De hauts responsables de l’armée gambienne limogés
Le 18 novembre 2004, Nations Unies (IRIN) - Sans aucune raison
apparente, le président
Yahya Jammeh a limogé mardi deux hauts responsables militaires, une
première depuis la création de l’armée gambienne en 1981.
Selon un communiqué du ministère de la défense lu à la télévision, le
chef d’Etat-major de l’armée Baboucar Jatta et son adjoint Momodou
Badjie ont été relevés de leur fonction et mis immédiatement à la retraite.
Jatta a occupé le poste de chef d’Etat-major de l’armée depuis le coup
d’état militaire de 1994 qui a permis au président Jammeh d’accéder au
pouvoir. Il était le plus ancien membre du gouvernement de Jammeh et,
de l’avis de tous, son poste ne semblait pas menacé au vu des relations
étroites qu’il entretenait avec le président gambien.
Aucune raison officielle n’a été donnée au limogeage de ces officiers,
même si l’opposition a vite fait d’établir un lien avec la politique
anti-corruption menée par les autorités gambiennes.
A la fin de l’année dernière, la Gambie a lancé la campagne "Opération
zéro compromis", visant à lutter contre la corruption au sein du
gouvernement et le président Jammeh s’était engagé à n’épargner personne. Une
commission anti-corruption a démarré ses auditions en juillet.
Jammeh, qui assume à la fois les fonctions de ministre de la Défense et
de Président, a limogé également Momodou Kanteh, le commandant du camp
de Yundum, la plus grande caserne militaire du pays. Ce camp militaire
est situé en face de l’aéroport international, à quelque 25 km de la
capitale Banjul.
Le communiqué de mardi indique également que le Président a nommé
Vincent Jatta comme nouveau chef des forces armées, avec comme adjoint Lang
Tombong Tamba, qui sert actuellement au Liberia dans le cadre de la
mission des Nations Unies au Liberia.
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