Communiqué de Presse du Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais (22 mai 2005) :
La Commémoration de lesclavage en question
Lundi 23 mai, une coordination
dassociations organise une journée commémorative de
lesclavage, notamment, un rassemblement Place du
Trocadéro.
Cette coordination refuse la date du 10 mai proposée pour la
commémoration et veut imposer le 23 mai, anniversaire de la
marche unitaire de 1998, qui a été un tournant dans la prise de
conscience sur cette question. Cette date permet en outre, selon
ses tenants, de commémorer les victimes et pas labolition.
Ce débat met en lumière les difficultés à arrêter une date
nationale sur la question comme lont fait dautres
communautés. (Les Arméniens par exemple ont choisi
dhonorer les victimes à léchelle mondiale en
retenant le 24 avril, lorsque 800 notables furent assassinés à
Constantinople et pas les manifestations qui ont permis cette
reconnaissance.)
Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais, divisé sur
la question de la date na pas pris position pour préserver
son unité. Sa première priorité est de faire reconnaître la
traite négrière et lesclavage par lEurope. Le
Collectif entend aussi uvrer pour que nos compatriotes de
lhexagone nignorent pas la réalité de la traite
négrière et de lesclavage. Une majorité assimile cette
période sombre de lHistoire à une simple exploitation
économique en oubliant les déportations massives et brutales,
les millions de morts et le déni dhumanité de
lesclave considéré comme un objet. Un événement annuel
préparé par un enseignement scolaire et des projections de
films et de documentaires est désormais urgent pour que
lhistoire de France ne soit pas simplement celle de
lhexagone et que des populations entières ne soient pas
dépossédées de leur passé.
Pour contrer le député européen Patrick GAUBERT qui a déposé
un texte pour empêcher cette reconnaissance de lesclavage,
le Collectif avait prévu une démonstration de force le 21 mai.
Mais averti des intentions de la coordination dassociations
de manifester le 23, le Collectif a dabord entamé un
dialogue pour être ensemble chacun sous ses propres
revendications, ce qui nous aurait renforcés mutuellement. Des
raisons internes au Comité Marche nont pas permis cette
action unitaire.
Le Collectif a alors décidé de ne pas manifester le 21 afin de
ne pas gêner la mobilisation et limpact médiatique
attendu par la coordination des associations favorables au 23
mai. Aussi longtemps que le Premier Ministre naura pas
rendu sa décision, il paraît légitime que chacun tente
dimposer ses vues. Sans se prononcer sur la date, le
Collectif qui lutte au quotidien contre les institutions ne peut
désavouer une mobilisation de sa communauté.
Voici pourquoi, le président du Collectif se rendra
personnellement à ce rassemblement lundi, en ne faisant aucun
appel au nom du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais.
Chacun de ses 40 000 membres et sympathisants a le choix de
soutenir ou pas leurs compatriotes engagés dans un bras de fer.
Contact : Patrick KARAM, président du Collectif : 01 43 54 48 43 / 06 12 48 62 32
Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais est la plus grande association d'originaires d'Outre-Mer avec plus de 40 000 membres et sympathisants, dont de nombreux parlementaires d'Outre-Mer. Le Collectif a organisé notamment la Marche du 11 décembre 2004 contre les discriminations avec plus de 10 000 manifestants et de nombreux responsables politiques nationaux. Avec 500 interventions dans les médias et le soutien de plusieurs centaines de parlementaires, le Collectif est un lobby pour lOutre-Mer. Pour en savoir plus : www.collectifdom.com
Date de célébration des mémoires de lesclavage (Christiane Taubira) (20 mai 2005)
Actualité internationale et africaine de sangonet