"Je tiens à saluer l'appui très important que nous avons reçu de l'ensemble du monde arabe", a déclaré le ministre au début d'une visite de travail au Maroc de 24h. "Cette fidélité, cette amitié de toutes les instances religieuses, des responsables politiques nous a beaucoup touchés", a ajouté l'ancien chef de la diplomatie française.

Dominique de Villepin a expliqué à son arrivée à l'aéroport de Fès être venu au Maroc "parce que nous avons beaucoup de préoccupations communes: le terrorisme, l'immigration clandestine, la lutte contre le trafic de drogue".

Dominique de Villepin, dont c'est la première visite dans le Maghreb depuis sa nomination au ministère de l'Intérieur, devait être reçu mardi matin en audience par le roi Mohammed VI. AP

Le ministre français, dont c'est la première visite dans le royaume depuis sa nomination place Beauvau, devrait être reçu mardi matin par le roi Mohammed VI à Fès (200km à l'est de Rabat).

Avec son homologue marocain Mustapha Sahel, il abordera la lutte contre l'immigration clandestine dont le Maroc, distant de seulement 15km des côtes de l'Union européenne, est devenu une tête de pont sur le continent africain.

L'ex-chef de la diplomatie française devrait également évoquer la lutte contre le blanchiment au Maroc des capitaux étrangers et le financement de l'internationale islamiste, des volets jugés "encore perfectibles", selon une source policière française, dans la coopération sécuritaire entre Paris et Rabat.

Une coopération "rendue plus fluide" par le changement de majorité gouvernementale survenu en mars en Espagne, qui a favorisé l'émergence "d'un réel axe sécuritaire antiterroriste entre Rabat, Madrid et Paris", poursuit la même source ayant requis l'anonymat.

Le volet religieux, et notamment la reprise en main des mosquées au Maroc après les attentats islamistes religieux de Casablanca (45 morts, le 16 mai 2003), est également suivi de près par le ministre français en charge des Cultes à l'heure où émerge "un Islam de France" dans lequel les oulémas (docteur de la foi) d'origine marocaine ont une forte influence.

Lui-même natif de Rabat et souvent présenté comme "le fils spirituel de Jacques Chirac" dans de nombreux éditoriaux, Dominique de Villepin jouit, de fait, d'une large considération chez plusieurs responsables politiques et médias marocains pour ses positions hostiles à l'intervention anglo-américaine en Irak.

"La rupture est consommée entre les Etats-Unis et les peuples arabes", estime ainsi le quotidien "l'Economiste", qui souligne en revanche "l'authenticité du couple franco-marocain" alors que Paris et Washington sont engagés dans une course d'influence dans le Maghreb. AP