Yasser Arafat: août 1929-novembre 2004 - né Mohammad Abdel Raouf Arafat al-Qoudwa al-Husseini au Caire repose provisoirement ce jour 12 novembre dans la Moukataa, à Ramallah, en Cisjordanie (revue de presse)


Bush envisage la création d'un Etat palestinien d'ici 2009

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WASHINGTON (AFP), vendredi 12 novembre 2004, 23h09 - Le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair se sont montrés optimistes vendredi sur les chances de paix au Proche-Orient, M. Bush envisageant possible la création d'un Etat palestinien indépendant d'ici 2009.

"Je pense que nous avons une grande chance d'établir un Etat palestinien", a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche avec Tony Blair. "Je voudrais voir cela fait en quatre ans. Je pense que c'est possible", a-t-il estimé.

Il s'agissait de la première rencontre entre les deux hommes, proches alliés en Irak, depuis la réélection de M. Bush pour un second mandat de quatre ans la semaine dernière. Elle survient juste après la mort jeudi du dirigeant palestinien Yasser Arafat avec lequel George W. Bush avait refusé de négocier lors de son premier mandat.

La date de 2005 était jusqu'ici évoquée pour la création d'un Etat palestinien mais George W. Bush l'avait remise en cause au printemps.

"Il est justifié de dire que nous avons de grandes chances d'établir un Etat palestinien et j'ai l'intention d'utiliser les quatre prochaines années pour dépenser l'énergie des Etats-Unis pour créer un tel Etat", a souligné M. Bush. Son second, et dernier, mandat s'achève en janvier 2009.

Les deux dirigeants ont insisté sur l'importance pour les Palestiniens de mettre rapidement en place des institutions démocratiques, M. Bush soulignant également qu'Israël devait coopérer.

"Je pense que la responsabilité pour arriver à la paix va dépendre du désir des Palestiniens de bâtir une démocratie et de la volonté d'Israël de les y aider", a déclaré M. Bush.

"Les mois à venir offrent de nouvelles chances pour faire des progrès vers une paix durable. Bientôt, les Palestiniens vont choisir un nouveau président. C'est le premier pas vers la création d'institutions politiques démocratiques durables. Avec ces élections, les Palestiniens vont élire des dirigeants locaux et nationaux. Nous souhaitons le succès de ces élections et nous sommes prêts à aider", a-t-il souligné.

Tony Blair a estimé de son côté que la paix entre les Israéliens et les Palestiniens ne sera possible qu'avec deux "Etats démocratiques".

Principales conséquences concrètes de la rencontre Bush-Blair vendredi, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell pourrait se rendre bientôt en Israël et dans les territoires palestiniens, a indiqué vendredi un haut responsable du ministère américain des Affaires étrangères sous couvert d'anonymat.

Le département d'Etat a par ailleurs fait savoir que le "quartette" sur le conflit israélo-palestinien (Etats-Unis, Russie, Nations unies, Union européenne) pourrait se réunir en marge de la conférence internationale sur l'Irak prévue les 22 et 23 novembre en Egypte, à laquelle participera M. Powell.

Cette réunion du "quartette" serait la première depuis le décès jeudi du dirigeant historique du camp palestinien. Le "quartette" est le parrain du plan de paix connu comme la "feuille de route", actuellement dans l'impasse mais que Washington espère pouvoir relancer avec une nouvelle direction palestinienne.

Le président américain a par ailleurs estimé que les troupes américano-irakiennes engagées dans l'offensive contre la ville de Falloujah, bastion de la rebellion irakienne, ont fait des "progrès substantiels" ces derniers jours. Un haut responsable américain a toutefois annoncé vendredi que 22 soldats américains avaient été tués depuis le début lundi de cette offensive.

M. Bush a également répondu au souhait de son invité de le voir améliorer ses relations avec l'Europe, qui s'étaient dégradées lors de son premier mandat. Il a annoncé qu'il effectuerait "dès que possible après le début officiel" de son second mandat, soit après le 20 janvier 2005, une tournée sur ce continent.


Ferveur et confusion aux funérailles d'Arafat

RAMALLAH, Cisjordanie (AP), vendredi 12 novembre 2004, 22h21 - Yasser Arafat repose dans la Moukataa, à Ramallah, en Cisjordanie. Son enterrement dans l'enceinte du quartier général de l'Autorité palestinienne s'est déroulé dans la ferveur et la confusion vendredi, des dizaines de milliers de Palestiniens se précipitant sur le cercueil à son arrivée après d'austères funérailles d'Etat au Caire.

Aucun incident grave n'a toutefois été signalé. Un keffieh à carreaux noirs et blancs, comme celui que le raïs portait toujours, l'arrangeant pour lui donner la forme de la Palestine, a été planté sur un bâton dans la terre de la tombe. Arafat est mort jeudi à l'âge de 75 ans à l'hôpital militaire Percy de Clamart, dans la région parisienne, où il avait été admis le 29 octobre en très mauvais état de santé. Israël le bloquait depuis décembre 2001 dans son palais présidentiel très largement détruit.

Son médecin personnel depuis 20 ans, l'éminent neurologue jordanien Achraf al-Kurdi, a demandé une autopsie pour déterminer la cause exacte de la mort du président de l'Autorité palestinienne. Pour lui, la thèse la plus probable est l'empoisonnement. Ni les médecins de Percy ni les responsables palestiniens n'ont précisé la cause du décès.

Vendredi à Ramallah, les obsèques ont été marquées par des scènes d'hystérie collective. Après avoir vainement tenté d'empêcher la marée humaine de forcer les portes de la Moukataa pour rendre un dernier hommage à l'homme qui incarnait l'espoir d'un Etat palestinien, la police a tiré en l'air. Mais la foule, qui a accueilli l'hélicoptère égyptien transportant le cercueil aux cris de "Bienvenue, bienvenue Abou Ammar!" (nom de guerre d'Arafat), "Bienvenue le Vieux!", est restée compacte.

Les centaines de vigiles palestiniens ont essayé pendant 25 minutes d'ouvrir la porte de l'hélicoptère pour transférer à l'arrière d'un break le cercueil enveloppé dans le drapeau palestinien rouge, vert, noir et blanc, qui est tombé dans la bousculade. Le nouveau chef de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine), Mahmoud Abbas, a eu aussi bien du mal à s'extirper de l'appareil.

Des policiers ont même grimpé sur le cercueil, brandissant leurs armes et faisant le signe de la victoire tandis qu'autour d'eux on scandait "Avec notre sang et notre âme nous te sauverons Yasser Arafat!" Deux personnes piétinées ont été évacuées sur des brancards et la cérémonie au cours laquelle des responsables palestiniens devaient défiler devant le cercueil a été annulée.

"Je voulais dire au revoir et je n'ai pas pu. Nous ne sommes pas organisés. Si nous l'étions, nous aurions un Etat", a regretté Hadeje Abou Charif, 52 ans, victime d'un évanouissement. L'incapacité de la police à maîtriser la situation augurait mal du maintien de l'ordre dans les territoires palestiniens.

Une fois le corps déposé dans la tombe, des religieux ont lu des verset du Coran. Des gardes du corps ont pleuré et se sont étreints, alors que des personnes en deuil se précipitaient sur la tombe, foulant aux pied les rameaux d'olivier plantés autour selon la tradition. Un policier s'est agenouillé sur le marbre et a embrassé la pierre. "Le président Arafat aurait voulu que cela se passe ainsi, avec euphorie, loyauté, douleur, tristesse et amour tout à la fois", a estimé la députée Hanane Achraoui.

Des photos du président palestinien étaient placardées partout en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, et de nombreux Palestiniens portaient un keffieh ou un bandeau noir et blanc.

A Gaza, des centaines de personnes se sont réunies sur les toits, dans les rues et sur les balcons pour apercevoir l'hélicoptère égyptien. Des dizaines de milliers de Palestiniens, empêchés par le bouclage israélien de se rendre en Cisjordanie pour les funérailles, ont manifesté dans la Bande. A Jérusalem, des centaines de jeunes empêchés de prier à la mosquée d'Al-Aqsa, le troisième lieu saint de l'islam, ont affronté la police israélienne.

