Somalie: attentat, 17 février 2005, 2 morts et 5 blessés dans un attentat à Mogadiscio
MOGADISCIO (AFP) - jeudi 17 février 2005 - 11h49 - Un attentat à la bombe, apparemment dirigé contre une mission d'évaluation de l'Union africaine (UA), a fait au moins deux morts et cinq blessés jeudi matin à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, pays de la Corne de l'Afrique qui tente de sortir de 14 ans de guerre civile.
Selon les premières informations recueillies auprès de témoins, les victimes sont des civils somaliens qui ne travaillaient pas pour l'UA.
La bombe a explosé sur une route que devait emprunter un peu plus tard dans la journée la mission de l'UA chargée de préparer l'éventuel et controversé déploiement d'une force de paix régionale dans ce pays, où des missions de paix internationales ont échoué au début des années 90.
"Je pense que la bombe visait la mission de l'UA mais nous devons poursuivre nos investigations pour savoir qui est derrière cette attaque", a indiqué à l'AFP le gouverneur de Mogadiscio Abdullahi Ganey. Selon lui, la bombe avait été placée sur une moto.
L'attentat a eu lieu à environ un kilomètre de l'hôtel Sahafi où séjournait la délégation. C'est à quelques mètres de cet établissement, fréquenté par les étrangers présents en ville, qu'une journaliste britannique de la BBC a été tuée le 9 février par des inconnus.
Mercredi, la mission avait rencontré des responsables du clergé musulman à Mogadiscio et se rendait jeudi à Jowhar, au nord de la capitale qu'elle a quittée peu après l'attentat. Ce départ n'est cependant pas lié à l'explosion.
Les 14 membres de la mission, arrivés lundi dans la capitale somalienne, ont rencontré mercredi à huis clos Barud Gurhan, un représentant du clergé, pour des discussions qui devaient notamment porter sur les conditions de sécurité. De nombreux membres du clergé islamique ont ouvertement affiché leur hostilité au déploiement de troupes étrangères.
La délégation, composée de représentants de l'Union africaine (UA), de la Ligue arabe et du gouvernement somalien, a également visité le palais présidentiel, les locaux d'une école de police et le port de Mogadiscio, dans l'enceinte duquel devraient être basés les militaires de la force.
L'Union africaine (UA) a accepté en janvier le "principe" du déploiement d'une force de maintien de la paix en Somalie.
L'organisation de cette force a été confiée dans l'immédiat à l'Igad composée des pays de la région (Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Soudan et Somalie), qui sera plus spécifiquement chargée d'assurer la sécurité des nouvelles institutions somaliennes lors de leur retour d'exil au Kenya.
Cette force devra notamment assurer la sécurité des nouvelles institutions somaliennes.
Le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed, élu en octobre, son gouvernement conduit par le Premier ministre Ali Mohammed Gedi et le Parlement sont toujours installés dans la capitale kényane Nairobi, en raison de l'insécurité à Mogadiscio.
La date du 21 février avait été un temps annoncée pour le début de leur retour en Somalie, mais n'a plus été mentionnée dans les dernières déclarations d'officiels somaliens. Leur retour d'exil devrait donc être retardé.
Ce genre d'attentat à la bombe avait été utilisé au début des années 90 par les chefs de guerre somaliens contre les missions internationales, dirigées par l'Onu et les Etats-Unis de 1993 à 1995, pour tenter de stabiliser ce pays de la Corne de l'Afrique.
Ces missions avaient échoué et s'étaient retirées du pays après la mort de 140 Casques bleus, 18 soldats américains et de milliers de Somaliens. La Somalie est plongée dans le chaos depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en 1991. La guerre civile a fait entre 300.000 et 500.000 morts.
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