UN NOUVEAU RAPPORT DE L'ONUSIDA ANNONCE QUE L'EPIDEMIE DE SIDA EN EST ENCORE A SES DEBUTS ET NE S'EST PAS STABILISEE DANS LES PAYS LES PLUS TOUCHES
-- L'engagement politique s'accroît, mais les actions et les ressources font encore cruellement défaut--
-- Moins de 4% des personnes atteintes dans le monde en développement ont accès au traitement antirétroviral--
New York, 2 juillet 2002 -
Un nouveau rapport publié aujourd'hui par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) en préalable à l'ouverture de la XIVème Conférence internationale sur le SIDA de Barcelone, annonce que l'épidémie de SIDA en est encore à ses débuts. Dans les pays les plus touchés, la prévalence du VIH monte à des niveaux que l'on ne croyait pas possibles auparavant et le virus continue à se propager rapidement dans de nouvelles populations d'Afrique, d'Asie, des Caraïbes et d'Europe de l'Est.Les nouvelles données présentées dans le Rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA indiquent que les théories selon lesquelles l'épidémie pourrait " se stabiliser " dans les pays fortement touchés, en raison de la baisse du nombre des personnes exposées au risque, sont réfutées au fur et à mesure que l'épidémie poursuit sa propagation même dans des pays qui ont déjà des taux extrêmement élevés de prévalence du VIH. Au Botswana, pays qui connaît les taux d'infection à VIH les plus élevés du monde, près de 39% de tous les adultes vivent aujourd'hui avec le VIH, par rapport à 36% il y a deux ans. Au Zimbabwe, pays dans lequel un quart des adultes étaient séropositifs au VIH en 1997, un tiers étaient infectés à fin 2001. Dans cinq autres pays, le taux de prévalence du VIH chez l'adulte dépasse maintenant aussi 20%.
Le rapport de l'ONUSIDA projette que, en l'absence d'actions de prévention et de traitement massivement élargies, 68 millions de personnes mourront du SIDA dans les 45 pays les plus touchés entre 2000 et 2020, soit une multiplication par cinq des 13 millions de décès dus à l'épidémie dans ces pays au cours des deux dernières décennies. Dans plusieurs pays d'Afrique australe, où les taux de prévalence sont les plus élevés, jusqu'à la moitié des jeunes mères d'aujourd'hui pourraient mourir du SIDA. Rien qu'en Afrique du Sud, on estime que lorsque l'épidémie atteindra son niveau maximum, le nombre des décès parmi les personnes de 15 à 34 ans sera 17 fois plus élevé qu'il ne l'aurait été en l'absence du SIDA.
Le rapport indique également que, dans de nombreuses autres régions du monde, le VIH s'est propagé au-delà des groupes considérés comme particulièrement exposés au risque d'infection et se répand maintenant à un rythme accéléré dans la population générale :
" Ces données montrent que le VIH/SIDA se répand rapidement dans des parties du monde où l'épidémie avait paru stable ou alors était jusqu'ici limitée aux groupes les plus exposés au risque d'infection, " a déclaré le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, en présentant aujourd'hui le rapport à la session 2002 du Conseil économique et social des Nations Unies.
L'ONUSIDA signale que l'épidémie continue à se propager dans presque toutes les parties du monde et que ce sont les jeunes qui sont le plus exposés au risque d'infection ". Aujourd'hui, la moitié environ de toutes les nouvelles infections chez l'adulte se produisent parmi les jeunes de 15 à 24 ans. Près de 12 millions de jeunes vivent aujourd'hui avec le VIH et quelque 6000 sont infectés chaque jour. En même temps, 14 millions d'enfants vivant aujourd'hui ont perdu un de leurs parents ou les deux à cause du SIDA et ce nombre va continuer à augmenter rapidement, au fur et à mesure de l'augmentation du nombre d'adultes mourant du SIDA au cours des années à venir.