Les forces de sécurité israéliennes étaient en état d'alerte maximale, étant donnée la coïncidence des funérailles d'Arafat avec le dernier vendredi du Ramadan.

Auparavant, l'Egypte avait organisé des funérailles d'Etat au Caire, sur un site militaire. La cérémonie a commencé avec des prières pour s'achever sur une procession, les dignitaires -en majorité arabes- suivant le cercueil derrière un attelage de chevaux. La veuve d'Arafat, Souha, présente avec sa fille Zahwa, 9 ans, a pleuré lorsqu'ont été joués les hymnes égyptien et palestinien, avant le départ de la dépouille pour Ramallah.

Souha Arafat, qui avait accusé lundi la direction palestinienne de vouloir "enterrer vivant" son mari, ne s'est pas rendue en Cisjordanie. Selon des responsables palestiniens qui ont requis l'anonymat, ces propos suscitent toujours la colère au sein de la nouvelle direction palestinienne. AP


Enterrement de Yasser Arafat: retour au calme devant la Moukataa, après la confusion de la journée

RAMALLAH, Cisjordanie (AP), vendredi 12 novembre 2004, 21h11  - Après la confusion de la journée, le calme est revenu vendredi soir à la Moukataa, à Ramallah (Cisjordanie) où repose désormais Yasser Arafat.

A la tombée de la nuit, la foule s'était en grande partie dispersée. L'enterrement du vieux raïs palestinien dans l'enceinte du quartier général de l'Autorité palestinienne s'était déroulé dans la ferveur et la confusion, des dizaines de milliers de Palestiniens se précipitant sur le cercueil à son arrivée, après d'austères funérailles d'Etat au Caire.

Une montagne de fleurs recouvrait à présent la tombe de marbre et de pierre de Yasser Arafat. Près d'une grande photo du leader palestinien, un keffieh noir et blanc surmontait un rameau d'olivier piqué dans le sol. Les drapeaux palestiniens étaient partout, tandis que des prières s'échappaient des haut-parleurs.

Les gardes de Yasser Arafat faisaient cercle autour de la tombe, sur laquelle des fidèles -dignitaires palestiniens, étrangers ou Palestiniens de la rue- venaient se recueillir calmement, récitant des prières pour le défunt.

"C'était un frère pour moi. C'était un dirigeant. C'était un ami. C'était un père", soufflait, en larmes, Khaled Jarrar, un soldat de 29 qui a protégé Yasser Arafat pendant huit ans. "Je me sens aujourd'hui comme un orphelin. Je me sens vide".

Tayeb Abdel Rahim, un des collaborateurs de Yasser Arafat, n'a pu contenir ses larmes en passant devant la tombe. Des journalistes de la télévision palestinienne, qui "couvraient" depuis des années les activités de M. Arafat, ont deposé par terre leur matériel et se sont inclinés devant sa dernière demeure.

Le haut représentant de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l'Union européenne, Javier Solana, a déposé une gerbe de fleurs, expliquant qu'il était porteur d'un message de solidarité.

"Ce qu'il y a de plus important à demander, c'est que le rêve devienne réalité, c'est-à-dire avoir un Etat, et nous devons travailler pour cela avec le peuple palestinien pour en faire une réalité", a-t-il déclaré. A l'intérieur de la Moukataa, les membres de la nouvelle direction palestinienne et des proches d'Arafat accueillaient les fidèles, sous de grands portraits représentant le raïs en train d'adresser des baisers ou faire le V de la victoire.

"Les Palestiniens ont perdu un dirigeant de grande valeur, très précieux. Il était notre symbole et maintenant il est parti", expliquait Hani Chkoukani, 33 ans. AP


Arafat honoré au Caire et enterré dans l'hystérie à Ramallah

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RAMALLAH, Cisjordanie/LE CAIRE, Egypte (Reuters), vendredi 12 novembre 2004, 19h12 - L'inhumation de Yasser Arafat a eu lieu vendredi dans son QG de Ramallah, en Cisjordanie, dans une ambiance frisant l'hystérie collective qui contrastait avec la rigidité protocolaire des obsèques officielles célébrées peu avant au Caire.

L'enceinte de la Moukata'a, où Arafat a été confiné par les blindés israéliens pendant les deux dernières années de sa vie, a littéralement été prise d'assaut par des milliers de Palestiniens avant l'arrivée de l'hélicoptère acheminant depuis l'Egypte le cercueil couvert du drapeau palestinien.

Neuf personnes ont été blessées à Ramallah, dont une grièvement, par des coups de feu tirés en l'air par la foule en pleurs.

Quelques heures auparavant dans la grande banlieue du Caire, les dirigeants d'une cinquantaine d'Etats étrangers ont rendu un dernier hommage au président palestinien, lors d'obsèques officielles auxquelles la population égyptienne n'avait pas été conviée.

Les scènes de quasi-hystérie collective de Ramallah et la petite manifestation qui s'est tenue à la mosquée d'Al Azhar du Caire sont venues témoigner de la popularité dans le monde arabe d'un homme qui a incarné pendant 40 ans la cause palestinienne.

L'ancien chef de guérilla, récompensé pour ses efforts en faveur de la paix au Proche-Orient en 1994 par le Prix Nobel, est décédé jeudi matin à l'âge de 75 ans à l'hôpital militaire Percy, en banlieue parisienne, où il avait été admis le 29 octobre.

 

HONNEURS MILITAIRES EGYPTIENS

Israël ayant de longue date fait savoir qu'il ne permettrait pas que Yasser Arafat repose, comme il le souhaitait, à Jérusalem, Le Caire s'est proposé pour organiser les funérailles officielles.

Ses biographes s'accordent à dire qu'Arafat serait né en Egypte en 1929. Un grand nombre de dirigeants arabes n'auraient en outre pas pu se rendre dans les territoires palestiniens si les funérailles du "raïs" y avaient été organisées.

Le gouvernement égyptien a réservé les honneurs militaires à la dépouille d'Arafat, dont le cercueil a été transporté lors d'une courte procession sur un affût de canon tiré par six chevaux noirs et précédé de militaires en uniforme d'apparat.

Cette cérémonie avait débuté par des prières dites par le plus haut dignitaire religieux d'Egypte, Mohamed Saïd al Tantaoui, grand cheikh de la mosquée Al Azhar.

Dans l'assistance, des chefs d'Etat du monde arabe, comme le Syrien Bachar el-Assad, finalement venu malgré les relations conflictuelles de son père et d'Arafat, le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, le prince Abdoullah d'Arabie saoudite, et un grand nombre de ministres européens des Affaires étrangères, comme le Britannique Jack Straw ou le Français Michel Barnier.

Les Etats-Unis étaient représentés par le secrétaire d'Etat adjoint Richard Burns et par le consul à Jérusalem, David Pearce. Israël, en revanche, a boycotté la cérémonie.

"La douleur du peuple palestinien n'est pas la nôtre", avait déclaré jeudi sur Radio-Israel le vice-Premier ministre israélien Ehud Olmert. "Nous n'allons pas pleurer quelqu'un qui a tué certains des nôtres".

Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre britannique Tony Blair, le président américain George Bush a offert ses condoléances au peuple palestinien.

"Je pense que nous avons une grande chance d'établir un Etat palestinien", a déclaré Bush, se disant prêt à travailler lors des quatre années à venir pour aider à la création de cet Etat palestinien.

 

"NOUS T'HONORONS, ABOU AMMAR"

De son côté, le ministre palestinien Saëb Erekat a affirmé vendredi que les Palestiniens souhaitaient la paix avec Israël et exhorté l'Etat hébreu à retirer ses forces des villes palestiniennes pour faciliter la tenue d'élection après la mort de Yasser Arafat.

"Tout ce qu'Israël a à faire est de retirer ses soldats de nos zones d'habitations", a dit Saëb Erekat sur les ondes de la deuxième chaîne de télévision israélienne "Si nous pouvons les organiser, ces élections seront un tournant". "Nous souhaitons la paix", a-t-il ajouté.

