Le FLAA veut "échanger" ses otages contre la libération de Rhissa Ag Boula

Le Monde, AFP, 14 janvier 2005| 13h53 - Le Front de libération de l'Aïr et de l'Azaouak (FLAA), mouvement rebelle touareg "reconstitué", veut "échanger" les quatre militaires qu'il détient depuis 5 mois contre l'ex-ministre du Tourisme Rhissa Ag Boula, incarcéré pour complicité de meurtre, selon le mensuel nigérien Aïr-Info paru vendredi.Mohamed Ag Boula, alias "Kiddi", qui dirige le mouvement, "tient à échanger les otages -trois gendarmes et un soldat- contre son frère Rhissa Ag Boula incarcéré en février 2004 à Say", pour "complicité de meurtre", rapporte vendredi ce mensuel, édité à Agadez (nord du Niger).Quatre militaires avaient été enlevés en août dernier, après des attaques de véhicules sur plusieurs axes routiers du nord revendiquées par Mohamed Ag Boula et ses éléments.
Depuis juillet dernier, des hommes se présentant comme des ex-combattants touaregs revendiquent des attaques dans le nord du Niger qui ont fait plusieurs morts. Les autorités ont démenti l'existence d'une rébellion et imputé ces attaques à des "bandits armés" qui écument la région depuis la fin du conflit touareg, qui a duré de 1991 à 1995.Figure de proue de la rébellion touarègue, Rhissa Ag Boula avait dirigé le FLAA, le plus radical des ex-mouvements rebelles, jusqu'à la fin de la rébellion en 1995. Il avait été nommé ministre de l'Artisanat et du Tourisme en 1996 et limogé en février 2004, avant d'être incarcéré à la prison civile de Say, au sud de Niamey pour "complicité" du meurtre d'un militant du parti au pouvoir à Agadez, sa région d'origine."Kiddi" et ses hommes ont été "donnés pour morts", il y a quelques mois, après que l'armée eut donné l'assaut contre le mont Tamgak où ils sont censés s'être réfugiés, rappelle le journal.Peu surveillées, les régions nord du Niger, qui abritent deux centrales à uranium, sont devenues ces dernières années la plaque tournante d'un florissant trafic d'armes, de drogue, de cigarettes et de véhicules volés.Depuis le début de l'année 2004, elle sert également de base de repli aux combattants du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), algérien.

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