CAN-2006 de football: une finale Côte d'Ivoire-Egypte sans Mido
L'attaquant égyptien Mido, qui s'était opposé au sélectionneur national Hassan Chehata lors de son remplacement contre le Sénégal mardi, a été suspendu pour six mois de toute compétition avec l'équipe nationale, a annoncé mercredi la Fédération égyptienne de football. Il ne disputera donc pas la finale de la Coupe d'Afrique des Nations, vendredi contre la Côte d'Ivoire, la rencontre que tout le monde attendait, la deuxième de l'histoire pour les Ivoiriens, la sixième pour les Egyptiens. Au premier tour, les Pharaons l'avaient emporté (3-1) sur les Eléphants, même si la sélection ivoirienne était amoindrie pour l'occasion. La prédiction de Mido avant la CAN était donc finalement la bonne. Mais il avait sans doute imaginé un tout autre scénario... Car si l'Egypte ira en finale, il n'est plus du tout sûr d'en être après le psychodrame navrant dont il fut l'acteur face au Sénégal. "Dehors! Dehors!", lui ont hurlé les 74.000 supporteurs égyptiens lors d'un remplacement qui restera dans l'histoire de la CAN. L'enfant terrible du football égyptien est passé en quelques minutes du rang de star à celui de pestiféré. L'attaquant de Tottenham, dont l'ego fut inversement proportionnel à la prestation sur le terrain, fut incapable de masquer sa colère lorsque le sélectionneur Hassan Chehata décida de le sortir à 10 minutes de la fin (les deux équipes étaient à 1-1). S'ensuivit une scène surréaliste où les deux hommes durent être séparés par le vétéran Hossam Hassan.
La messe était dite, et le sort de Mido dans le coeur des supporteurs, et peut-être désormais au sein de sa propre équipe, scellé. "Quand on veut faire un changement, on fait un changement et on le fait pour le bien de l'équipe. On a 23 joueurs, tous sont égaux. Maintenant, on va régler quelques problèmes (ndlr: l'affaire Mido)", a expliqué le sélectionneur adjoint des Pharaons Shawki Gharib. La qualification des Ivoiriens fut beaucoup plus sobre, et sans tumulte. La Côte d'Ivoire poursuit en effet "son petit bonhomme de chemin", selon son sélectionneur Henri Michel. Suivie de très près depuis le début de cette CAN, la Côte d'Ivoire avait du mal à gérer ce statut de favori. La victoire face au Cameroun en quart et cette qualification en finale en poche, elle peut déjà se targuer d'avoir réussi à répondre présent à quelques mois de la Coupe du monde. Les Eléphants, menacés de déconcentration, n'ont pas craqué, et ont su construire une victoire solide face à des Nigérians bien trop mous, bien trop lents pour espérer les faire plier. Les Nigérians n'ont jamais paru en mesure d'inquiéter les coéquipiers de Drogba, auteur du seul but de la rencontre. "On est très heureux, très fiers. Pour le moment, on va apprécier cette qualification. Pour le moment, c'est un parcours idéal. On y va marche après marche", a déclaré Henri Michel. "C'est un bonheur. On n'était pas arrivé en finale depuis 1992. Mais on ne va pas s'enflammer. Maintenant, on sait qu'il nous reste 90 minutes", a assuré le milieu de terrain ivoirien Yaya Touré.
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CAN-2006: Nigeria et Sénégal prennent "au sérieux" la finale pour la 3e place
"On veut ramener quelque chose d'Egypte et maintenant, c'est la médaille de bronze", affirme l'entraîneur nigérian Augustin Eguavoen, assis, comme tous les sélectionneurs nigérians par le passé, sur un siège éjectable. Malgré une bonne performance d'ensemble (3 victoires et première place en poule, victoire contre le tenant du titre tunisien en quarts et courte défaite contre la Côte d'Ivoire en demie), Augustin Eguavoen veut au moins égaler la performance des Super-Eagles en 2002, en Tunisie. "La pression est grande au pays, explique un journaliste nigérian. C'est plus qu'un match amical. Pour nous, la 3e place est très importante." Eguavoen devrait donc aligner sa meilleure équipe possible, mais il lui faudra composer avec une pluie d'absences. Le Nigeria sera privé de sa charnière centrale titulaire: Yobo, le capitaine, souffre de problèmes de pubalgie et Enakarhire est suspendu en raison d'accumulation de cartons jaunes. De plus, les milieux de terrain John Mikel Obi, touché à une cheville, Jay-Jay Okocha et Wilson Oruma ne sont pas au mieux de leur forme physique.
Critiqué par la presse sénégalaise en raison de son coaching (remplacement de Henri Camara en demi-finale, non utilisation de Niang et Mendy au premier tour), Abdoulaye Sarr est également sous pression. Une victoire lui permettrait de confirmer, après une qualification miracle pour les quarts, la "montée en puissance", selon ses dires, de ses joueurs. "Nous sommes une équipe encore jeune. On est là pour apprendre et progresser", explique le milieu de terrain Amdy Faye, qui veut lui aussi la 3e place. Si les finalistes, Egypte et Côte d'Ivoire, faisaient tous les deux parties du groupe A des poules, les finalistes pour la 3e place étaient tous les deux dans le groupe D. Lors du premier tour au stade El Masry de Port Saïd, le Nigeria s'était imposé 2 à 1 face au Sénégal. Mais l'entraîneur-adjoint sénégalais, Amara Traoré s'empresse de rappeler: "On avait dominé pendant 80 minutes, on avait montré du beau jeu et dans les dix dernières minutes, les joueurs s'étaient déconcentrés et avaient pris deux buts. Si on joue 90 minutes au lieu de 80, on peut battre n'importe qui". Avant de préciser: "Notre objectif ce n'est pas d'aligner les onze meilleurs joueurs, mais le meilleur onze possible." |
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