Au Caire, nombre d'habitants ont fait part de leur amertume d'avoir été tenus à l'écart de la cérémonie.

"Comme d'habitude, les gouvernements arabes, et l'Egypte en particulier, ont montré qu'ils avaient peur de la rue", a déclaré l'avocat Zyad el-Alaimy, qui faisait partie des centaines de personnes qui se sont rassemblées à Al Azhar après les prières du vendredi pour saluer la mémoire du "raïs".

Les obsèques officielles ont eu lieu près de l'aéroport, loin du centre ville afin de prévenir tout débordement éventuel de la rue arabe.

Dans les territoires, les responsables palestiniens ont en revanche été totalement dépassés par les milliers de partisans d'Arafat qui ont envahi la place où devait atterrir les hélicoptères.

Il était initialement prévu que la dépouille soit exposée à la Moukata'a avant l'inhumation proprement dite, mais compte tenu du chaos ambiant, le corps a été directement conduit dans un tombeau de marbre blanc abrité par des arbres et paré du légendaire keffieh à damiers blanc et noir.

"Il a été porté en terre en avance en raison de l'émotion de la foule. Nous n'avions pas le choix", a dit à Reuters un responsable palestinien.

Les policiers ont dû tirer en l'air pour tenter de tenir la foule à l'écart et on déplore neuf blessés.

"Avec notre sang et notre âme, nous t'honorons, Abou Ammar", chantait la foule, utilisant le nom de guerre de leur ancien dirigeant qui ne verra jamais naître l'Etat indépendant pour lequel il s'est battu.

Dans une cohue indescriptible, le cercueil a été extrait de l'hélicoptère puis placé sur un véhicule se frayant difficilement un chemin au milieu de la foule en délire qui est parvenue à arracher le drapeau palestinien le recouvrant.


Yasser Arafat mis en terre à la Mouqataa

Radio Canada.CA, Mise à jour le vendredi 12 novembre 2004 à 17 h 22

Yasser Arafat inhumé à la Mouqataa

La dépouille de Yasser Arafat a été mise en terre dans l'enceinte de la Mouqataa, son quartier général à Ramallah en Cisjordanie.

La foule a alors entamé une prière, accompagnée par les dirigeants palestiniens, dont le nouveau numéro un de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Mahmoud Abbas, ainsi que le premier ministre palestinien Ahmad Qoreï.

Le cheik Tayssir al-Tamimi, chef des tribunaux religieux palestiniens, qui était venu au chevet de Yasser Arafat dans un hôpital de la banlieue parisienne avant sa mort jeudi, a versé de la terre de Jérusalem dans la fosse mortuaire.

Cette terre avait été convoyée par camion pour l'occasion.

Yasser Arafat, qui s'est éteint après une longue agonie à l'âge de 75 ans, souhaitait être enterré à Jérusalem, ce que le premier ministre israélien Ariel Sharon avait catégoriquement refusé.

 

Radio-Canada.CA (Dernier voyage en images): Une foule immense pour accompagner la dépouille

.La foule était tellement compacte que les autorités ont eu beaucoup de difficultés à sortir le corps de l'hélicoptère

Le cercueil de Yasser Arafat est arrivé à bord d'un hélicoptère à la Mouqataa. Sitôt que l'appareil s'est posé, des milliers de Palestiniens ont bousculé le service d'ordre, puis ont entouré l'hélicoptère, provoquant une cohue indescriptible et empêchant l'ouverture de la porte de l'appareil.

Une fois extrait de l'hélicoptère, le cercueil, enveloppé du drapeau palestinien, a été transporté au milieu d'une marée humaine clamant sa douleur.

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Les rues et les toits des maisons étaient bondés de Palestiniens venus de tous les territoires pour rendre un dernier hommage au leader palestinien.

 

Impatiente de rendre hommage à son chef historique, la foule a crié toute la matinée des slogans tels que « avec notre âme, avec notre sang, nous te soutiendrons Abou Ammar » (le nom de guerre de Yasser Arafat) et tapé sur les portes d'entrée.

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Certaines personnes ont réussi à entrer à l'intérieur du palais présidentiel, malgré le barrage des forces de sécurité, visiblement débordées.

Celles-ci redoutaient des incidents lors de l'enterrement. Certaines des personnes massées étaient en effet armées, notamment des activistes comme les militants du Fatah, le mouvement créé par Yasser Arafat.

Au moins cinq Palestiniens ont été blessés par les tirs en l'air des forces de sécurité. Ils ont dû être évacués en ambulances. Quinze ambulances et 120 volontaires du Croissant rouge étaient mobilisés à l'accès principal de la Mouqataa.

 

Des funérailles de chef d'Éta

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Les funérailles officielles du président palestinien, en présence des dignitaires et chefs d'État étrangers, se sont déroulées plus tôt vendredi au Caire, en Égypte.

 

De nombreux chefs d'État arabes et musulmans ainsi que d'autres dignitaires étrangers y ont assisté: le roi Abdallah II de Jordanie, le prince héritier saoudien Abdallah, le président syrien Bachar el Assad, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le président indonésien Susilo Bambang Yudhhoyono. Le président sud-africain Thabo Mbeki était également présent.

Aucun chef d'État occidental n'a assisté à la cérémonie.

L'Allemagne, la France et l'Espagne ont été représentées par leur ministre des Affaires étrangères: Joschka Fischer, Michel Barnier et Muguel Angel Moratinos. Des États-Unis, seul le secrétaire d'État adjoint chargé du Proche-Orient, Williams Burns, s'est déplacé.

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Les funérailles ont débuté par des prières dans une mosquée proche de l'aéroport. Le cheik Mohammed Sayyed Tantaoui, recteur d'Al-Azhar, la plus haute autorité sunnite, les a dirigées.

Puis les dignitaires étrangers ont présenté leurs condoléances aux responsables palestiniens qui ont pris la relève de Yasser Arafat: Mahmoud Abbas, président de l'Organisation de libération de la Palestine et Rowhi Fattouh, président du Conseil législatif et président par intérim de l'Autorité palestinienne. Le président du Fatah, fondé par le président défunt, et Yasser Abed Rabbo, proche conseiller de Yasser Arafat, étaient aussi présents.

Dans l'ensemble de la Cisjordanie et la bande de Gaza, l'Autorité palestinienne a décrété un deuil de 40 jours.

Yasser Arafat est mort jeudi en France, après 12 jours d'hospitalisation.

Cela faisait trois ans qu'il était confiné à son quartier général par l'armée israélienne.


Le médecin jordanien d'Arafat estime que l'empoisonnement est la cause la plus probable de sa mort

AMMAN (AP), vendredi 12 novembre 2004, 14h50 - Le médecin personnel de Yasser Arafat, un éminent neurologue jordanien, a souhaité vendredi qu'une autopsie soit pratiquée pour déterminer la cause exacte de la mort du président de l'Autorité palestinienne, jugeant que l'hypothèse la plus probable est l'empoisonnement.

"Le poison est l'une des causes de la déficience en plaquettes", a déclaré le Dr Achraf al-Kurdi à l'Associated Press. "Même si ce n'est pas définitif, je crois que la cause la plus probable de la mort mystérieuse de Yasser Arafat est l'empoisonnement."

Pour le neurologue jordanien, "ce qui s'est passé n'est pas normal, médicalement parlant ce n'était pas normal, et il devrait y avoir une enquête, il faudrait pratiquer une autopsie pour déterminer la cause exacte de la mort."

"Il faudrait déterminer s'il y a eu des erreurs, et si c'est le cas, où, à Ramallah ou à Paris", a également relevé le Dr Al-Kurdi. "Il n'y a pas eu de diagnostic et il y a des soupçons sur la mort."

Le médecin jordanien dit avoir informé Mahmoud Abbas, désormais chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qu'il fallait pratiquer une autopsie. "Si vous trouviez quelqu'un mort dans la rue, vous demanderiez une autopsie et vous demanderiez une enquête sur sa mort, pour savoir s'il y a eu crime."

Jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères Silvan Shalom avait jugé "scandaleuse et fausse" l'accusation d'empoisonnement de Yasser Arafat par Israël, proférée notamment par un responsable du Hamas.

