Ratzinger devient Benoît XVI: Le cardinal Allemand et homme de confiance de Jean-Paul II a été élu 265ème Pape
L'Allemand Joseph Ratzinger, 77 ans,
chef de file des conservateurs, est le nouveau pape qui a été
élu mardi au soir du deuxième jour du conclave, par les 115
cardinaux enfermés dans la chapelle Sixtine au Vatican, dix-sept
jours après la mort de Jean Paul II.
L'élection a été annoncée par une fumée blanche sortie de la
cheminée de la chapelle Sixtine, et confirmée dix minutes plus
tard par les cloches du Vatican sonnant à toute volée.
Le nouveau souverain pontife a été élu au 2e jour du premier
conclave du 3ème millénaire, qui avait débuté lundi 18 avril
dans la chapelle Sixtine. Pour succéder au Polonais Karol
Wojtyla, il a dû recueillir au moins les deux-tiers des voix des
115 cardinaux électeurs venus de 52 pays.
Il aura la lourde tâche de succéder à Jean Paul II, le premier
pape de la mondialisation, dont les obsèques, le 8 avril, ont
fait accourir au Vatican la plupart des dirigeants de la planète
(à l'exception notable des dirigeants russe et chinois), des
représentants de toutes les grandes religions, ainsi que des
centaines de milliers de fidèles.
L'extraordinaire charisme de Jean Paul II a masqué la fragilité
de l'Eglise catholique dans un monde en mutation.
Son successeur sera confronté à des enjeux redoutables liés à
la chute des vocations, à la concurrence des autres religions et
à l'évolution des moeurs.
Malgré les apparences, l'Eglise catholique est aujourd'hui plus
faible qu'au début du pontificat de Jean Paul II il y a 26 ans:
17% de la population mondiale se réclame du catholicisme (17,75%
en 1978) et le nombre de baptisés croît désormais moins vite
que les naissances.
En revanche l'islam, les courants évangéliques inspirés du
protestantisme et l'indifférence religieuse sont en pleine
progression.
Aujourd'hui, les trois quarts des catholiques se trouvent hors
d'Europe, le continent de son expansion initiale, où son
influence est en perte de vitesse.
La vitalité du catholicisme en Asie et en Afrique ne permet plus
de compenser la chute des vocations dans le Vieux continent
autrefois missionnaire: on comptait 416.329 prêtres en 1978, ils
n'étaient plus que 405.450 en 2003.
Dans le domaine du dialogue avec les autres confessions
chrétiennes (oecuménisme), le nouveau pape hérite aussi d'un
dossier embourbé: depuis le retour à la liberté religieuse
dans l'ancien empire soviétique, les catholiques ont souvent
été accusés de prosélytisme par les Eglises orthodoxes
d'Europe centrale.
Avec les protestants, l'opposition demeure sur la question de la
primauté du pape.
Par ailleurs, l'Eglise n'échappe pas aux durcissements
identitaires que connaissent toutes les religions.
Une bonne partie du clergé et de nombreux fidèles, notamment
dans les continents confrontés à la concurrence religieuse,
restent attachés à ce qui fait sa spécificité: rigueur sur le
plan des moeurs, prêtrise réservée aux hommes célibataires,
importance donnée aux rituels.
Le nouveau pape pourrait décider d'engager rapidement la
procédure de béatification de son prédécesseur, répondant à
une demande qui s'est manifestée dès le jour des obsèques
parmi certains courants de l'Eglise.
Jean Paul II, le pape polonais qui a fait entrer l'Eglise
catholique dans le 3ème millénaire, est mort au soir du 2 avril
à 84 ans à l'issue d'un calvaire qu'il avait décidé de vivre
sous le regard du monde. Sa dernière apparition à la fenêtre
de son bureau du Vatican a eu lieu trois jours avant son décès.
La période préparatoire, marquée par 12 congrégations
générales, a été dominée par la forte personnalité du doyen
des cardinaux, le cardinal allemand Joseph Ratzinger, 78 ans.
Champion du camp conservateur, préfet sortant de la
congrégation pour la doctrine de la foi, l'un des rares à avoir
l'expérience des deux précédents conclaves en 1978, le
cardinal Ratzinger était d'emblée présenté comme le mieux
placé pour succéder à Jean Paul II, dont il était proche.
Son intransigeance doctrinale rassurait l'aile conservatrice pour
laquelle Jean Paul II était allé trop loin dans la repentance
de l'Eglise pour son histoire passée et dans le dialogue avec
les autres religions. Mais elle rebutait ceux qui souhaitaient
une Eglise sachant concilier affirmation des dogmes et dialogue
avec la société.
Quand les cardinaux sont entrés en conclave lundi, la liste des
"papabili" comptait encore une vingtaine de noms, entre
"conservateurs", "progressistes" ou
"modérés", entre favoris et outsiders.
Pour la première fois, la liste comprenait un nombre
impressionnant de possibles papes non italiens et même non
européens: pour l'Amérique latine le Brésilien Claudio Hummes,
71 ans, et le Jésuite argentin Jorge Mario Bergoglio, 69 ans,
les Colombiens Dario Castrillon Hoyos, 76 ans, et Alfonso Lopez
Trujillo, 70 ans, le Chilien Jorge Arturo Medina, 78 ans, et le
Cubain Jaime Lucas Ortega y Alamino, 69 ans.
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