POUR UNE VRAIE POLITIQUE D'AJUSTEMENT ET DE REFORME


Alliance pour la Solidarité et le Développement (ASD) - Centrafrique Nouvelles Perspectives (CNP)
F
orum Civique (FC) - Mouvement pour la Démocratie, l'Indépendance et le Progrès Social (MDI/PS)
P
arti de l'Unité Nationale (PUN) - Union Pour la République (UPR)

 

POUR UNE VRAIE POLITIQUE D'AJUSTEMENT ET DE REFORME

Depuis le début des années quatre-vingts, la République Centrafricaine a conclu avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale différents accords de programme. Au vu du bilan de ces accords, les observateurs estiment que le résultat est mitigé. Cela est dû d'abord à l'absence de volonté politique de la part des dirigeants du pays, mais aussi à la faiblesse des capacités nationales, surtout les structures administratives de gestion et d'accompagnement des programmes.

L'absence de volonté politique s'est traduite par les tergiversations face aux mesures douloureuses mais indispensables pour assainir les finances publiques et les secteurs réels de l'économie centrafricaine, et réaliser les réformes structurelles .

Ces tergiversations concernent d'abord les finances publiques. L'exemple-type est l'absence de volonté de s'attaquer hardiment à la mainmise sur le secteur de l'import-export des commerçants libanais, fraudeurs invétérés, spécialistes de la corruption. Le déficit chronique du recouvrement des impôts et la faiblesse structurelle des rentrées douanières sont la cause première du tarissement des ressources financières de l'Etat.

A quoi s'ajoute la fraude massive touchant les deux filières susceptibles d'améliorer à court et moyen terme la trésorerie de l'Etat : le diamant et le bois. On estime que la sortie frauduleuse de diamants représente au moins 60% de la production totale. Quant au bois, l'opacité qui entoure le secteur, notamment pour ce qui concerne l'exportation de grumes, réduit les rentrées fiscales liées à cette activité.

Il n'est pas anodin d'observer que la plus haute autorité de l'Etat centrafricain est fortement impliquée à titre personnel dans ces deux filières, en association avec des hommes d'affaires souvent peu recommandables.

Quant aux réformes structurelles, le cas du secteur pétrolier illustre à souhait le fait que les dirigeants centrafricains manquent de détermination. PETROCA, comme les sociétés de même objet qui l'ont précédée(CENTRAHYDRO, TOCAGES), servait de caisse noire aux dirigeants du pays. D'où la mauvaise volonté de ceux-ci lorsqu'il s'agissait d'opérer le désengagement de l'Etat. Il a fallu 10 (dix) ans pour que l'on parvienne à la privatisation, dans des conditions défavorables, de PETROCA, dont la liquidation traîne encore en longueur.

Les partis ASD, CNP, FC, MDI/PS, PUN et UPR affirment haut et fort que la RCA ne peut s'en sortir que si elle s'engage résolument dans les trois actions suivantes :

1° La maîtrise des finances publiques par une action vigoureuse de réorganisation des régies financières et de rationalisation du fonctionnement du ministère des finances, pour plus de rigueur et plus de transparence dans les recouvrements et dans la gestion de la dépense publique.

2° L'assainissement sans délai des filières du diamant et du bois, les plus immédiatement à même d'accroître la richesse nationale en complément de l'agriculture et de l'élevage qui constitueront encore pendant longtemps la part majoritaire du PIB.

3° Le désengagement de l'Etat des secteurs où il n'a pas brillé jusqu'ici par la rigueur de gestion. Il faut que l'Etat se recentre sur les missions qui sont proprement les siennes mais qu'il accomplit mal : la sécurité, l'Etat de droit, la politique de l'éducation et de la santé, les grands équipements collectifs.

Une telle politique, qui comporte nécessairement des mesures douloureuses, ne peut obtenir l'adhésion des populations que si celles-ci sont convaincues que ces mesures visent à leur apporter le bien-être. Or plus les programmes traînent sans résultat tangible, et plus les conditions de vie du peuple se dégradent, dans le même temps où le standing de vie des dirigeants grimpe à vue d'œil. D'où le sentiment d'injustice et la révolte qu'entraînent les sacrifices inéquitablement répartis. Si les dirigeants ne s'imposent pas à eux-mêmes les sacrifices qu'ils sollicitent de la population, aucun programme ne pourra aboutir.

Quant à la question des capacités nationales et de l'efficacité de l'administration, elle suppose le renoncement à la politisation outrancière. L'exclusion sur des critères politiques, c'est-à-dire en réalité ethniques et régionalistes, conduit à se passer des services de cadres à la compétence et à l'expérience confirmées, au profit de personnes incompétentes, d'autant plus enclines à voler que l'impunité leur est garantie.

L'accumulation des arriérés de salaires, pensions et bourses, et la chute brutale du pouvoir d'achat, sont aussi des facteurs de démotivation des cadres et d'affaiblissement de la capacité administrative du pays.

