Centrafrique Sans Frontières
Association de Solidarité avec les femmes
Centrafricaines et les orphelins pour lutter
Contre le Sida
A Monsieur
l’Ambassadeur de la République Centrafricaine à Paris
A Monsieur .Martin
ZIGUELE ,Premier Ministre de la République Centrafricaine
A Madame Angèle PATASSE ,Première dame centrafricaine
Aux Institutions et Organisations Internationales
L’Association « Centrafrique Sans Frontières » a comme objectif de venir en aide aux femmes de Centrafrique, victimes du Sida ainsi qu’aux enfants orphelins.
La tentative de coup d’Etat du 25 octobre a fait des filles et des femmes centrafricaines les innocentes victimes des mercenaires armés de Jean-Pierre BEMBA (commando organisé sous le prétexte de renverser le pouvoir en République Démocratique du Congo mais qui, depuis 2001, se livre à des exactions innommables sur la population civile Centrafricaine ! )
Notre association ne peut rester indifférente devant le drame vécu par les fillettes de tous âges et les femmes de notre pays, victimes de viols individuels et collectifs, et d'assassinat.
Face au silence de toute la communauté internationale, nous refusons de nous taire plus longtemps. Nous demandons la collaboration et l'aide de toutes les institutions et organisations humanitaires pour intervenir de toute urgence afin que cessent ces crimes contre l'humanité et que leurs auteurs et complices soient traduits devant une cour de justice internationale impartiale.
La conférence mondiale sur les Droits de l’Homme à Vienne (Autriche) a fait mention que « Les droits fondamentaux des femmes et des fillettes font inaliénablement, intégralement et indiscutablement partie des droits universels de la personne »
L'un des thèmes les plus importants de la quatrième conférence mondiale sur les femmes à Beijing en 1995 est « l’élimination de la violence à l’égard des femmes et que tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, doivent être punis"
.
Les femmes et les enfants de CENTRAFRIQUE paient déjà un très lourd tribu au SIDA qui continue de faire des ravages dans notre pays. A l'horreur des viols inqualifiables dont ils sont aujourd'hui victimes, s'ajoute le risque de voir se propager le virus de façon alarmante véhiculé par leurs bourreaux qui sont contaminés !
Nous en appelons au sens humain de chacun pour faire cesser cette folie meurtrière, véritable génocide, qui est en train d'anéantir tout un pays au travers de ses enfants et de ses femmes.
Merci.
Avec les membres de l'association CENTRAFRIQUE SANS FRONTIERES,
La Présidente :
Yvonne METE-NGUEMEU
"PLUS JAMAIS CA"
Suite à l'information, donnée par le porte-parole du gouvernement centrafricain, pour annoncer le départ imminent des rebelles de Monsieur BEMBA, coupables d'actes particulièrement odieux sur les fillettes et femmes centrafricaines, l'association CENTRAFRIQUE SANS FRONTIERES réaffirme son engagement.
Elle rappelle que la République Centrafricaine est un Etat de droit et un Etat souverain qui a le devoir et l'obligation de protéger son peuple contre toute agression étrangère !
Nous demandons instamment au gouvernement centrafricain de rendre justice à ses filles et femmes et de procéder rapidement à l'arrestation immédiate de leurs bourreaux avant qu'ils ne quittent en toute impunité le territoire centrafricain.
Nous lui demandons de placer ces criminels en détention, en attendant l'ouverture d'une enquête qui sera réalisée auprès de toutes leurs innocentes victimes afin de rendre justice à celles-ci.
Nous affirmons haut et fort à Monsieur BEMBA que nous poursuivrons notre action et continuerons de lancer des appels jusqu'à ce que justice soit faite au niveau national ou international.
Nous ignorons quels sont les moeurs du pays de ceux qui se livrent à ces actes odieux et ce qu'ils font à leurs filles, soeurs et mères, mais en République centrafricaine nous ne violons pas les femmes et nous ne touchons pas aux enfants ! Les animaux même sauvages ne se livrent pas à de tels actes.
Notre combat continue et nous irons devant la justice des hommes en attendant que la justice de Dieu s'accomplisse !
Nous ne voulons Plus jamais ça pour nos enfants !
Besançon, le 7 novembre 2002
Avec les membres de l'association CENTRAFRIQUE SANS FRONTIERES,
La Présidente :
Yvonne Mété-Nguemeu
67, rue Mirabeau – F 25 000 BESANCON – tél. 03 81 61 31 10 ou 06 11 47 01 76
Pour quelles raisons les
femmes et les filles centrafricaines valent
la peine que nous nous
battions pour elles !
