Quatre Etats de la région des Grands lacs font front commun contre les groupes rebelles
NAIROBI, le 26 octobre 2005
(IRIN) - Les représentants des gouvernements du Burundi, de
la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda et de
l'Ouganda doivent se réunir jeudi à Kampala, la capit1ale
ougandaise, pour discuter des mesures à prendre pour maîtriser
les groupes armés étrangers opérant dans l'est du Congo, a
indiqué UN News, le centre de nouvelles des Nations unies.
Reprenant les propos de Kemal Saiki, le porte-parole de la
Mission des Nations unies en RDC (MONUC), UN News a indiqué que
la rencontre de jeudi permettrait aux gouvernements de se mettre
d'accord sur les mesures à prendre pour combattre les groupes
étrangers qui opèrent dans l'est de la RDC.
Vendredi dernier, lors d'une rencontre à Kampala, les ministres
des Affaires étrangères et les responsables de la sécurité
des quatre états ont demandé que des sanctions internationales
soient imposées aux groupes armés.
Les délégués ont convenu de demander aux puissances
étrangères de mettre en place des mesures punitives
(restrictions financières et refus de délivrance de visa) à
l'encontre des membres des neufs groupes armés qui opèrent dans
l'est du Congo.
Dans un communiqué conjoint publié à l'issue des deux jours de
réunion sur la sécurité dans la Région des Grands Lacs, les
participants ont indiqué qu'ils demanderaient à la communauté
internationale de classer ces groupes armés dans la catégorie
des « organisations terroristes ».
Toutefois, ils ne se sont pas prononcés sur la demande de
l'Ouganda de déployer des troupes dans l'est du Congo, pour
déloger l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), un des trois
groupes rebelles ougandais de la Province Orientale, dans le
nord-est du Congo. Kinshasa a rejeté cette demande peu après
qu'elle a été formulée jeudi dernier.
Les délégués n'ont pas abordé la question du déploiement
d'une équipe de vérification conjointe. Cette équipe,
composée de soldats ougandais et congolais, devait être
dépêchée en Province Orientale pour déterminer la position
exacte des rebelles de la LRA.
Cependant, les participants à la réunion ont, dans un
communiqué, indiqué que les pays voisins, qui avaient
constitué un groupe pour renforcer la coopération et la
coordination en matière de sécurité au sein de ses
Etats-membres souvent en conflit, prendraient des « mesures
conjointes supplémentaires » pour chasser les rebelles de l'est
du Congo.
Parmi les mesures envisagées figurent « les poursuites
judiciaires, l'extradition et le jugement des chefs des groupes
rebelles, le refus de délivrer des visas et les restrictions
financières et de collecte de fonds », a noté le communiqué.
D'autres mesures pourraient être appliquées. En effet, les
groupes rebelles pourraient être interdits de toutes activités
politiques et être considérés comme des « groupes terroristes
».
Plusieurs groupes rebelles, appelés « forces négatives », ont
profité de l'insécurité et de l'absence de justice dans le
nord-est et l'est du Congo pour y établir des camps. Parmi ces
« forces négatives » figurent la LRA, les Forces
démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ainsi que
d'autres milices congolaises, ont précisé les responsables.
En août dernier, le gouvernement congolais avait donné aux
groupes rebelles jusqu'au 30 septembre pour désarmer
volontairement - un ultimatum que peu d'entre eux ont respecté.
Dans leur communiqué, les responsables ont également indiqué
que les quatre états avaient « accepté de désarmer tous les
groupes armés et milices de l'est de la RDC, en usant de tous
les moyens nécessaires.»
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