APPEL
POUR LE TEMPS DE L’ACTION
Bangui, le 26 juin 2003.
Les événements de ces derniers temps se sont chargés
de nous rappeler la tragique réalité de cette formule célèbre : nul ne
vient relever une nation qui s’abandonne si ce n’est pour la mettre à son
service.
Pendant plus de quarante ans, nous avons renoncé à
nous-mêmes, manquant de courage, préférant vivre petitement, cautionnant
consciemment par notre action ou inconsciemment les archaïsmes que sont la
médiocrité, le tribalisme, la corruption.
Nous avons manqué d’ambition et de lucidité,
acceptant au sommet de l’Etat des criminels en puissance, qui ont tôt fait non
seulement de piller les caisses publiques, mais surtout de semer les germes de
la division et de la haine tribale. Germes qui ont si bien pousse sous un ciel
centrafricain si pluvieux qu’ils ont cause des dégâts touchant a notre fibre
même en tant que nation, puis en tant que Etat.
Notre vulnérabilité a été tellement flagrante que
même des hordes barbares, cannibales, peuvent se permettre de faire la loi en
Centrafrique, volant, violant, pillant, forçant des familles à commettre
l’inceste, sous les applaudissements de ceux qui, pourtant, auraient du être
les garants notamment de la vertu et de l’intégrité de la femme Centrafricaine,
à savoir les gouvernants.
Le centrafricain, jadis si digne, a fini par perdre
toute sa fierté, et sa réputation a
l’étranger et même en Afrique. Il est vrai que notre lot quotidien reste encore
fait de sévices, de dénuement, de privations, de maladies et de mort.
Face à cette situation, il est temps que des fils de
ce pays, pétris de lutte, mus par le seul désir de bâtir un pays respecte,
proposent une alternative crédible au peuple centrafricain.
Il nous faut forcer le cours de notre histoire en
œuvrant résolument pour une recomposition du paysage politique et en procédant
dans le même temps à un renouvellement de nos dirigeants. Nous avons
l’obligation citoyenne de nous impliquer dans la gestion de la chose publique,
car c’est à nous de faire l’histoire d’aujourd’hui et de demain.
Nous avons cru béatement pendant trop longtemps que
par un processus naturel, après avoir touché le fond, nous ne pouvions que nous
relever, nous dispensant ainsi de l’effort dont ont fait preuve à travers
l’histoire, les peuples qui ont su triompher des moments plus périlleux, grâce
a une volonté commune indéfectible.
Nous pensions vraiment avoir touché le fond sous
tous les régimes et à chaque fois le gouffre de l’indignité, de la misère, de
l’asservissement n’a pas eu de fond.
Aujourd’hui,
si rien n’est fait, nous allons continuer d’exister en tant que peuple, mais
comme un peuple sans projet et donc sans vision d’un avenir commun, porteur de
progrès social, économique et de libertés.
L’œuvre a mener est
ambitieuse, inédite en Centrafrique. Elle s’abreuve aux sources des actes
héroïques poses par certains Hommes audacieux dont la vie est au service de
l’intérêt public dans des périodes de crise nationale, voulant changer ainsi
positivement l’histoire de leur pays. Il s’agit de l’entrée sur la scène de
l’histoire de ceux qui, jusque-là ont toujours été écartés de la gestion
effective de la chose publique ou joué les seconds rôles.
Il s’agit des jeunes scolarisés et non scolarisés,
ceux qui ont toujours été à l’avant-garde de toutes les luttes dont notre pays
a été le théâtre, mais qui, une foi le semblant de changement intervenu, sont
relégués aux oubliettes, grands perdants d’une histoire sans cesse renouvelée
de la même façon avec les mêmes acteurs.
Ces jeunes qui militent dans des organisations de
jeunesse des différents partis politiques traditionnels, qui n’ont pas droit au
chapitre, à qui on répète a l’envi qu’ils sont l’avenir de ce pays, pour mieux
leur denier le présent.
Ces jeunes qui sont manipulés, utilisés comme caution
et tremplin au service des ambitions personnelles des dirigeants politiques
trop heureux de voir notre pays végéter dans la misère et qui tirent profit de cette situation de
chaos permanent.
Il s’agit de la femme Centrafricaine, belle, digne, travailleuse
acharnée, qui ne peut malheureusement pas se réaliser, dans une société qui lui
refuse même jusqu’au droit élémentaire d’exister en qu’être humain à part
entière.
Cette femme- alibi, a qui on offre dédaigneusement
quelques vagues responsabilités et qu’on brutalise impunément.
