Internet n'est pas intouchable ou retrouver le suffixe centrafricain .cf

Ceux qui pensent qu'il n'est pas possible pour le gouvernement Centrafricain de poursuivre ou du moins de réclamer le suffixe CF sont dans l'erreur.
Voici un exemple a lire dans Les Echos du Lundi 23 Avril 2001 en sa page 6
France 2 et France 3 squattés par un site pour adultes
Les noms de domaines france2.com et france3.com ont été déposés il y a cinq ans par un Russe qui a tenté de les vendre à la chaîne de télévision. Depuis peu, les adresses ont été vendues à un Coréen exploitant des sites pornographiques, qui compte utiliser ces noms pour son propre compte. France Télévision a lancé une action en justice afin de récupérer les deux noms de domaines
MORAL : Le gouvernement Centrafricain peut bien récupérer les noms de Domaine liés au suffixe CF (CENTRAFRIQUE)

JP Mara (23 avril 2001)


France Télévision veut récupérer deux sites portant atteinte à son image
LE MONDE | 23.04.01 | 14h28

LE PROPRIÉTAIRE des sites Internet france2.com et france3.com réside en Corée du Sud. M. Kim Segwon ne paraît pas habité d'un grand respect pour le service public à la française. Plutôt que des informations sur les chaînes en question, les deux sites affichent les six mêmes photos couleurs de jeunes femmes occidentales à moitié déshabillées, dans des positions sans équivoque. "Nous préparons le meilleur site porno, l'ouverture est proche", est-il notamment écrit, en anglais, sur la page d'accueil des sites. Une promesse qui déplaît fortement à France Télévision. Toute personne qui souhaite consulter le site des chaînes publiques risque, en effet, si elle ne connaît pas leurs adresses, de taper très logiquement france2.com ou france3.com. Le suffixe ".com" n'est-il pas devenu une sorte de marque emblématique des sites Internet ?
Si une situation aussi embarrassante a pu se produire, c'est parce que n'importe qui peut, en principe, enregistrer une adresse de site (appelée "nom de domaine" dans le jargon d'Internet) se terminant par ".com". Dans ce cas, la logique du "premier arrivé, premier servi" prévaut. Ce qui n'empêche pas les entreprises ou personnes privée qui s'estiment lésées ou insultées de tenter de récupérer des noms de sites, soit par la négociation, soit par la voie judiciaire.

FAIRE MONTER LES ENCHÈRES ?
Dans le cas de france2.com et de france3.com, les négociations engagées par France Télévision Interactive (FTVI), qui gère les sites Web du groupe public, afin de récupérer ces deux adresses, n'ont pas abouti au résultat souhaité.
Un particulier, qui avaient initialement déposé ces noms sans les exploiter, les a cédés à la mi-avril au plus offrant - M. Kim Segwon - pour un montant inconnu. Ce dernier a-t-il réellement l'intention de créer un site pornographique ou est-ce un moyen de faire monter les enchères en vue d'une revente des adresses à France Télévision ? Contacté dans la ville coréenne d'Inchon, M. Kim, qui ne maîtrise pas l'anglais, n'a pas pu répondre. Toujours est-il que France Télévision a mis ses avocats sur le dossier afin de récupérer les noms de domaine par voie judiciaire. L'exploitant du site coréen, la société Hangang, a été contactée pour qu'elle le désactive. Par ailleurs, "une action en référé a été engagée auprès du Tribunal de grande instance de Nanterre", a indiqué, lundi, Edmond Zucchelli, directeur général de FTVI. Cette démarche prendra au moins deux mois, compte tenu du délai nécessaire en cas de procédure contre une personne résidant à l'étranger.
Il n'est pas sûr qu'un jugement français en faveur de France Télévision soit suivie d'effet. C'est la mésaventure qui est arrivée au quotidien Le Figaro. Le journal avait poursuivi pour "contrefaçon de ses marques" une personne, Bernard Metzger, qui avait enregistré ce nom de domaine pour son site, étant propriétaire au Kenya du nom commercial Figaro Communication Services, son entreprise de télécommunications. Dans un jugement, rendu le 8 novembre 2000, le Tribunal de grande instance de Paris avait "interdit à M. Metzger de poursuivre ces agissements" sous astreinte de 1 000 francs par infraction constatée. Lundi 23 avril, le site renvoyait encore à la société kenyane. M. Zucchelli a rappelé que d'autres groupes de presse français ne possédaient pas toutes les adresses de sites portant leur nom.
Antoine Jacob