Un nom pour remplacer l'appellation "République Centrafricaine" - une nécessité?
Le débat sur le nom de la République Centrafricaine au sein de la communauté avait eu lieu pour la première fois en 1999 sur le forum. La synthèse reste encore affichée sur le site Internet de sangonet. Vous pouvez vous y référer ou relire.;(page "République Centrafricaine" de sangonet rubrique "Formation, éducation et recherche Centrafrique" ; on y retrouvera certains intervenants d'aujourd'hui.
C'est une question de volonté politique et de moment choisi : une décision à prendre au niveau de l'Etat, un débat national (des élus se prononceront, s'appuyant sur un référendum ou non ). Notons qu'un changement de ce type implique des conséquences, ce qui sollicitera des moyens matériels et financiers (Tout doit changer dans le pays, dans les représentations à l'extérieur). Pour l'heure, les conditions élémentaires ne sont pas réunies, mais patience. Le problème est posé, le processus est en cours. La réalisation viendra en son temps et pas de précipitation. Le débat continue mais il faut bien qu'on se comprenne. Pour ce jour, sortons du "gouffre" et on y verra plus clair. Nous serons plus à l'aise, plus raffermis pour naviguer dans la direction que nous voulons.
Mise à part ces considérations, notons que toute langue, que l'on veuille ou non, évolue. Elle fonctionne selon des règles propres qui s'imposent d'elles-mêmes, en dehors de tout académisme, du désir de la création ou de l'esthétique. Savez-vous, qu'une enquête récente (mars-avril 2003) vient de récolter 50 mots et termes nouveaux couramment usités en Centrafrique, dus seulement au fait de la guerre, de rébellion, d'insécurité.
Chaque mot, chaque terme a une histoire. Ex. : sasa-mo-de (une forme de diarrhée qui diffère de ce que tout le connaît); pupulenge, ngûngunza (couleur verte), waligara, waködrö, wamabê, kôtâ Ködrö... La langue sängö est très riche, alors il ne faut pas se méprendre : les synonymes, les expressions, les syntaxes, fourmillent. Le sängö peut infiniment puiser dans les nombreuses autres langues de Centrafrique.
Des exemples de transformation existent qu'on peut relever : Haute Volta devient Burkina Faso (les habitants sont appelés Burkinabé), Fort-Lamy prend le nom de Ndjamena, Fort Crampel de celui de Bandoro, Congo belge devenant Zaïre.
BêAfrica pourrait s'écrire Bêafrika (avec la lettre K) et les habitants Wabêafrika et non Bêafricain (ne serait-ce que pour l'harmonie - c'est aussi une règle de formation de mots); le "wa" est typique - la déclinaison exprime l'idée d'appartenance, de possession - existe depuis des lustres. "Kodrosêse" traduit le sens du territoire, du pays dans le sens physique.
L'idée est lancée, puis relancée. Il serait plus sage de nous tourner vers ceux qui savent pour mieux nous éclairer, et nous déciderons calmement dès que possible. Il y a trois acteurs principaux : le politique, le centrafricain moyen qui utilise le sängö au quotidien, et le linguiste (s'il existe des écoles pour ça - école de la rue et les académies, c'est qu'il y a quelque chose pour laquelle il faut s'astreindre à l'apprentissage ou être en mesure d'écouter le centrafricain qui s'exprime dans sa langue, le sango : voir le cas de Willibiro Passi, Lucien Dambalé, Marcel Diki-Kidiri). Construisons ensemble mais ne négligeons pas les acquis.
Victor BISSENGUE -
webmaster@sangonet.com (22 mai 2003)
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