Kofi Annan au Niger: "Je suis venu ici pour voir par moi-même ce qui se passe et pour discuter avec le président"


Une zone pastorale fragile

Source: LEMONDE.FR | 11.08.05 | 17h03   •  Mis à jour le 11.08.05 | 17h03 [http://www.lemonde.fr/web/vi/0,47-0@2-3212,54-679524@51-672473,0.html]


Niger: M. Annan assure que l'aide parviendra à ceux qui en ont besoin

NIAMEY, Niger (AP), mercredi 24 aout 2005, 14h45 - Kofi Annan a assuré mercredi que l'Organisation des Nations unies qu'il dirige étaient déterminées à apporter leur aide à tous ceux qui en ont besoin au Niger frappé par une crise alimentaire aiguë. Médecins sans frontières (MSF) a de nouveau accusé l'ONU de fournir "des rations inadaptées et aux mauvais endroits".

Au deuxième et dernier jour de son déplacement dans ce pays d'Afrique du Nord-ouest, M. Annan a rencontré le président nigérien Mamadou Tandja pour discuter, a-t-il dit à la presse ensuite, "des mesures à prendre pour s'assurer de ce que ce qui s'est passé cette année ne se reproduise pas à l'avenir". "Nous sommes déterminés à travailler avec le gouvernement, avec nos partenaires des organisations non-gouvernementales (ONG) et toutes les agences onusiennes pour garantir que tous ceux qui en ont besoin reçoivent de l'aide", a-t-il ajouté, sans répondre directement aux reproches de MSF.

L'ONG est revenue à l'attaque mercredi, son président Jean-Hervé Bradol critiquant à nouveau le fait que l'aide onusienne a d'abord été payante, puis distribuée "en quantités largement insuffisantes et dans les mauvais endroits" avant de consister à compter de la mi-juillet en "des rations inadaptées, toujours (envoyées) aux mauvais endroit".

Le N°1 de l'organisation humanitaire estime dans un entretien au "Monde" daté de jeudi que "les distributeurs de l'aide actuelle forment une sorte de club", qu'il s'agisse de l'ONU, de ses agences, des Etats ou des blocs de pays, qui juge "de la vulnérabilité des populations aux résultats de l'agriculture (... alors que) la pénurie alimentaire au Niger (...) tient au système de distribution plutôt qu'à la production". "L'ONU persiste dans l'erreur."

M. Bradol dénonce aussi le gouvernement nigérien selon lui se projette dans l'avenir sans traiter la malnutrition d'aujourd'hui. "A court terme, ce sont des dizaines et des dizaines de milliers d'enfants qui sont menacés de mort", prévient-il.

Le président de MSF pense toutefois que M. Annan peut faire changer cette situation. "Il faut d'urgence réorienter les distributions et voir les priorités en fonction des chiffres de malnutrition aiguë", explique-t-il.

L'ONU a été parmi les premiers à tirer la sonnette d'alarme en novembre mais les réactions ont tardé pendant que la crise s'aggravait. M. Annan a également rencontré des représentants des agences onusiennes et des ONG à Niamey mercredi.

Plus de 5 millions de personnes de cette région africaine sont confrontées à une pénurie alimentaire essentiellement due aux dégâts causés aux cultures par la sécheresse et les criquets pèlerins. Rien qu'au Niger, 3,6 millions de personnes souffrent de la faim, et elles sont au moins 1,6 million au Mali, au Burkina Faso et en Mauritanie, d'après l'ONU. AP


In this picture releasd by the United Nations, U.N. Secretary-General Kofi Annan, right, shakes hands with Niger's Prime Minister Hama Amadou in Niamey, Niger on Wednesday Aug. 24, 2005. Annan said Wednesday the United Nations was determined to get aid to all those in need in hunger-stricken Niger, days after the French aid group Medecins Sans Frontieres said the U.N.