Ni les médecins de l'hôpital d'instruction des armées Percy de Clamart (Hauts-de-Seine), où le vieux raïs plongé dans le coma s'est éteint dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 75 ans, ni les responsables palestiniens n'ont précisé la cause du décès d'Arafat.

Le Dr Al-Kurdi, qui l'avait suivi régulièrement au cours des 20 dernières années, a vu pour la dernière fois le président de l'Autorité palestinienne à son QG de Ramallah, en Cisjordanie, il y a deux semaines, avant son transfert en France pour une aggravation subite de son état de santé. Des analyses sanguines avaient alors décelé une insuffisance de plaquettes, qui servent à la coagulation. Le médecin n'a pas voulu donner de détails sur l'état de Yasser Arafat quand il l'avait examiné pour la dernière fois. AP


Dernier hommage à Arafat de dirigeants du monde entier au Caire

Par Edmund Blair

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LE CAIRE (Reuters), vendredi 12 novembre 2004, 13h18 - Des dirigeants et dignitaires de plus de 50 Etats ont rendu vendredi au Caire un dernier hommage au président palestinien Yasser Arafat, avant que sa dépouille ne soit acheminée à Ramallah, où elle devait être enterrée.

Le public n'a pas été autorisé à assister à la cérémonie en Egypte, pays où ses biographes affirment qu'Arafat est né en 1929. Le gouvernement égyptien a réservé les honneurs militaires à la dépouille d'Arafat, véritable incarnation du nationalisme palestinien depuis 1960.

L'ancien chef de guérilla, récompensé pour ses efforts en faveur de la paix au Proche-Orient en 1994 par le Prix Nobel, devait être enterré dans son complexe de Ramallah, en Cisjordanie, où il a vécu confiné pendant les deux dernières années de sa vie du fait de la pression des blindés israéliens.

Mais des milliers de Palestiniens ont débordé à Ramallah les services de sécurité et pénétré dans l'enceinte de la Moukataa.

Les obsèques du président palestinien dans une banlieue du Caire proche de l'aéroport ont débuté par des prières prononcées par le plus haut dignitaire religieux d'Egypte, Mohamed Saïd al Tantaoui, grand cheikh de la mosquée Al Azhar.

Le cercueil d'Arafat, recouvert du drapeau palestinien a ensuite été déposé sur un affût de canon tiré par six chevaux noirs précédés de militaires égyptiens en uniforme d'apparat. Des représentants de chacune des armes égyptiennes transportaient des couronnes.

 

PAS D'ISRAELIEN

Derrière, le président égyptien Hosni Moubarak ouvrait le cortège avec plusieurs dirigeants palestiniens et arabes, dont le prince Abdallah d'Arabie saoudite et le président syrien Bachar el Assad.

La courte procession funéraire a pris le chemin d'une base aérienne militaire, où un appareil a décollé, emportant avec lui le cercueil d'Arafat jusqu'à El Arich, ville du Sinaï. De là, la dépouille devait être acheminée par hélicoptère jusqu'en Cisjordanie.

Souha, la veuve du président palestinien, a assisté en compagnie de leur fille Zahoua, âgée de 9 ans, au passage de la procession depuis une voiture noire située à proximité.

Bachar el Assad a créé la surprise en arrivant à la dernière minute aux funérailles. Sa présence n'était pas attendue. Son père Hafez a longtemps entretenu des relations houleuses avec Arafat du fait de la volonté de ce dernier de préserver le mouvement palestinien de l'influence des capitales arabes.

Les obsèques au Caire ont été interdites au public et le quartier de l'aéroport a été bouclé par les forces de l'ordre et placé sous haute sécurité. Une cérémonie ouverte à tous était cependant prévue après les prières du vendredi dans la mosquée Al Azhar, située dans la vieille ville du Caire.

Des responsables palestiniens, parmi lesquels Mahmoud Abbas qui a succédé à Arafat à la tête de l'Organisation de libération de la Palestine, ont reçu les condoléances de dirigeants du monde entier sous une tente rouge.

Un avion de l'armée française a acheminé jeudi soir la dépouille d'Arafat à l'aéroport du Caire en provenance de Paris, où le "raïs" a officiellement été déclaré mort jeudi matin, à l'âge de 75 ans. Il avait été admis le 29 octobre à l'hôpital militaire de Percy, à Clamart.

L'Egypte a proposé d'accueillir les obsèques du dirigeant palestinien parce que, sous l'occupation israélienne, il aurait été difficile pour les dirigeants étrangers de prendre part à une cérémonie dans les territoires palestiniens.

La plupart des gouvernements européens, qui ont été hostiles aux tentatives israéliennes et américaines d'isolement d'Arafat, étaient représentés au Caire par leurs ministres des Affaires étrangères.

Israël a boycotté les funérailles et les Etats-Unis y ont dépêché un haut responsable du département d'Etat, William Burns, ainsi que leur consul à Jérusalem, David Pearce.

Le lieu choisi pour les funérailles d'Arafat - qui souhaité être inhumé à Jérusalem - reflète le fait que le "raïs" n'a pas réalisé son rêve d'un Etat palestinien regroupant la Cisjordanie et la bande de Gaza, et ayant Jérusalem pour capitale.


Mahmoud Abbas ou le retour d'un modéré

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RAMALLAH, Cisjordanie (Reuters), jeudi 11 novembre 2004, 21h08 - Vaincu il y un peu plus d'un an à l'issue d'un bras de fer avec Yasser Arafat, Mahmoud Abbas accède au poste-clé de président de l'OLP avec l'espoir, bien ténu, d'imposer sa ligne modérée à un mouvement palestinien déchiré par les factions.

Habile négociateur, estimé par la plupart des dirigeants palestiniens, cet homme de 69 ans est cependant bien loin de jouir auprès des masses palestiniennes du prestige dont bénéficiait Yasser Arafat, et son manque de charisme constitue un lourd handicap.

En outre, ses rapports avec l'aile dure du mouvement palestinien, conduite par le Hamas et le Djihad islamique mais qui comprend aussi une partie du Fatah de Yasser Arafat, n'ont jamais été faciles.

Mahmoud Abbas juge en effet contre-productive la lutte armée et prône un cessez-le-feu immédiat pour rouvrir des négociations avec Israël.

Nommé premier ministre au printemps 2003 par Yasser Arafat sous la pression des Américains qui voulaient marginaliser ce dernier, Mahmoud Abbas démissionnait 130 jours plus tard, défait dans sa querelle interne avec le vieux "raïs" palestinien.

Ce modéré, de son nom de guerre "Abou Mazen", avait incarné, à sa nomination, les espoirs d'une réforme en profondeur d'une l'Autorité palestinienne jugée corrompue et autoritaire.

Opposant déclaré au recours à la violence par les Palestiniens durant la seconde intifada, qui a commencé en septembre 2000, l'ex-numéro deux de l'OLP a dû son ascension politique à la volonté de Washington et d'Israël de tenir Arafat pour "hors jeu" et à leur exigence de réformes politiques censées permettre une relance du processus de paix.

 

COSIGNATAIRE DES ACCORDS D'OSLO

Sa nomination avait coïncidé avec la publication de la "feuille de route", qui prévoyait l'arrêt du bain de sang, le "gel" des colonies de peuplement dans les territoires et la création d'un Etat palestinien "viable" en 2005.

Son départ en septembre de l'an dernier avait sanctionné l'échec de ce processus, depuis lors au point mort.

Le choix de plusieurs forces politiques - allant de parlementaires palestiniens réformistes aux médiateurs internationaux et aux autorités israéliennes - s'était arrêté sur ce dirigeant qui fut le cosignataire à Washington en septembre 1993, avec Shimon Peres, des accords conclus secrètement les mois précédents à Oslo.

Cet homme discret et affable est considéré comme un des artisans de l'accord, mais le prix Nobel de la paix lui avait échappé parce que le règlement du prix limite à trois le nombre de colauréats. Ce furent Yasser Arafat, Shimon Peres et feu Yitzhak Rabin qui en recueillirent en 1994 les lauriers.

