé Nationale
Parti du Parti de l'Unité Nationale
Bangui

 

A Monsieur le Premier Ministre,
Chef du Gouvernement
- Bangui -

Objet : Confirmation des termes de notre entretien de ce jour.

Monsieur le Premier Ministre.

En vous exprimant mes remerciements pour avoir offert ce jour l'occasion d'un échange franc sur la situation présente de notre pays et ses conséquences sur la formation du gouvernement après la récente élection présidentielle, j'ai l'honneur de confirmer les termes de la position que je vous ai exprimée.

1°) En ce qui concerne le souci de préserver l'unité nationale et la paix

Je vous réitère la position fondamentale qui est celle des partis au nom desquels j'ai parlé, à savoir le PUN, l'ASD, le CNP, le FC, le MDI/PS, Nous sommes profondément attachés à la sauvegarde de ces valeurs. En conséquence nous entendons être une opposition ouverte au dialogue permanent entre les fils et les filles de Centrafrique pour hâter la réconciliation nationale. A cet effet, vous trouverez en nos formations politiques des citoyennes et des citoyens décidés à apporter leur concours pour le renforcement de la concorde nationale.

2°) S'agissant de la participation des cadres issus de nos partis

a) Pour les diverses fonctions administratives et techniques :

étant partisans de la dépolitisation de l'administration et opposés a l'exclusion, nous ne pouvons qu'apprécier votre souci d'associer toutes les compétences à la gestion de notre administration. Nous ne voyons donc pas d'inconvénient à ce que le gouvernement puisse utiliser des cadres issus de nos formations et choisis sur la base de la compétence et de l'intégrité.

b) En revanche la participation au gouvernement est un acte hautement politique, qui passe nécessairement, à nos yeux, par un minimum de consensus, dans cette période où notre souci majeur est de retrouver la confiance entre centrafricains. II ne s'agit pas, bien entendu, que les partis imposent des ministres au Premier Ministre et au Chef de l'Etat. Il s'agit, croyons-nous, qu'il y ait un minimum d'entente sur la mission de ce gouvernement et sur le profil technique et moral des personnalités appelées à y figurer. Comme j'ai eu à vous le dire, on peut faire un gouvernement sans les partis, mais on ne peut pas le faire contre les partis. La situation actuelle de notre pays requiert une adhésion minimale des partis politiques représentatifs, de sorte qu'ils puissent accompagner efficacement l'œuvre de redressement national que vous êtes appelé à conduire.

C'est pour cette raison que j'ai exprimé une réserve expresse, que je confirme ici, vis-à-vis de toute démarche qui ressemblerait à des débauchages individuels. En disant cela, je crois sincèrement plaider la cause de l'intérêt national.

Compte tenu de tout ce qui vient d'être dit, je vous réitère ma constante disponibilité pour le dialogue, dans le but de créer les conditions favorables à la reconstruction de notre pays.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'expression de ma haute considération.


Les leaders de l'opposition centrafricaine prennent position suite à l'élection présidentielle 1999