 


U.N. Secretary General Kofi Annan, center, greets a crowd with the president of Niger, Mamadou Tandja, right, Tuesday Aug. 23, 2005 in Zinder, Niger. Annan visited skeletal babies in Niger and heard villagers' pleas for help Tuesday, seeking to put attention on 5 million northwest Africans left short of food after their crops were ravaged by drought and locusts. (AP Photo/United Nations, Evan Schneider) Height (pixels): 333 Width (pixels): 512
• EVAN SCHNEIDER (AP - mercredi 24 aout 2005, 1h32)

Kofi Annan au Niger pour faire le point sur la crise alimentaire

ZINDER (AFP), mardi 23 aout 2005, 23h57 - Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a entamé mardi une visite de deux jours au Niger pour discuter avec le gouvernement des moyens à mettre en oeuvre en vue de résoudre la crise alimentaire qui sévit depuis plusieurs mois dans ce pays sahélien pauvre.

Kofi Annan est arrivé mardi soir à Niamey où il doit dîner en compagnie du président nigérien Mamadou Tandja.

Après son arrivée en provenance de Zinder (sud-est), M. Annan a pris la direction de la "Villa verte", qui abrite traditionnellement les hôtes de marque dans la capitale nigérienne, a-t-on appris de source proche de sa délégation.

Accompagné de son épouse, M. Annan doit participer à un dîner à la présidence à l'invitation de M. Tandja, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), selon le programme officiel.

"Je suis venu ici pour voir par moi-même ce qui se passe et pour discuter avec le président (nigérien Mamadou Tandja) et le Premier ministre (Hama Amadou) de ce qu'on peut faire tous ensemble sur le court et le long termes" pour résoudre la crise alimentaire, a déclaré à la presse M. Annan, après avoir visité un village de la région de Zinder (sud-est).

"J'ai eu l'occasion de parler avec les mères et leurs enfants. J'ai été très content de visiter ce centre, c'est un travail très appréciable et ils méritent d'être soutenus", a-t-il également indiqué après s'être rendu dans un centre de Médecins sans frontières (MSF) à Zinder.

Accompagné de son épouse, M. Annan avait été accueilli mardi matin à l'aéroport de Zinder par le président Tandja, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), a constaté une journaliste de l'AFP.

En compagnie de M. Tandja, Kofi Annan a ensuite pris la direction de l'hôpital de Zinder, dont il a visité le service pédiatrique qui accueille des enfants souffrant de malnutrition, avant de se rendre dans un centre de "renutrition" de MSF-Suisse.

La presse n'a pas été autorisée à accompagner M. Annan lors de ces visites.

En début d'après-midi, il s'est rendu dans le village de Madara (environ 15 km de Zinder) où, à l'issue d'une brève visite dans une ambiance bon enfant, M. Annan a fait une courte déclaration à la presse mais n'a pas souhaité commenter les critiques de MSF à l'encontre des actions de l'ONU au Niger.

Dans un entretien accordé mardi à l'AFP, le président de Médecins sans frontières (MSF) France, Jean-Hervé Bradol, a déclaré attendre de Kofi Annan qu'il "mette un peu d'ordre au sein des agences des Nations unies" pour répondre à la crise alimentaire.

"Les distributions se font selon leurs propres critères et se retrouvent ainsi ailleurs que dans les régions les plus touchées", a dénoncé le président de MSF-France.

Selon Thierry Allafort du Verger, responsable des urgences pour MSF interrogé mardi par l'AFP à Zinder, il s'agit d'une "remise en question de l'intelligence de la distribution".

"Dans les trois départements de Maradi (sud, une des zones les plus touchées par la crise alimentaire), seulement 10% de la population reçoit des vivres alors que dans les zones stabilisées, 90% de la population reçoit de l'aide", explique-t-il.

"L'alerte précoce s'est révélée efficace, même si les agences n'ont pas su y répondre dans les bonnes proportions", affirme de son côté Giancarlo Cirri, directeur du PAM au Niger.

La région de Zinder, autrefois "grenier" du pays, connaît depuis une décennie des crises alimentaires récurrentes du fait de la sécheresse et de l'avancée du désert, aggravées par une invasion sans précédent de criquets pèlerins en 2004.

