Baisse de 30% des recettes fiscales en 2001 en raison du putsch manqué

Le gouvernement centrafricain s'attend à une baisse de 30% des recettes fiscales pour l'année 2001 en raison de la tentative de coup d'Etat du 28 mai qui a entraîné, selon lui, des "conséquences dramatiques pour l'économie et l'unité nationale du pays".

"Globalement, on s'attend au mieux à une baisse d'environ 30% des objectifs annuels de recettes fiscales négociés avec le FMI du fait des conséquences du coup d'Etat manqué", souligne le ministère centrafricain de l'Economie dans un document dont l'AFP Libreville a reçu jeudi copie.

Dans ce texte intitulé "Plan d'action minimale pour la relance socio-économique de la République centrafricaine - Appel à l'aide d'urgence", le ministère chiffre les pertes fiscales pour juin et juillet 2001 à respectivement "environ 75% et 40%".

Ce putsch avorté, qui a fait 59 morts, 87 blessés et 80.000 personnes déplacées, selon un bilan officiel, est survenu alors que le pays venait à peine de se relever des trois mutineries militaires successives de 1996-97.

Au cours de ces mutineries, tout comme lors des combats qui ont fait rage durant 10 jours après le 28 mai, une grande partie des infrastructures de Bangui avaient été déjà dévastées.

Prévoyant une "baisse du chiffre d'affaires des principales entreprises du secteur productif (...) et du secteur tertiaire" et constatant "la paralysie de l'administration publique", le ministère estime en outre que le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) "passerait de 3,5% à 2,2% en 2001 du fait de la crise".

Le gouvernement centrafricain s'inquiète également des autres conséquences de la tentative de coup d'Etat qui "vient bouleverser les repères" du Programme d'ajustement structurel convenu avec le FMI au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC).

Le Conseil d'administration du FMI avait approuvé le 10 janvier 2001 le second arrangement annuel au titre de la FRPC d'un montant de 26 millions de dollars, dont la première tranche de 10 M USD a déjà été décaissée en faveur de la Centrafrique, rappelle-t-on.

Selon Bangui, ces conséquences concernent notamment "l'aggravation de la crise financière de l'Etat du fait du non décaissement à temps des ressources du FMI et de la Banque mondiale; l'impossibilité pour le gouvernement d'honorer les échéances courantes du service de la dette; l'impossibilité de pouvoir payer les salaires courants des agents de l'Etat".

Le ministère a donc établi un "plan d'action minimale de relance" de l'économie du pays d'un coût global de 55,62 milliards de francs CFAde FF).

Ce plan comprend une "aide budgétaire nécessaire au financement du gap découlant du décalage dans la finalisation et les réalisations du programme avec le FMI (37,84 mds de FCFA) et des actions de relance économique et de réconciliation nationale (17,78 mds FCFA)".

(AFP, Libreville (Gabon), 21 juin 2001)


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