Barthélemy YANGONGO-BOGANDA
décédé à Bangui le 8 juin 2002 à 55 ans :
Extrait du diagnostic médical, de son histoire et de son CV
Victime d'un tragique accident de circulation à plus de 350 km sur l'axe Bangui-Bouar (RCA) le mercredi 5 juin 2002 où il se rendait en mission pour le comité de rédaction du programme cadre de bonne gouvernance dont il présidait une commission, il y a succombé à l'hôpital "Communautaire" de Bangui le samedi 8/06 en fin de matinée après avoir supporté sa pénible évacuation des lieux d'accident jusqu'à Bangui. Son transfert était confirmé et attendu à l'hôpital "La Pitié Salpetrière" de Paris pour le dimanche 9/06, malheureusement, le destin a décidé autrement.
Premier fils du Président-Fondateur de la République Centrafricaine, Barthélémy BOGANDA, éminent juriste (Doctorat d'Etat), Professeur à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques à l'Université de Bangui (précédemment à l'Université Marien NGOUABI de Brazzaville-Congo), Jurisconsulte Intenational (Expert en Droit International, en Législation Sanitaire Internationale, en Droit Constitutionnel), il fut successivement (porte-feuilles ministériels) Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères ; Secrétaire d'Etat chargé du Secrétariat Général du Gouvernement ; Secrétaire d'Etat à l'Information ; Ministre chargé de l'Organisation de la Télévision ; Ministre de l'Orientation de la Radiodiffusion et de la Télévision et Ministre d'Etat Jurisconsulte du Gouvernement ; (dans le Système des Nations Unies - OMS/Brazzaville-Congo) Haut Fonctionnaire permanent comme (entre autres) Conseiller Juridique du Directeur Général et Directeur Intérimaire du programme de Coordination ; et Haut Conseiller à la Cour Constitutionnelle.
Après 14 années d'exil (1980-1994) où il a fait preuve
de beaucoup de bravoure et d'excellence dans sa carrière (des lettres de félicitations
et de remerciements, et des promotions et distinctions en témoignent), il rentrera dans
son pays (RCA) dès l'avènement de la démocratie pluraliste où il y restera sans
prendre part à aucun mouvement partisan (politique ou tout autre) jusqu'à son décès
survenu aussi dans des conditions tragiques et bouleversantes comme les cas de son père
(Barthélemy BOGANDA le 29/03/59 : accident d'avion en Centrafrique) et de son seul
frère-cadet (Bertrand SOUALAKPE-BOGANDA le 19/09/89 : suicide sous un train en France).
De 2000 à 2002, outre ses précieux et très appréciés enseignements juridiques et
économiques à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques à lUniversité de
Bangui, il animait en tant que consultant sous l'égide du BONUCA (ONU) plusieurs
séminaires de formation à lintention aussi bien des Députés des militaires
(FACA) et Agents d'application des lois (gendarmes, policiers, agents d'administration
publique, etc.) tant à Bangui (la capitale) que dans les principales villes de province :
Bambari, Bossangoa, Bouar et Nola, en matière des droits de l'homme, du droit
international humanitaire des conflits armés, de la justice pénale internationale et des
libertés publiques.
Barthélemy YANGONGO-BOGANDA était un "fou" de travail, un communicateur, et surtout un Amoureux de son Pays et de ses Compatriotes. Malgré tous les troubles qui ont secoué le pays ces dernières années, il est resté chez lui, a souffert avec les siens et compati pour ses compatriotes. Un Grand homme dont le destin serait lié à celui des siens (dira-t-on). Sa disparition à l'âge de 55 ans (seulement) est une très grande perte pour toute la RCA et les Centrafricains, surtout pour l'Université de Bangui.
Il était Officier de la Légion d'Honneur (France) et Commandeur du Mérite Centrafricain. Il laisse une fidèle veuve (plus de 30 ans de mariage) et six (6) enfants. Paix à son âme.
Marcel Mokwapi, (11 juin 2002)