Les femmes Centrafricaines connaissent des conditions de vie parmi les plus difficiles du monde, et pourtant, elles continuent de vivre comme si tout était beau et facile ! Elles chantent et dansent dès qu’elles le peuvent ; elles se taisent souvent quand leur douleur est trop forte !
Et surtout elles font face à l’adversité avec un grand courage, les mains nues, quand la vie de leurs enfants est en jeu et même quand le rapport de force est en leur défaveur !
Sacrées Centrafricaines !
Je viens de lire le rapport sur la séance d’interpellation de l’Assemblée Nationale du vendredi 15 novembre 2002 à Bangui .
Il est mentionné qu’une femme députée du parti au pouvoir a pris la parole en langue nationale Sango pour réclamer « en tant que femme » la démission du président Patassé, en raison de l’attitude des rebelles de monsieur BEMBA venus soutenir le régime à Bangui.
« Les exactions qui ont été commises contre les populations civiles m’ont traumatisée. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, dans mon pays, il allait se passer des choses aussi graves » a-t-elle déclarée, des tremblements dans la voix .
« Pendant que l’homme se cache sous le lit, sa femme, maintenue , écartelée par des bras, est violée.Je demande au président de la République de prendre la mesure de la situation et de démissionner ». (source AFP sur le site de kodro)
Elle a été la seule élue du parti au pouvoir à avoir le courage de demander le départ du véritable responsable et à exprimer tout haut le souhait de toute une population, alors que même les élus de l’opposition préféraient faire seulement allusion à la démission du gouvernement !
« La première fois où j’ai été profondément marquée par le courage des femmes centrafricaines remonte à la première marche historique des élèves et étudiants à la fin du règne de BOKASSA en 1979.
Pour la première fois, nous avions décidé de braver le régime en place et nos aînés les Etudiants, au courant de ce qui se passait dans les autres pays du monde, nous avaient expliqué que ce serait une « marche pacifique », et que nous n’avions rien à craindre. Notre marche a commencé devant l’université et ous devions passer par Lakouanga avant de la finir au rond point du centre ville. Il faisait beau ce jour-là. Tout avait très bien commencé, mais nous n’avions hélas pas prévu qu’à Lakouanga les plus jeunes allaient nous rejoindre, se placer au devant du cortège en se croyant à une fête, et que BOKASSA allait donner aux militaires l’ordre de tirer et de cogner pour disperser la foule.
A notre arrivée au centre ville où se trouve la plupart des bureaux, les militaires se sont alors mis à tirer dans le tas et à frapper. Il y a eu un mouvement de panique. Les jeunes blessés tombaient comme des mouches ; il y a avait du sang partout. Les occupants des bureaux étaient tous sortis pour observer la scène en spectateurs ! Nous avons commencé à appeler à l’aide. Le marché central où les femmes vendent des légumes n’était pas loin de là. Entendant nos cris, les vendeuses ont accouru. Et c’est là que j’ai pu me rendre compte de leur grand courage en voyant leur réaction : Elles se sont interposées entre notre cortège et les militaires et ont menacé de se déshabiller, signe de malédiction en Centrafrique, en disant aux militaires de leur tirer dessus plutôt que sur leurs enfants.
Les militaires ont arrêté de tirer et nous avons commencé de ramasser nos blessés !.
Je n’ai jamais oublié et toute ma vie je n’oublierai jamais ces images !
Les véritables héroïnes demeurent pour toujours ces femmes !
Aujourd’hui, je suis heureuse de voir qu’il existe encore des femmes courages comme cette élue !
Même si la Centrafrique donne au monde l’impression de n’avoir engendré que des personnes comme BOKASSA , KOLINGBA ou PATASSE et leur équipe, il faut savoir que ce pays mérite d’être sauvé ne serait-ce que pour le courage de ses femmes et de ses filles !
Celles-ci doivent savoir que de plus en plus de personnes commencent à s’intéresser à leur sort et qu’il ne faut pas baisser les bras !
Tout sera mis en œuvre pour que les Responsables de ces crimes soient poursuivis, qu’ils soient étrangers ou centrafricains !
je regrette seulement que cette situation ne s’améliore pas plus vite pour elles !
Avec les membres de l'association CENTRAFRIQUE SANS FRONTIERES,
La Présidente :
Yvonne METE-NGUEMEU
67, rue Mirabeau – F 25 000 BESANCON – tél. 03 81 61 31 10 ou 06 11 47 01 76