Kofi Annan devait rencontrer à la mi-journée des responsables d'organisations humanitaires avant de gagner la capitale, Niamey, où il aura mercredi des entretiens avec le président et le Premier ministre ainsi que des réunions de travail avec les représentants d'agences de l'ONU basées au Niger.

Il doit repartir mercredi après-midi après une conférence de presse, selon le programme officiel de sa visite.

Selon l'ONU, plus de 2,5 millions de personnes sont "en situation de vulnérabilité" au Niger, dont 32.000 enfants en "danger de mort".


Annan souhaite travailler avec l'Etat et les ONG
Source: NOUVELOBS.COM | 24.08.05 | 16:05


Kofi Annan visite l'hôpital de Zinder en compagnie de sa femme (AP
Kofi Annan, secrétaire général de l'Onu en visite au Niger, souhaite collaborer avec les ONG et le gouvernement. MSF émet des réserves sur l'action des Nations Unies.

Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, qui effectue depuis mardi une visite de deux jours au Niger, a déclaré mercredi 24 août que les Nations unies allaient "travailler avec le gouvernement et les ONG" pour résoudre les problèmes posés par la crise alimentaire dans ce pays.
"Nous allons travailler avec le gouvernement et les ONG pour aider les gens qui ont besoin d'assistance", a déclaré Kofi Annan à Niamey à l'issue d'un entretien avec le président nigérien Mamadou Tandja, dont le pays traverse depuis plusieurs mois une importante crise alimentaire.
"Mais il faut aussi se pencher sur les problèmes à long terme et, là aussi, nous allons travailler avec la communauté internationale", a-t-il souligné.

Réunions de travail
Par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU a précisé avoir évoqué avec Mamadou Tandja, actuel président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), "la situation au Togo, en Guinée-Bissau et en Côte d'Ivoire, source de grande préoccupation pour moi".
Arrivé mardi matin à Zinder (sud-est), Kofi Annan a visité le service pédiatrique de l'hôpital local avant de se rendre dans un centre de "renutrition" de MSF-Suisse et dans le village de Madara (environ 15 km de Zinder). Il a ensuite gagné la capitale, Niamey, dans la soirée mardi.
Après des entretiens avec les autorités nigériennes mercredi, Kofi Annan devait participer à des réunions de travail avec les représentants d'agences de l'ONU basées au Niger.
Il devait repartir dans l'après-midi après une conférence de presse prévue à 15H00 locales (14H00 GMT).


Sévère critique de MSF
De son côté, Médecins Sans Frontières (MSF), "appelle le secrétaire général des Nations unies (Kofi Annan) à prendre des mesures pour que les agences humanitaires des Nations unies distribuent l'aide en fonction des besoins réels des populations", dans un communiqué publié lundi.
MSF assure que les distributions de nourriture "ne portent pas secours en priorité à ceux qui en ont un besoin essentiel pour survivre, les enfants de moins de 5 ans des zones les plus touchées" et qu'elles "ne répondent, ni en quantité, ni en qualité à la gravité de l'épidémie de malnutrition aiguë".
"Les Nations unies ont déjà répondu tardivement à l'épidémie de malnutrition aiguë qui sévit au Niger et persistent dans l'erreur", accuse l'ONG. "Elles ont imputé la crise nutritionnelle à la seule combinaison de la sécheresse et de l'invasion de criquets, poursuit-elle. Puis, en novembre 2004, elles ont soutenu le gouvernement nigérien dans son choix de répondre à cette situation d'urgence par une aide payante à laquelle les plus démunis (...) n'ont pas eu accès".


21.000 enfants pris en charge
L'ONG précise que "depuis janvier 2005, plus de 21.000 enfants souffrant de malnutrition sévère ont été pris en charge dans ses programmes de réhabilitation nutritionnelle des provinces de Tahoua, Maradi et Zinder (à partir de fin juillet )".
"Parmi ces enfants, plus de 12.000 sont originaires des trois départements du sud de la province de Maradi, où la situation nutritionnelle continue de s'aggraver. (...) Or dans ces départements, le PAM ne prévoit de distribuer des rations alimentaires qu'à 110.000 personnes, soit à peine 10% d'une population de 1,2 million", déplore MSF.

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