La dévastation sans précédent provoquée par l'épidémie de VIH/SIDA au cours des 20 dernières années va se multiplier plusieurs fois dans les décennies à venir, si le combat contre cette maladie n'est pas considérablement intensifié, " a fait observer le Dr Piot. " Les pays connaissant des épidémies en accélération doivent agir de toute urgence pour adopter des mesures dont l'efficacité a été avérée dans les pays qui sont parvenus à inverser le cours de l'épidémie. "
Moins de 4% des personnes atteintes dans le monde en développement ont accès à un traitement antirétroviral
Une nouvelle analyse portant sur l'accès au traitement montre que, sur les 6 millions de personnes du monde en développement qui ont besoin d'une thérapie antirétrovirale, à peine 230 000, soit moins de 4%, recevaient des médicaments antirétroviraux à fin 2001. Dans les pays à revenu élevé, où l'on estime que 500 000 personnes bénéficiaient d'un traitement antirétroviral, 25 000 personnes sont mortes du SIDA en 2001. En Afrique, toutefois, où seuls quelque 30 000 individus bénéficiaient d'un traitement antirétroviral sur les 28,5 millions qui sont infectés, le SIDA a tué 2,2 millions de personnes.
"L'accès à une prise en charge et à un traitement convenables est un droit et non un privilège," a affirmé le Dr Piot. "Même si des progrès réels ont été accomplis en matière de baisse du prix de la thérapie antirétrovirale dans le monde en développement, tant les pouvoirs publics que le secteur privé devront agir beaucoup plus énergiquement pour faire en sorte que le traitement parvienne aux plus démunis. Le coût du traitement doit continuer à baisser et les pouvoirs publics du monde en développement comme des pays donateurs doivent créer des flux de financement durable pour fournir ces traitements tout en renforçant l'infrastructure sanitaire."
Le rapport de l'ONU sur le SIDA (UNAIDS) dans le mondedu 02 juillet 2002 - http://www.unaids.org/whatsnew/press/frn/pressarc02/PRreport020702.html
Une étude de l'ONU montre un manque connaissances alarmant chez les jeunes en ce qui concerne le VIH/SIDA
Au moment où ils deviennent sexuellement actifs, la plupart ne savent pas comment se protéger
NEW YORK / GENÈVE, 2 juillet 2002 -
Un rapport alarmant des Nations Unies rendu public aujourd'hui montre que la grande majorité des jeunes vivant actuellement dans le monde ne savent pas comment se transmet le VIH/SIDA ni comment s'en protéger. Pourtant, comme le montre l'étude, c'est à l'adolescence que la plupart des gens deviennent sexuellement actifs.Ces tendances, qui expliquent en partie la rapidité avec laquelle le VIH/SIDA continue de se propager, sont analysées dans un rapport capital, Les jeunes et le VIH/SIDA : une solution à la crise. Réalisée par l'UNICEF, l'ONUSIDA et l'Organisation mondiale de la santé, cette étude d'ensemble examine pour la première fois le comportement des jeunes de 15 à 24 ans face au VIH/SIDA et l'étendue de leurs connaissances en la matière. Elle comprend aussi les derniers taux de prévalence du VIH par pays pour chaque groupe d'âge.
" Deux facteurs interdépendants sont en grande partie responsables de la crise actuelle. Le premier, c'est que les jeunes ont des rapports sexuels, et cet état de fait doit être pris en compte par la communauté internationale pour élaborer des programmes de prévention efficaces ", a déclaré Carol Bellamy, Directrice générale de l'UNICEF. " Le second, c'est que les jeunes ne disposent pas des connaissances adéquates pour se protéger. Conséquence tragique, ils continuent de contracter le VIH dans des proportions bien supérieures à leurs nombres ".
Le rapport souligne que les jeunes sont au cœur de l'épidémie de VIH/SIDA : ils sont à la fois le groupe d'âge le plus touché par la maladie et la solution qui permettra d'en triompher. Pourtant, il est rare que les stratégies de lutte contre le VIH/SIDA les prennent en compte.
Les organismes de l'ONU à l'origine de ce rapport demandent un engagement politique sans précédent pour mobiliser les ressources humaines et financières nécessaires à la lutte contre le VIH/SIDA. L'accent doit être mis avant tout sur la participation des jeunes pour diffuser des connaissances sur le VIH et sur les moyens d'éviter l'infection.
Au total, des enquêtes réalisées dans 60 pays indiquent que plus de 50 pour cent des jeunes de 15 à 24 ans ont des idées erronées sur la façon dont se transmet le VIH/SIDA - ce qui veut dire que les jeunes n'ont pas accès à des informations adéquates. Dans certains des pays où le risque de contracter le VIH est le plus élevé, la proportion de jeunes qui savent s'en protéger ne dépasse pas 20 pour cent. Il s'ensuit que la moitié de toutes les nouvelles infections enregistrées actuellement touchent des jeunes de 15 à 24 ans.