Il s’agit de toutes les forces de production :
paysans, petits entrepreneurs, artisans, cette communauté laborieuse qui est la
base même de notre pays, au courage admirable, qui ne peuvent pas écouler leurs
productions, les fruits de leur dur labeur, à cause des promesses non tenues de
gouvernants véreux. Notamment pour ces jeunes paysans méprisés par les
politiques, qui ne leurs rendent visite que lors des échéances électorales.
Voici donc venu le temps de l’action pour un
Centrafrique prospère.
Voici venu le temps des grandes réalisations qui
changeront la vie de tous les jours.
Voici venu le temps des bâtisseurs.
Voici venu le temps des pionniers de l’avancée
économique, à la suite repensée de la philosophie sociale de Barthélémy Boganda, le pionnier
de l’avancée politique africaine.
Voici aussi venu le temps de l’action par
l’intégration africaine.
Nous vous appelons solennellement à nous rejoindre
dans un grand mouvement politique que nous mettrons sur pied dans les jours a
venir.
Prenons nos responsabilités en versant au débat et à
l’action que nous allons enclencher, nos idées, nos convictions, nos moyens et
notre adhésion totale.
De notre mobilisation et de l’organisation rapide et
qualitative de nos convergences naîtra un mouvement dynamique, qui transformera
radicalement notre pays et l’intégrera au monde moderne.
Nous avons plus que jamais besoin de dirigeants
rassembleurs, intègres, imaginatifs, conscients de la nécessité de bâtir un
pays économiquement fort, socialement solidaire, ouvert sur le monde.
Nous avons besoin de dirigeants qui comprennent
clairement les enjeux d’un monde devenu global, notamment que la construction
de l’Etat fédéral africain est une question de survie pour le Centrafrique,
mais que, dans cette union à l’africaine, forcément polygamique, nous devons
rejoindre le ménage en rayonnant économiquement et culturellement, pour ne pas
passer pour une épouse parasite.
Nous déclarons solennellement notre attachement à la
démocratie comme système de gouvernement, lequel, loin d’être parfait, permet
pourtant mieux qu’aucun autre de libérer et de réaliser toutes les virtualités
créatrices, au service du développement humain.
Seule une démocratie de proximité permettra une
gestion rigoureuse de nos richesses de façon à ce que les Centrafricains
d’abord et avant tout puissent en être les bénéficiaires.
Au niveau des quartiers, des arrondissements, les
populations devront donner leur avis sur les nécessités locales et nationales.
Libérer la parole, libérer l’initiative, pour que le Centrafricain puisse donner le meilleur de lui-même.
Nous affirmons que la fierté et le rayonnement
national doivent être notre souci constant, afin d’inventer, grâce au travail
acharné, l’Homme centrafricain nouveau, respecté des autres peuples.
Cela suppose, mettre fin a ces pratiques humiliantes
qui consistent sans cesse à rechercher en priorité la légitimité extérieure.
Nous déclarons la main sur le cœur que l’Afrique est
notre avenir à tous. Mais le jeu de la réciprocité est la pierre philosophale
des relations entre les Etats. Mettons nous au travail partout où nous sommes
pour atteindre un niveau de développement conséquent à notre volonté
d’intégration. A cet égard : .
Notre priorité: la République Centrafricaine
Notre passion est : l’Afrique
Notre Objectif est : le développement
Demain ne sera un autre jour heureux, libre, que si nous savons oser et croire en nos desseins de progrès pour le grand bénéfice de la communauté nationale et africaine.
Ont signé :
CENTRAFRIQUE |
EUROPE |
AMERIQUE ET ASIE |
AFRIQUE ouest |
Euloge GOYEMIDE |
Cyriaque SOUKE |
Crépin MBOLI-GOUMBA |
ALI BAMA |
Aristide NDJAPOU |
Jean-Pierre REDJEKRA |
Symphorien MOMET |
|
Jean-Louis REDJEKRA |
Clarisse G ADAGLO |
Innocent MPOKO |
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Edgar GASSIA |
|
|
Mail contacts : mcmboli@yahoo.com, jp-redjekra@voila.fr, cyroco.souke@laposte.net
Téléphone : 240.461.73.01 Crépin MBOLI GOUMBA, 04.62.08 Euloge GOYEMIDE, 0148.69.61.76 Jean-Pierre REDJEKRA, 06.60.90.99.51 Cyriaque SOUKE…
Regards et points de vue des partis politiques et
mouvements centrafricains