Le gouvernement centrafricain
approuve le programme de DDR du PNUD
BANGUI, le 11 février
2004, Nations Unies (IRIN) - Le gouvernement de la
République centrafricaine a approuvé un programme visant le
désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR) de
7.565 anciens combattants. Le programme, s'élevant à 13
millions de dollars US, a été proposé par le Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD).
"La proposition est en parfaite harmonie avec la politique
de défense et de sécurité du gouvernement," ont affirmé
vendredi dans une déclaration conjointe les représentants du
gouvernement, du PNUD et du Programme multinational de
désarmement et de réinsertion.
L'acceptation du programme a eu lieu jeudi à la suite d'une
réunion dans la capitale Bangui, entre les représentants du
gouvernement, du PNUD, du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
(UNICEF), le bureau de soutien des Nations Unies pour la
construction de la paix et de la représentation de la
Communauté européenne ainsi que de l'ambassade de France. Le
gouvernement centrafricain a demandé au PNUD de présenter le
programme de DDR à la Banque Mondiale afin dobtenir un
financement.
Le projet du PNUD s'appuie directement sur les communautés
locales dans lesquelles les anciens combattants seront
réinsérés et sur la création d'activités génératrices de
revenus pour les personnes démobilisées.
Les infrastructures dévastées par la guerre seront par ailleurs
réhabilitées pour faciliter la réinsertion des ex-combattants,
et priorité sera donnée à la réconciliation, a expliqué le
PNUD dans sa proposition.
"Tous les groupes de personnes qui ont pris les armes pour
se nourrir ou se battre, tous les miliciens ou autres groupes
armés sont concernés par ce programme," a déclaré samedi
à la radio d'état centrafricaine, Assadi Ahmadi, le
représentant adjoint du PNUD dans le pays.
La rédaction du projet DDR par le PNUD avait été menée avec
la collaboration d'experts des gouvernements centrafricain et
français, a précisé le chef de l'équipe de rédaction,
Fabrice Boussalem.
Un conseiller militaire de la présidence centraficaine, Come
Zoumera, a ajouté qu'une commission nationale de démobilisation
confirmera le nombre d'anciens combattants visés par la
démobilisation. M. Zoumera avait récemment été nommé par le
leader de Centrafrique, François Bozizé, coordinateur national
du programme de DDR.
Le PNUD, a ajouté la déclaration conjointe, mobilisera les
fonds "dans un court délai" de manière à commencer
le programme qui sera géré en partenariat avec le gouvernement.
M. Boussalem a encore indiqué que 10 millions de dollars
étaient disponibles pour la réinsertion des démobilisés et la
réhabilitation des infrastructures, mais que trois millions de
dollars manquaient encore pour le programme de désarmement et le
financement de micro projets.
Du fait de l'adoption de ce plan du PNUD, le gouvernement a
abandonné un projet qu'il avait adopté le 30 janvier. Il
prévoyait de démobiliser le même nombre d'anciens combattants
sur une durée de trois ans pour un coût de 13,5 millions de
dollars.
Depuis la moitié des années 90, les crises à répétition ont
entraîné une prolifération des groupes et des milices, créant
un grave problème de sécurité en République centrafricaine.
Des armes à feu ont été volées dans les casernes militaires
ou acheminées des pays voisins en crise. Seules quelques armes
ont été, pour l'heure, collectées.
Dieudonné Kolengo, le gouverneur adjoint de Mbres, une ville à
425 km au nord-est de Bangui, dans la province de Nana Grebizi
ravagée par la guerre, a demandé dimanche aux autorités
militaires de déployer des troupes dans la région où des
voleurs armés continuent de terroriser la population.
"La plupart des habitants de cette région se cachent pour
échapper aux attaques des bandits de grand chemin," a
affirmé M. Kolengo.
Si rien n'est entrepris rapidement, les fermiers ne vont pouvoir
débuter la saison des plantations, censée commencer aux mois
d'avril et de mai, a ajouté M. Kolengo.
Aucun responsable militaire, a poursuivi M. Kolengo, n'a été
envoyé à Mbres depuis le 15 mars 2003, date à laquelle M.
Bozizé s'est emparé du pouvoir.
Le seul programme gouvernemental de DDR engagé jusqu'à
présent, avait concerné 220 civils ayant volontairement remis
leurs armes et acceptés de suivre une formation professionnelle.
Le programme s'était achevé le 31 janvier dernier.
Dans le même temps, le ministre adjoint en charge de la
sécurité publique et du désarmement, Jules Ouandé, a créé
vendredi la Brigade mixte de désarmement. Cette unité est
mandatée pour fouiller les véhicules, les bagages et conteneurs
entrant à Bangui à la recherche d'armes.
Cette unité, formée de militaires, de gendarmes et de
policiers, sera postée à tous les points d'entrée à Bangui,
dont l'aéroport de Mpoko et les ports fluviaux.