Manquant de charisme auprès de son propre peuple et sans réelle base politique et populaire, Mahmoud Abbas avait tenté, dans les premières semaines de sa prise de pouvoir, de s'imposer sur la scène internationale en rencontrant le Premier ministre israélien Ariel Sharon, puis en le retrouvant, aux côtés de George Bush, lors du sommet d'Akaba en Jordanie en juin.

 

"ILS SE HAÏSSENT"

Originaire d'une ville de Galilée, Safed, Abou Mazen avait fui en Syrie avec sa famille lors de la création d'Israël, en 1948. Il a rejoint le Fatah d'Arafat dès 1965. Il est membre du comité exécutif de l'OLP depuis 1980 et en fut le secrétaire général à partir de 1996.

A son actif, Abbas a pu se prévaloir pendant son court mandat d'avoir obtenu une "houdna" - trêve - entre les grandes organisations radicales palestiniennes. Mais ladite trêve a volé en éclats en quelaues semaines avec un attentat suicide contre un bus de Jérusalem, qui a fait 21 morts et a marqué la reprise du cycle de la violence.

Les désaccords entre Abbas et Arafat étaient tels que de hauts dirigeants palestiniens devaient s'entremettre pour tenter de trouver une solution d'apaisement.

"Ils se haïssent désormais(...). Cette rivalité a eu un impact négatif sur le processus de paix et sur la totalité de la situation intérieure," avait lâché lors d'une médiation ratée le président du Conseil législatif palestinien (Parlement), Ahmed Koreï, qui succéda à Abbas en septembre.


La mort de Yasser Arafat, "une tragédie" pour le peuple marocain, selon Mohammed VI

RABAT (AP), jeudi 11 novembre 2004, 11h59 - Le roi Mohammed VI du Maroc, qui a été l'un des tous premiers chefs d'Etat à réagir dans la nuit à la mort de Yasser Arafat, a qualifié cette disparition de "tragédie" pour le peuple marocain.

En signe de deuil, les drapeaux marocains ont été mis en berne pour une période de trois jours.

Au centre de toutes les conversations des longues nuits du Ramadan depuis une dizaine de jours, la mort du dirigeant palestinien était accueillie jeudi avec tristesse et fatalisme par les Marocains, qui ont érigé la lutte palestinienne "en cause nationale".

"Le monde libre a perdu un grand homme que certains n'ont pas voulu reconnaître, Arafat était à la fois un homme de lutte, de résistance et de paix", a déclaré à l'Associated Press Khalid Soufiani, dirigeant du "Groupe d'action nationale pour l'Irak et la Palestine" (GANIP).

Une grande "marche nationale" pour la cause palestinienne et à la mémoire de Yasser Arafat est prévue le 28 novembre à Rabat à l'appel du GANIP et de plusieurs partis et syndicats marocains.

"On a voulu anesthésier la rue arabe, il était déjà mort depuis plusieurs jours", estime Lahcen, 32 ans, libraire à Marrakech. "Mais quand même, nous nous sentons tous un peu orphelins aujourd'hui, c'est la fin d'une époque."

De fait, la cause palestinienne a toujours été très fédératrice au Maroc, notamment dans les années 70 et 80, sous le règne de Hassan II, quand le débat politique national était verrouillé.

"Les Marocains ont toujours répondu présent pour la Palestine en se mobilisant davantage dans la rue pour cette cause que pour le prix du pain ou la réforme de la Constitution", affirme Khalid Soufiani.

Les derniers épisodes de cette solidarité avec "le peuple frère palestinien" sont les manifestations d'avril 2002 et de mars 2004 qui ont mobilisé plusieurs centaines de milliers de Marocains brandissant des portraits de Yasser Arafat dans les rues de Rabat pour condamner la répression de l'Intifada ou l'assassinat de Cheikh Ahmed Yassine.

Dans des messages adressés à Mahmoud Abbas, secrétaire général de l'OLP, et Ahmed Qorei, Premier ministre palestinien, le roi Mohammed VI a quant à lui qualifié Yasser Arafat de "grand combattant" et de "symbole historique éternel pour la lutte palestinienne".

Il a également rappelé que le Maroc avait "appuyé sincèrement au fil du temps et en toutes circonstances" l'OLP.

Acteur majeur du défunt processus de paix d'Oslo, le roi Hassan II avait en effet multiplié les initiatives diplomatiques officielles et secrètes pour amener Yasser Arafat et Yitzhak Rabin à négocier. La dernière visite d'Arafat au Maroc remonte à juillet 1999. Venu assister aux obsèques de Hassan II, le raïs palestinien avait alors marché derrière la dépouille du souverain chérifien aux côtés de Bill Clinton, Jacques Chirac et du Premier ministre israélien Ehoud Barak. Un chapitre historique qui s'est définitivement refermé jeudi dans un hôpital militaire français. AP


Yasser Arafat sera inhumé dans un cercueil de pierre pour un éventuel transfert

RAMALLAH, Cisjordanie (AP), jeudi 11 novembre 2004, 7h40  - Yasser Arafat sera inhumé au siège de l'Autorité palestinienne de la Moukataa dans un cercueil de pierre et non pas de bois, pour permettre un éventuel transfert de sa dépouille à Jérusalem dans le futur, ont déclaré plusieurs proches collaborateurs du président de l'Autorité palestinienne décédé dans la nuit de mercredi à jeudi dans un hôpital militaire de la région parisienne.

Arafat doit être enterré samedi à la Moukataa où le "raïs" avait été confiné par l'armée israélienne pendant près de trois ans avant son départ pour l'hôpital militaire de Percy de Clamart (Hauts-de-Seine), il y a douze jours.

Dans la nuit, les bulldozers nettoyaient un carré près de l'aire de stationnement de la Moukataa et une tombe y a été creusée, a dit Ahmed Ghneim, un haut responsable du Fatah.

Ce secteur avait été truffé de dizaines de plots de béton sur ordre d'Arafat pour ralentir une possible progression des chars israéliens. L'armée israélienne a conduit de nombreuses opérations contre la Moukataa et a détruit d'importantes parties du complexe depuis une offensive militaire majeure en 2002.

De son côté, Azzam al-Ahmed, un autre responsable du Fatah, a précisé qu'Arafat serait enterré dans un cercueil de pierre pour permettre son transfert plus tard à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, troisième lieu saint de l'Islam.

Israël a exclu toute inhumation à Jérusalem, craignant que cela ne mette en danger sa revendication de souveraineté sur l'ensemble de la Ville sainte. Les Palestiniens veulent établir la capitale de leur future Etat à Jérusalem-est capturée par Israël lors de la guerre des Six Jours en juin 1967.

Dans un compromis, les Palestiniens ont accepté qu'Arafat soit enterré dans la Mukataa mais précisé que le siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah ne serait qu'une tombe temporaire.

"Sa dernière demeure sera la mosquée d'Al-Aqsa", a souligné le ministre palestinien Saeb Erekat. "Un jour prochain, nous aurons un Etat palestinien, et le président Arafat pourra enfin reposer (à Jérusalem)". AP


Arrivée au Caire de la dépouille d'Arafat

LE CAIRE (AP), jeudi 11 novembre 2004, 22h59  - L'avion gouvernemental français transportant la dépouille de Yasser Arafat s'est posé jeudi soir au Caire où doivent se dérouler vendredi les funérailles officielles du dirigeant palestinien, décédé tôt dans la matinée dans un hôpital proche de Paris.

L'Airbus A319 de la République française avait décollé vers 17h35 de l'aéroport militaire de Villacoublay, en région parisienne, à destination de la capitale égyptienne. Il a atterri vers 23h00 heure locale (21h00 GMT) à l'aéroport international du Caire.

Une garde d'honneur militaire se trouvait sur le tarmac pour accueillir le corps de Yasser Arafat, qui a été accompagné durant le vol par sa veuve, Souha Arafat, et une délégation palestinienne.

Les autorités ont mis en place un dispositif de sécurité exceptionnel autour de l'aéroport, avec des patrouille de police renforcées et des observateurs postés en haut des immeubles.

