Budget 2002 de la République Centrafricaine
Adoption du budget 2002: déficit en augmentation de 56%
(AFP, Bangui, 15 jan 2002 - 18h22)L'Assemblée nationale centrafricaine a adopté mardi la loi de Finances 2002, qui prévoit un budget en déficit de 24,2 milliards de francs CFA (36,5 millions d'euros), a annoncé la radio nationale.
Les recettes ont été fixées à 134,3 mds FCFA (204,8 M EUR) et les dépenses à 158,5 mds FCFA.
Le déficit prévisionnel, en augmentation de 56% par rapport à l'exercice 2001, traduit un accroissement de la dépendance de la République centrafricaine (RCA) envers les partenaires extérieurs, au terme d'une année marquée par une forte instabilité politico-militaire.
Les prévisions de recettes propres s'élèvent à 75,8 mds FCFA (+6%), tandis que les financements extérieurs, sous forme de dons ou de prêts sont de l'ordre de 58,5 mds.
Les autorités centrafricaines tablent sur des augmentations des impôts directs et indirects, respectivement de 17,21% et 25,4%, grâce à l'élargissement de l'assiette de certains impôts, d'une amélioration des performances des régies financières et de la hausse de certaines taxes.
Ce budget, adopté à la quasi-unanimité des députés présents, de la majorité comme de l'opposition, prévoit par ailleurs une augmentation de 23% du remboursement du service de la dette par rapport à 2001.
La RCA a signé en octobre dernier un programme intérimaire de six mois avec le Fonds monétaire international, susceptible de déboucher sur la conclusion d'un accord triennal en mars prochain.
Le budget précédent avait dû être révisé en baisse de 31% fin septembre 2001, en raison des conséquences économiques du putsch manqué du 28 mai.
Le ministre d'Etat centrafricain aux Finances, Eric Sorongopé, avait estimé, à l'ouverture de la session budgétaire, que son projet de loi de Finances était "bâti sur des projections de croissance très affectées".
"Le pays reste confronté à de nombreux problèmes qui sont le niveau très élevé d'endettement interne et externe et le niveau insuffisant des recettes fiscales et douanières face aux dépenses de souveraineté incompressibles", avait-il déclaré début janvier.
Lors de la discussion du projet de loi, le député d'opposition Abel Goumba a critiqué l'augmentation de 42% du budget affecté à la présidence de la République, due pour partie à une augmentation des salaires des personnels.
Les budgets de certains ministères bénéficient d'augmentations substantielles: +43% pour les Finances, +25% pour la Défense.
Lors des débats, de nombreux députés ont souhaité que leur soit donnée à l'avenir la possibilité d'examiner la loi de règlement de l'exécution des budgets écoulés avant de voter une nouvelle loi de Finances.