Les avocats avaient décidé lors de la dernière audience, vendredi 8 mars, de se "retirer" pour protester contre l'interdiction faite à l'un des leurs, Me Zarambaud Assingambi, de continuer à assurer la défense de certains accusés de ce procès.
"Nous ne voulons pas cautionner une parodie de justice", a expliqué lundi Me Nicolas Tiangaye, l'un des avocats de l'ancien ministre centrafricain de la Défense, Jean-Jacques Démafouth, accusé au procès.
"Tant que les droits de la défense ne seront pas respectés, tant que les menaces continueront à peser sur le libre exercice de la profession, nous ne reviendrons pas dans la salle", a-t-il ajouté.
Aucun magistrat n'était joignable dans la soirée de lundi pour expliquer quelle attitude allait prendre la Cour criminelle de Bangui.
La radio centrafricaine qui retransmettait en direct le procès depuis son ouverture, n'a donné aucune explication à l'absence lundi des débats sur ses ondes. Les magistrats, les accusés et un large public ont attendu toute la journée en vain au Palais de justice l'arrivée des avocats de la défense.
La Cour criminelle de Bangui avait accédé le 7 mars à une requête du procureur général, Joseph Bindoumi, visant à empêcher Me Zarambaud, avocat d'une dizaine d'accusés, de continuer à les défendre.
Le procureur Bindoumi avait rappelé que Me Zarambaud n'était qu'en "liberté provisoire", après avoir été arrêté et entendu par la Commission mixte d'enquête judiciaire chargée de faire la lumière sur le putsch manqué et avait estimé "inadmissible qu'il puisse se constituer pour défendre certains accusés dans la même affaire".
Réputé proche du parti de l'ex-président André Kolingba, accusé par Bangui d'être l'instigateur du coup d'Etat manqué du 28 mai, Me Zarambaud avait été arrêté le 26 septembre 2001 et remis en "liberté provisoire" le 11 décembre.
L'avocat s'était vu dans un premier temps reprocher, comme incitant "à la haine et à la violence", des articles dans lesquels il dénonçait le caractère inconstitutionnel et illégal de cette Commission présidée par le procureur Bindoumi, avant d'être accusé d'être le "cerveau du coup d'Etat".
Ce procès, entamé le 15 février, est prévu pour s'achever avant le 30 mars prochain, date de clôture de la session criminelle ordinaire du Tribunal de Bangui.
Procès du putsch manqué du 28 mai 2001 : trouver le coupable et des noms II