Le corps du raïs devait être immédiatement acheminé vers le Club Galaa, un complexe militaire situé non loin de l'aéroport, comprenant un hôpital, une mosquée et un cercle d'officiers. La dépouille mortelle devait passer la nuit dans l'hôpital de ce club.

La brève cérémonie officielle de funérailles -avant l'inhumation à Ramallah, en Cisjordanie- doit se dérouler vendredi à partir de 11h00 (9h00 GMT) dans la mosquée du Club Galaa, a précisé à l'Associated Press le porte-parole de la présidence égyptienne, Maged Abdel Fattah. La prière spéciale des morts doit être dite par le plus haut dignitaire religieux du pays, le Grand Cheikh de la mosquée Al-Azhar, Mohammed Saïed Tantaoui.

Les autorités égyptiennes ont prévenu la population qu'il s'agirait de funérailles militaires officielles qui ne seraient pas ouvertes au public. De nombreux dignitaires étrangers -chefs d'Etat, ministres, diplomates et autres représentants- doivent assister vendredi à la brève cérémonie de funérailles, prévue pour durer moins d'une demi-heure.

Après cette cérémonie, le corps doit être acheminé à Ramallah pour être inhumé dans l'enceinte de la Moukataa, quartier général où Yasser Arafat avait été confiné pendant près de trois ans par Israël. AP


Les médias français et la mort d'Arafat

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PARIS (AFP), jeudi 11 novembre 2004, 21h57 - Les médias français ont prévu de couvrir largement le décès et les funérailles du leader palestinien Yasser Arafat, malgré la chronique de cette mort annoncée depuis une semaine.

Les quotidiens jeudi matin n'ont pu titrer sur l'événement, le décès, intervenu à 03H30, ayant été annoncé vers 05H00, après le bouclage.

 

Libération, indique à l'AFP Antoine de Gaudemar, directeur de la rédaction, consacrera vendredi "une dizaine de pages" à l'événement. "Le problème, c'est qu'on a l'impression d'avoir déjà tout fait. Il faut tout recommencer. C'est le côté non-événement, mais qui reste quand même un événement", indique M. de Gaudemar, faisant allusion à la chronique d'une mort annoncée depuis une semaine. "On va faire plus sur la suite, et demain du reportage sur le Caire et Ramallah".

Pour Le Figaro, Nicolas Beytout, directeur de la rédaction prévoit vendredi "la Une et au moins 4 pages. Pour les lecteurs, il est +mort depuis une semaine, mais on va essayer de trouver des angles", a-t-il indiqué. Sans se prononcer sur le tirage, il estime que "ce sera un jour où on vendra plus qu'aujourd'hui", avant de remarquer que vendredi dernier avec l'annonce du coma d'Arafat "on a fait de très fortes ventes, presque aussi fortes que la veille, le jeudi, après l'élection de Bush".

Le Monde, paraissant à la mi-journée sur Paris, a pu faire sa Une jeudi sur le décès du leader palestinien. "La mort de Yasser Arafat ouvre une nouvelle ère au Proche-Orient", titre Le Monde, qui consacre à l'événement trois pages intérieures. Le quotidien avait anticipé l'annonce, en publiant dès vendredi un dossier au raïs.

En radio, France Inter fera vendredi une édition spéciale du "7/9" (07H00-09H00) en direct de Ramallah, présentée par Stéphane Paoli avec Pierre Weill, ancien correspondant de Radio France en Israël, avec réactions et témoignages en direct de Ramallah, de Gaza, du Caire, de Jérusalem. L'émission "Le Téléphone sonne" jeudi soir est prévue sur Arafat.

RTL, indique Michèle Claveau, rédactrice en chef, a déjà fait une édition spéciale jeudi matin, et ne prévoit "pas d'émission spéciale, ni aujourd'hui ni demain, car l'info s'est diluée depuis une semaine, mais nous assurons un suivi quasi heure par heure, avec instantanés, flashes spéciaux", grâce aux envoyés spéciaux et correspondants "sur tous les lieux concernés demain". Par ailleurs, l'émission "Les auditeurs ont la parole" devrait évoquer "naturellement" le sujet vendredi.

A Europe 1, "le profil est plutôt soft", souligne-t-on à la rédaction, "cela fait 10 jours qu'on en parle et on a annoncé plusieurs fois sa mort". L'angle est "factuel", avec interventions des envoyés spéciaux. L'émission "Arrêt sur info" (18H30) de Laurent Bazin sera "en partie" consacrée au sujet, mais "on ne veut pas embouteiller l'antenne. Il y a d'autres événements le 11 novembre, la Côte d'Ivoire".

Pour RFI qui a déjà fait une édition spéciale jeudi matin, puis à la mi-journée (12H30-13H30), l'actualité est aussi la Côte d'Ivoire. Après le Journal du Proche-Orient (18H30), diffusé sur RFI mais également sur RMC Moyen-Orient, une deuxième partie (19H-20H00) d'analyse avec des invités comme l'ancien ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette.

TF1 annonce "un dispositif renforcé" aux JT de 13H00 et 20H00, mais "pas d'émission particulière". Il y aura cinq équipes de journalistes (Jérusalem, Gaza, Ramallah, Le Caire et France). "On fera suivre en direct sur différents sites".

A France 2, un envoyé spécial est parti jeudi au Caire, renforcant les deux déjà sur place en plus de Charles Enderlin, correspondant permament à Jérusalem. Le documentaire "Le rêve brisé" de ce dernier sur le conflit israélo-palestinienne, sera rediffusé vendredi soir.


Arafat: les drapeaux en berne à l'ONU

NATIONS UNIES (AP), jeudi 11 novembre 2004, 21h56 - Le drapeau bleu et blanc de l'ONU a été mis en berne devant le siège des Nations unies à New York en hommage à Yasser Arafat, décédé tôt jeudi matin dans un hôpital proche de Paris, alors que le secrétaire général Kofi Annan a souhaité que le rêve du leader palestinien -deux Etats vivant côte à côte en paix- devienne réalité.

A la demande de Kofi Annan, l'Assemblée générale des Nations unies a décidé d'accorder au dirigeant palestinien les honneurs rendus aux chefs d'Etat, a rapporté Fred Eckhard, porte-parole de l'ONU.

Ce dernier a justifié cette décision par le fait que le raïs palestinien avait toujours été considéré comme un chef d'Etat par l'institution composée de 191 Etats membres, alors même que les Palestiniens ne disposent que d'un statut d'observateur aux Nations unies.

Dans le cadre de ces honneurs, l'Assemblée générale prévoyait également de rendre hommage dans la journée au président de l'Autorité palestinienne, avec notamment une allocution de Kofi Annan. Le secrétaire général de l'ONU ne pourra pas se rendre au Caire pour assister vendredi aux funérailles de Yasser Arafat, mais sera représenté par son émissaire pour le Proche-Orient, Terje Roed-Larsen, a précisé M. Eckhard.

"Le président Arafat incarnait réellement l'aspiration palestinienne", a déclaré Kofi Annan aux journalistes. "Il a eu le courage d'accepter le fait qu'il devra y avoir deux Etats et que les Palestiniens vivront côte à côte avec les Israéliens, et il a également signé les accords d'Oslo."

"A présent qu'il est parti, je pense que le meilleur héritage avec lequel son peuple peut vivre est de s'engager de manière constructive et pacifique avec la communauté internationale et le gouvernement et le peuple israéliens pour faire de ce rêve -le rêve de deux Etats vivant côte à côte en paix- une réalité", a ajouté le patron de l'ONU. "Et je souhaite que nous nous mettions tous au travail et que nous fassions vraiment pression pour que cet objectif se réalise." AP


Arafat et les dirigeants arabes: des relations complexes

LE CAIRE (AP), jeudi 11 novembre 2004, 19h44  - A l'annonce de la mort de Yasser Arafat, les hommages unanimes ont afflué jeudi du monde arabe pour saluer le héros et le libérateur. Pourtant, ce décès clôt un chapitre complexe et parfois conflictuel des relations arabo-palestiniennes.

"Nous l'avons connu comme un défenseur du droit, un homme qui luttait contre l'occupation et oeuvrait pour la paix", a déclaré le président égyptien Hosni Moubarak après la confirmation de la mort du raïs palestinien, tôt jeudi matin dans un hôpital proche de Paris.