" Manifestement, les jeunes ne disposent pas des informations et des moyens nécessaires pour se protéger du VIH ", a dit Peter Piot, Directeur général de l'ONUSIDA. " Chaque jour, 6 000 jeunes contractent le VIH. Mais ces infections peuvent être évitée. La prévention est intéressante d'un point de vue économique et en même temps elle est possible : il n'en coûte que 8 dollars par an pour protéger un jeune qui ne va pas à l'école. Dans tous les pays où le taux de transmission du VIH a régressé, c'est chez les jeunes que les résultats les plus spectaculaires ont été obtenus ".
Les conclusions principales contenues dans le rapport sont, entre autres :
Les jeunes sont ont un rôle capital à jouer pour vaincre la pandémie
Le rapport fait valoir que la stabilisation ou le recul de la pandémie survenus dans plusieurs pays, tels que la Thaïlande et l'Ouganda, s'expliquent en grande partie par le fait que les jeunes, hommes et femmes, y reçoivent les informations, outils et services nécessaires pour adopter des comportements sans risques. L'étude affirme qu'il existe un lien étroit entre ce que les jeunes savent et la façon dont ils agissent, et que l'apprentissage des aptitudes qui leur permettront d'éviter l'infection doit se faire dans un milieu protecteur et sans risques. En outre, elle souligne que des efforts spéciaux seront requis pour atteindre les jeunes très vulnérables, tels que les consommateurs de drogues injectables et les professionnels du sexe.
Les jeunes ont prouvé sans l'ombre d'un doute qu'ils sont capables de faire des choix responsables pour se protéger lorsqu'ils sont soutenus, et qu'ils peuvent éduquer les autres et les motiver de façon à ce qu'ils adoptent des comportements sans risques ", a déclaré Gro Harlem Brundtland, Directrice générale de l'OMS.
Le rapport suggère 10 mesures à adopter dans le cadre de la prévention :
Des statistiques permettant de formuler une réponse claire et urgente
Le rapport s'appuie sur deux importants tableaux de statistiques. Dans le premier figurent des informations sur presque tous les pays concernant les taux d'infection, de fréquentation scolaire, le niveau de connaissances et les comportements sexuels. Le second présente des informations encore plus détaillées sur les connaissances et le comportement des jeunes dans 60 pays où le taux de prévalence du VIH est de 1 pour cent ou plus. Ces statistiques étant relativement récentes, de 1999 ou plus tard, elles offrent donc des chiffres de base valides pour les dix années à venir.
Pour tous ceux qui se sont engagés dans la lutte contre le VIH/SIDA, ces nouvelles statistiques permettront de mesurer véritablement les progrès accomplis pour atteindre les objectifs et les cibles mondiaux fixés en juin 2001 lors de la Session extraordinaire des Nations Unies consacrée au VIH/SIDA, et réaffirmés en mai 2002 lors de la Session extraordinaire consacrée aux enfants.
Les principaux objectifs en matière de prévention sont les suivants :
Réduire de 25 pour cent la prévalence du VIH chez les jeunes dans les pays les plus touchés d'ici à 2005 et de 25 % à l'échelle mondiale d'ici à 2010 ".
Veiller à ce que 90 pour cent des jeunes aient accès à l'information, à l'éducation (y compris l'éducation mutuelle entre membres d'un même groupe, et une éducation sur le VIH spécifiques aux jeunes), aux services et possèdent les aptitudes requises pour réduire leur vulnérabilité au VIH d'ici à 2005, ce chiffre devant atteindre 95 pour cent en 2010 ".
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Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser à : Liza Barrie, UNICEF Media, New York, (212) 326-7593 Marc Vergara, UNICEF Media Genève (41 22) 909 5513 Itai Madabombe, UNICEF Media, New York (212) 326-7412 Anne Winter, ONUSIDA, Genève, (+41 22) 791 4577, Dominique de Santis, ONUSIDA, Genève, (+41 22) 791 4509, Andrew Shih, ONUSIDA, New York, (+1 212) 584 5030 Chris Powell, OMS, Genève. Tel. (+41 22) 791 2888