Les partis ASD, CNP, FC, MDI/PS, PUN et UPR considèrent par ailleurs que l'enracinement de la démocratie et l'épanouissement des libertés sont autant de facteurs susceptibles de favoriser la bonne gestion. La mobilisation et la vigilance de la société civile et de tous les contre-pouvoirs (opposition politique et parlementaire, presse libre, justice indépendante) sont indispensables pour que les gouvernants gèrent mieux, parce qu'ils auront des comptes à rendre.

Enfin, les six partis insistent sur le fait que les programmes d'ajustement sont des programmes nationaux, librement consentis. Leur élaboration gagnerait à faire l'objet de larges consultations au sein de la population, notamment les partenaires sociaux. Leur exécution requiert une information régulière et transparente des mêmes partenaires. Les engagements librement consentis vis-à-vis de la communauté internationale sollicitée pour accompagner les efforts nationaux doivent être strictement tenus. C'est le prix à payer pour le renforcement de notre crédibilité.

La mondialisation impose de nouvelles règles et de nouveaux comportements. L'époque de l'assistance illimitée et sans contrôle aux mauvais gestionnaires est révolue.

Bangui, le 21 Octobre 2000

 

ONT SIGNE :

- Pour l'ASD : Christophe BREMAIDOU

- Pour le CNP : Denis KOSSI BELLA

- Pour le FC : Timothée MALENDOMA

- Pour le MDI/PS : Daniel NDITIFEI BOYSEMBE

- Pour le PUN : Jean-Paul NGOUPANDE

- Pour l'UPR : Pierre SAMMY MACKFOY


PARTI DE L‘UNITE NATIONALE

Unité - Discipline - Progrès

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LE COMITE EXECUTIF

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Le Comité Exécutif du Parti de l’Unité Nationale s’est réuni le mardi 10 octobre 2000 sous la présidence du compatriote Jean-Paul NGOUPANDE, Président du Parti. Il a fait le point de la situation qui prévaut dans le pays, situation marquée par la mobilisation des travailleurs centrafricains pour faire aboutir leurs légitimes revendications. Celles-ci portent principalement sur les 29 (vingt-neuf) mois d’arriérés de salaires accumulés depuis 10 (dix) ans, dont 16 (seize) mois dus à la mauvaise gestion qui caractérise le régime MLPC.

Ce régime avait coutume d’invoquer les mutineries de 1996-1997 pour justifier les difficultés financières du pays. Or depuis trois ans, et alors que la situation nationale est plutôt calme, les dirigeants centrafricains ont organisé le pillage systématique des ressources du pays, sans se soucier des conditions de vie du peuple. Fonctionnaires civils et militaires, retraités, élèves et étudiants, chômeurs, paysans, artisans, petits commerçants, tous tirent la langue pendant qu’une minorité de profiteurs accumulent les villas somptueuses et les voitures de luxe. Leur train de vie est une véritable insulte face aux souffrances du peuple. Le Président de la République, le Premier ministre, les ministres et les autres membres de la nomenklatura MLPC, multiplient les voyages bidons et coûteux à l’étranger.

La décision scandaleuse, prise sans concertation, d’augmenter très fortement les prix des produits pétroliers, vient aggraver des conditions de vie déjà très précaires de l’immense majorité de la population.

Face à tant d’injustices et de misère, les Centrafricains ne pouvaient pas demeurer éternellement passifs. La coupe est pleine. Les mensonges maintes fois répétés du pouvoir MLPC n’ont plus de prise sur les travailleurs, qui revendiquent leurs droits.

Le Comité Exécutif du Parti de l’Unité Nationale apporte son soutien sans réserve aux légitimes revendications des salariés. Il invite les membres du Secrétariat Exécutif, du Conseil Politique , des comités fédéraux et sous-fédéraux, des bureaux de l’UFPUN et de l’UJPUN, ainsi que tous les militants et sympathisants du Parti à se mobiliser pour prendre une part très active à toutes les actions engagées pour soutenir les travailleurs en lutte.

Notre Parti, en étroite relation avec les cinq autres partis du Groupe des Six, et en concertation avec toutes les formations politiques de l’opposition et toutes les forces vives de la nation, est déterminé à prendre toutes ses responsabilités pour apporter une contribution active à la juste lutte que mène le peuple centrafricain pour sa survie.

Compte tenu de la situation que vit le pays, le Comité Exécutif décide d’avancer la tenue de la deuxième session ordinaire du Conseil Politique issu du premier Congrès, session initialement prévue pour la fin de l’année. Tous les membres du Conseil Politique sont donc invités à prendre toutes leurs dispositions pour prendre part à cette session, convoquée pour les SAMEDI 4 ET DIMANCHE 5 NOVEMBRE 2000 à Bangui.

Une Commission Préparatoire, présidée par la compatriote Léa KOYASSOUM-DOUMTA, Secrétaire Générale du Parti, est mise en place dès ce jour, et a pour tâche de tout mettre en œuvre pour la réussite de cette importante session.

 

Fait à Bangui, le 10 octobre 2000

 

Pour le Comité Exécutif,

Le Président du Parti

Jean-Paul NGOUPANDE


Regards et points de vue des partis politiques et mouvements centrafricains