A l'instar de l'Egypte, la Jordanie, le Yémen, le Liban, le Soudan, l'Arabie saoudite, l'Irak ou encore le Bahreïn ont adressé des messages similaires de condoléances.

Si dans le passé les dirigeants arabes ont constamment reconnu Arafat comme le seul leader légitime de la cause palestinienne, ces décennies de relations ont parfois été difficiles et tendues.

Ainsi, en 1970, les forces jordaniennes chassent du royaume hachémite Arafat et les militants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) au cours du fameux "septembre noir", un épisode sanglant de 13 jours qui suit une tentative palestinienne de former un gouvernement rival à la monarchie jordanienne.

De même, la Syrie s'est fréquemment opposée à Arafat sur la stratégie à adopter dans le conflit israélo-arabe, consciente que le leader palestinien suivrait sa propre voie et rejetterait toute tentative de Damas d'avoir la mainmise sur la question. L'ancien président syrien Hafez el-Assad l'a même emprisonné brièvement, avec la volonté manifeste de l'humilier.

En septembre 2001, Arafat provoque une nouvelle fois la colère des autorités syriennes, en annulant au dernier moment une visite de réconciliation à Damas pour aller rencontrer Shimon Pérès, alors ministre israélien des Affaires étrangères.

Selon Khairallah Khairallah, éditorialiste libanais basé à Londres, qui a souvent interviewé le leader palestinien, Arafat avait un attitude prudente avec la plupart des dirigeants arabes. A la fin des années 70, lorsque ses relations étaient tendues avec l'Irak, il craignait que Saddam Hussein -pas encore président- ne tente de l'empoisonner. "Il me disait: 'je traite avec les dirigeants arabes, mais je ne leur ai jamais fait confiance'", raconte le journaliste.

Lors du long séjour d'Arafat à Beyrouth, entre 1972 et 1982, les dirigeants de la région ont toléré, du bout des lèvres, sa présence dans la capitale libanaise, où il était devenu si puissant qu'il dirigeait un Etat dans l'Etat. Mais, après son départ forcé à la suite de l'invasion israélienne en 1982 et son exil en Tunisie, peu de leaders arabes ont accepté de le fréquenter.

"Lorsqu'il voyageait à travers le monde arabe, il me disait que la première question qu'on lui posait était: 'quand repartirez-vous?'", se souvient Khairallah Khairallah.

En fait, les dirigeants arabes se méfiaient de sa duplicité. "Ils l'aimaient bien, mais ne lui ont jamais fait pleinement confiance", analyse Abdulrahman al-Rashed, directeur général de la chaîne de télévision "Al-Arabiya".

Malgré ces relations méfiantes, sinon conflictuelles, Arafat a toujours pris soin de ne couper les ponts avec aucun de ces dirigeants. Ainsi, après s'être mis à dos les dirigeants koweitiens et saoudiens lorsqu'il a pris parti pour Bagdad lors de l'invasion irakienne du Koweit en 1990, il s'est efforcé de recoller les morceaux les années suivantes. Pour Khairallah Khairallah, "Arafat était une énigme et les Arabes ne savaient pas où ils en étaient avec lui".

Jeudi, l'heure n'était pas à ces souvenirs amers, même au Koweit. "Nous avons été furieux après lui pour sa coopération avec Saddam", se souvient Jaouad Abbas, un Koweitien de 54 ans qui a perdu deux de ses amis tombés sous les balles irakiennes. "Mais, au bout du compte, c'est un Arabe et un dirigeant musulman et nous devons demander à Dieu de lui pardonner." AP


La dépouille mortelle d'Arafat quitte l'hôpital, cérémonie officielle à Villacoublay

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PARIS (AFP), jeudi 11 novembre 2004, 17h21  - La dépouille mortelle de Yasser Arafat a quitté jeudi après-midi l'hôpital militaire, où le président palestinien est décédé à 75 ans dans la nuit, pour une cérémonie officielle avant les obsèques vendredi au Caire.

La dépouille a été transportée à bord d'un hélicoptère militaire de l'hôpital Percy de Clamart, à l'ouest de Paris, pour la base militaire voisine de Villacoublay où les honneurs militaires lui ont été rendus en présence du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et de la veuve de celui qui incarna pendant plusieurs décennies la cause palestinienne, Souha Arafat.

En fin de matinée, le président Jacques Chirac s'est incliné à l'hôpital Percy sur la dépouille mortelle. "Je suis venu m'incliner devant le président Yasser Arafat et lui rendre un dernier hommage", a-t-il déclaré, adressant "au peuple palestinien et à ses représentants un message d'amitié et de solidarité".

Il s'est recueilli durant 25 minutes devant la dépouille de Yasser Arafat et a présenté ses condoléances en embrassant Souha Arafat ainsi que la déléguée générale de Palestine en France, Leïla Chahid.

Avant de quitter l'hôpital, il a ajouté que la France "continuera à agir inlassablement pour la paix et la sécurité au Proche-Orient (...) dans le respect des droits des peuples palestinien et israélien".

La mort de Yasser Arafat avait été annoncée en milieu de nuit à Ramallah (Cisjordanie) par le secrétaire de la Présidence palestinienne, Tayeb Abdelrahim. Peu après, le porte-parole du service de santé des armées françaises confirmait le décès par un bref communiqué lu devant l'hôpital.

"Monsieur Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, est décédé à l'hôpital d'instruction des armées Percy, à Clamart, le 11 novembre 2004 à 03H30", a déclaré le médecin-général Christian Estripeau.

Ces déclarations n'ont pas fait état des causes exactes de la mort du dirigeant historique des Palestiniens.

M. Arafat avait été hospitalisé le 29 octobre "pour une importante altération de l'état général et des anomalies sanguines", avaient simplement indiqué les communiqués officiels.

Ses quatorze jours d'hospitalisation ont été marqués par plusieurs annonces de son décès immédiatement démenties par les autorités françaises et par les dirigeants palestiniens. Plusieurs des principaux dirigeants de l'Autorité palestinienne, dont le Premier ministre Ahmad Qorei, s'étaient rendus cette semaine à son chevet.

Jeudi, en fin de matinée, plusieurs centaines de sympathisants de la cause palestinienne, certains la tête couverte du keffieh noir et blanc rendu célèbre par Arafat, se sont rassemblés devant l'hôpital Percy entonnant notamment des chants nationalistes palestiniens.

Les obsèques de M. Arafat se dérouleront vendredi en présence de nombreux dirigeants du monde entier, au Caire, où sa dépouille devait être transférée jeudi soir à bord d'un Airbus A-319 de l'armée de l'air française. Le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier représentera la France aux obsèques.

Yasser Arafat sera ensuite inhumé dans son quartier général de la Mouqataa, à Ramallah, où il vivait reclus depuis trois ans, pratiquement assiégé par l'armée israélienne.

Le président du parlement palestinien, Rawhi Fattouh, assurera la présidence de l'Autorité palestinienne pendant soixante jours. Le "numéro 2" de la direction palestinienne, Mahmoud Abbas a été nommé chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le chef du bureau politique de l'OLP, Farouk Kaddoumi, a été désigné chef du Fatah, l'organisation créée au début des années 60 par Yasser Arafat.

Les dirigeants du monde entier ont émis le souhait de voir les relations entre Palestiniens et Israéliens évoluer vers la paix.

Le président américain George W. Bush a espéré "que l'avenir apportera la paix et la concrétisation" des aspirations des Palestiniens "à une Palestine indépendante, démocratique qui soit en paix avec ses voisins".

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a estimé que la mort de son ennemi personnel "peut marquer un tournant historique pour le Proche-Orient". Il a espéré "que la nouvelle direction palestinienne qui va lui succéder comprendra que des progrès dans les relations avec Israël et les solutions des problèmes passent avant tout par une guerre contre le terrorisme".

Dès l'annonce du décès, les drapeaux palestiniens ont été mis en berne et un deuil de quarante jours a été décrété dans les territoires palestiniens, qu'Israël a fait immédiatement boucler par ses forces de sécurité.


