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DAR ES SALAAM, le 12 mai Nations (IRIN) - La Tanzanie adoptera
officiellement en 2006 une nouvelle combinaison thérapeutique pour lutter contre
le paludisme en remplacement du traitement conventionnel à base de sulphadoxine
et de pyriméthamine (SP) devenu inefficace.
«Des études menées par l'Organisation mondiale de la santé dans les pays où le
paludisme est endémique ont montré que le traitement SP n'est plus efficace», a
déclaré mercredi à la presse le vice-ministre de la santé Hussein Mwinyi à Dar
Es Salaam, la capitale commerciale tanzanienne.
Selon lui, la combinaison thérapeutique à base d'artémisinine (ACT), une plante
médicinale chinoise, remplacera le traitement SP adopté il y a trois ans pour
remplacer la chloroquine, devenue quasiment inopérante.
Mwinyi a précisé que l'ACT, recommandée par l'OMS, est onéreuse, raison pour
laquelle le gouvernement a sollicité un appui financier du Fonds mondial de
lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour l'achat de nouveaux
médicaments.
«Heureusement, le Fonds nous a accordé 50 millions US$ sur trois ans», a-t-il
déclaré.
Il a ajouté que l'OMS a présélectionné la firme danoise Novartis, pour produire
le médicament et qu'un accord sera bientôt trouvé.
Alex Mwita, le coordinateur du Programme national de contrôle du paludisme, lors
d'un atelier sur le paludisme dans la capitale administrative Dodoma, a déclaré
que l'ACT s'était révélée très efficace pour combattre la maladie dans d'autres
pays affectés par le paludisme et qu'il faudrait développer plus de combinaisons
médicamenteuses de ce type.
Mwita a soutenu que la combinaison d'artésunate et de méfloquine avait permis un
taux de guérison élevé en Asie.
«On s'attend à ce que l'ACT réduise la prévalence et la mortalité due au
paludisme», a déclaré Mwita.
Il a indiqué que le Burundi et la Zambie figurent parmi les pays qui ont
remplacé les traitements SP par l'ACT. Les autorités sanitaires de l'île
semi-autonome tanzanienne de Zanzibar ont déjà choisi de prescrire l'ACT dans
les centres de santé. Le Kenya et l'Ouganda devraient eux aussi bientôt
introduire la combinaison médicamenteuse.
Chaque année, 16 à 18 millions de Tanzaniens, soit plus de la moitié de la
population du pays, contractent le paludisme, selon le ministère de la santé.
Plus de 100 000 personnes, majoritairement des femmes enceintes et des enfants
de moins de cinq ans, en décèdent.
Les spécialistes estiment que paludisme et pauvreté sont liés dans la mesure où
la maladie curable tue avant tout les moins nantis. Le paludisme se transmet par
les piqûres des moustiques anophèles.
Le paludisme prive la Tanzanie d'environ 3,4 pour cent de son produit intérieur
brut, estimé à 10 milliards de dollars, en coûts directs (interventions
préventives ou curatives notamment) et indirects (absentéisme au travail par
exemple).
Au chapitre des mesures préventives adoptées par la Tanzanie, figurent
l'introduction et la popularisation de l'usage de moustiquaires imprégnées
fortement subventionnées qui sont distribuées aux femmes enceintes dans les
centres de santé à travers le pays.
Actualité internationale et africaine de sangonet - Actions sanitaires et humanitaires