Dernier hommage de Jacques Chirac à Yasser Arafat

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PARIS (Reuters), jeudi 11 novembre 2004, 15h23 - Le président Jacques Chirac a rendu en fin de matinée un dernier hommage à Yasser Arafat à l'hôpital militaire de Percy, près de Paris, où le président de l'Autorité palestinienne est décédé dans la nuit.

"J'adresse au peuple palestinien et à ses représentants un message d'amitié et de solidarité", a déclaré le chef de l'Etat français après s'être recueilli seul, pendant une dizaine de minutes, devant le corps du "raïs".

"La France, bien sûr, continuera à agir inlassablement pour la paix et pour la sécurité au Proche-Orient et ceci, naturellement, dans le respect des droits des peuples palestinien et israélien", a-t-il ajouté.

Jacques Chirac était arrivé vers midi, immédiatement après avoir participé aux cérémonies de commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918 qui mit fin à la première guerre mondiale.

Il a été accueilli par la représentante de l'autorité palestinienne en France, Leïla Chahid. Il a salué l'épouse de Yasser Arafat, Souha, sa famille et ses proches, à qui il a présenté ses "très sincères condoléances"

Avant de repartir, Jacques Chirac, qui était déjà venu au chevet du dirigeant palestinien jeudi dernier, a embrassé Souha Arafat et Leila Chadid.


Décès de Yasser Arafat: l'hommage de Mohammed VI

RABAT (AP), jeudi 11 novembre 2004, 7h24 - Le roi du Maroc Mohammed VI a adressé jeudi matin au Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï un message de condoléances après le décès dans la nuit du président palestinien Yasser Arafat.

Faisant part de sa "profonde peine" et de sa "grande tristesse", le souverain rend hommage au "grand combattant", "Président de l'Etat de Palestine, guide de sa libération et symbole de son combat acharné", rapporte l'agence marocaine MAP.

"Le cher défunt était un symbole de la détermination héroïque dans sa quête de la reconnaissance des droits légitimes de son peuple vaillant, en ayant foi en la victoire par la grâce de Dieu, et confiance en les fils de la Palestine combattante, qui sont en mesure de mener la lutte pour l'établissement de l'Etat de Palestine, sur sa terre libérée, dans le cadre de la légalité internationale et de l'attachement aux idéaux de paix, de justice et d'équité", ajoute Mohammed VI. AP


Yasser Arafat est décédé

CLAMART, Hauts-de-Seine (AP), jeudi 11 novembre 2004, 6h23  - Le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi, à l'âge de 75 ans, a annoncé Christian Estripeau, porte-parole du service de santé des armées.

Ausstitôt, le palais présidentiel a réagi en annonçant la visite ce jeudi matin de Jacques Chirac pour "rendre un dernier hommage" à Yasser Arafat.

"M. Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, est décédé à l'hôpital d'instruction des armées Percy à Clamart le 11 novembre 2004 à 3h30", a déclaré Christian Estripeau au cours d'un bref point de presse.

Le médecin général Estripeau s'est refusé à donner plus ample commentaire sur les causes de la mort, et a affirmé aux journalistes présents que les médecins français, tenus par le secret médical, ne communiqueraient aucune information. "Le secret médical fait partie de la loi française et nous respecterons le secret médical", a-t-il dit. "Nous ne donnerons aucune information médicale".

Alors qu'on ignore encore les modalités de son transport à destination du Caire, un corbillard, escorté de trois voitures, est arrivé vers 6h15 à l'hôpital militaire.

Le président de l'Autorité palestinienne était arrivé en France le 29 octobre, souffrant d'une maladie dont la nature n'a pas été communiquée. Placé dans une unité de soins intensifs, il se trouvait plongé dans un coma et souffrait ses dernières heures d'une défaillance du foie et du rein, ainsi que d'une hémorragie cérébrale.

Durant ses dernières heures Yasser Arafat a été accompagné par le Cheikh Taisser Bayoud Tamimi, chef des tribunaux islamiques palestiniens, qui a lu des versets du Coran à son chevet.

Yasser Arafat sera enterré dans la Moukataa, son quartier général de Ramallah, en Cisjordanie. Selon son porte-parole Nabil Abou Rdeneh, des obsèques officielles seront organisées vendredi au Caire, la ville natale du Raïs.

Selon les règles constitutionnelles palestiniennes, le président du Conseil législatif palestinien Raouhi Fattouh, figure peu connue dans les territoires, assurera l'intérim pendant 60 jours. De nouvelles élections devraient être organisées dans cet intervalle. AP


Deux Palestiniens chrétien et musulman témoins de l'annonce du décès de Yasser Arafat

CLAMART, Hauts-de-Seine (AP), jeudi 11 novembre 2004, 5h57  - Ils n'étaient que deux. Deux Palestiniens, l'un chrétien, l'autre musulman, à être présents dans la nuit de mercredi à jeudi quand le porte-parole du service de santé des armées a annoncé le décès de Yasser Arafat après plusieurs jours de coma.

A cette annonce sous une pluie fine et froide, Patrick et Hassan se sont serrés dans les bras l'un de l'autre derrière les barrières délimitant l'accès au public devant l'hôpital militaire Percy de Clamart (Hauts-de-Seine) où le président de l'Autorité palestinienne était hospitalisé depuis 12 jours.

Ni Patrick n Hassan n'ont souhaité donné leur nom de famille.

"C'était un prix Nobel de la paix. Il est mort le 11 novembre, jour de l'Armistice. C'est un symbole", souligne Patrick, un chapelet à la main.

De son côté, Hassan assure qu'il a été près de Yasser Arafat "durant toute sa vie". Hassan, en pleurs, affirme être venu depuis jeudi dernier passer toutes les nuits devant Percy, "pour témoigner sa solidarité, pour être tout près de M. Arafat dans les moments difficiles, et bien entendu pour ses derniers moments". AP


Jacques Chirac rendra un dernier hommage à Yasser Arafat

PARIS (AP), jeudi 11 novembre 2004, 5h54  - Le président français Jacques Chirac va se rendre à Clamart ce jeudi matin pour "rendre un dernier hommage" au président Yasser Arafat décédé, a annoncé le palais présidentiel.

Le président de la République a appris "avec émotion" le décès de Yasser Arafat, dans la nuit de mercredi à jeudi. "Avec lui disparaît l'homme de courage qui a incarné, pendant 40 ans, le combat des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits nationaux", a salué le chef de l'Etat dans un communiqué.

"Puisse la perte qu'ils viennent de subir réunir tous les Palestiniens. C'est en restant unis qu'ils demeureront fidèles à la mémoire de Yasser Arafat et feront prévaloir l'idéal auquel il avait voué son existence", a ajouté Jacques Chirac.

Le président français a présenté ses "très sincères condoléances" à sa famille et à ses proches. Il assure que la France "maintiendra avec fermeté et conviction son engagement en faveur de deux Etats -un Etat palestinien viable, pacifique et démocratique, et l'Etat d'Israël- vivant côté à côte dans la paix et la sécurité". AP


Si Arafat décède, ses funérailles auront lieu vendredi au Caire, selon Abou Rdeneh

LE CAIRE (AP), mercredi 10 novembre 2004, 21h43 - Le chef de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat va probablement mourir dans les heures qui viennent, et si c'est le cas, ses funérailles auront lieu vendredi au Caire, a déclaré mercredi son porte-parole Nabil Abou Rdeneh.

De retour de Paris, Abou Rdeneh a affirmé au Caire que ce serait un miracle si Arafat, qui est toujours hospitalisé près de Paris, survivait. "Beaucoup d'organes ne fonctionnent plus, sauf le coeur d'Arafat qui bat toujours", a-t-il expliqué.

"Si le leader palestinien décède dans les heures qui viennent, comme ses médecins s'y attendent, il y aura des funérailles officielles au Caire vendredi avec la participation de rois, princes et chefs d'Etat arabes et islamiques", a-t-il ajouté. AP

Actualité internationale et africaine de sangonet - (Revue de presse par Victor BISSENGUE, 12 nov. 2004