Congo (République du
Congo)
Nom : République du Congo
Code international : RCB
Superficie : 341 500 km2
Capitale : Brazzaville
Forme du Gouvernement : République
Nom du
Président : Denis
Sassou-Nguesso
Population : 3.8 millions habitants
Langue officielle : Lingala,
Français
Principales Religions :Animisme,
Christianisme
Monnaie : Franc CFA
Produits d’exportation :Pétrole, diamant, bois
Fête nationale : 15 Août
Domaine Internet : .cg
Code téléphonique : +242
Heure locale : GMT+1
État d'Afrique centrale,
limité à l'ouest par le Gabon, au nord par le Cameroun et la République
centrafricaine, à l'est et au sud par la république démocratique du Congo, au
sud-ouest par l'enclave de Cabinda et l'océan Atlantique.
Traversé par l'équateur et
à moitié recouvert par la grande forêt, le territoire congolais s'étend sur
342 000 km2 [1997], le long des rives droites de l'Oubangui
et du fleuve Congo, dont toutefois il n'atteint pas la basse vallée.
Le relief est constitué de
trois ensembles: le bas Congo, bourrelet montagneux côtier (massif du Mayombe),
région de collines et de montagnes peu élevées qui sépare l'étroite plaine
littorale (200 km de façade sur l'Atlantique, où débouche le Kouilou) de
l'intérieur du pays ; la cuvette congolaise formant une plaine alluviale
semi-aquatique; enfin, au nord-ouest de cette zone marécageuse, de vastes
plateaux gréseux (Batéké et Konkouya, 1 040 m au mont du Leketi)
séparent le bassin du Congo de celui de l'Ogooué, au Gabon. Couverts de savanes,
ils sont cloisonnés par les forêts-galeries ou par les marécages qui
accompagnent les affluents navigables du fleuve Congo.
Les fleuves et les
rivières se répartissent entre deux grands bassins: celui du Congo au centre et
au nord, et celui du Kouilou-Niari au sud-ouest. Le Congo (4 614 km)
est le fleuve du monde le plus puissant après l'Amazone. Il prend sa source dans
la république démocratique du Congo, arrose la république du Congo sur
700 km et joue, avec ses affluents, un grand rôle économique. Le Kouilou
(320 km) et son affluent, le Niari, irriguent l'ouest du pays; le cours
inférieur du Kouilou est navigable.
Dans le nord du pays, le
climat est équatorial, chaud et humide, avec deux saisons sèches et deux saisons
de pluies. La température moyenne annuelle est de 25 °C. Dans le Sud-Ouest,
le climat est tropical humide avec une saison de pluie (8 mois) et une
grande saison sèche (3 à 4 mois). Dans le Centre, le climat est
subéquatorial avec une saison sèche très marquée.
65 % du territoire
congolais est couvert par de grandes forêts tropicales. Le massif du Chaillu, la
forêt du Mayombé, à l'ouest du pays, et la forêt inondée du Nord constituent le
deuxième domaine forestier du monde. Le reste du territoire est recouvert de
savanes.
La population, estimée à
2,6 millions d'habitants [estimation 1997] est essentiellement composée de
Bantous et de quelques minorités parmi lesquelles des Pygmées (1,4 %)
[1995]. Parmi les nombreuses ethnies, les Kongos sont les plus nombreux
(51,5 %), suivis par les Tékés (17,3 %) et les Mboshis (11,5 %).
Les nombreuses ethnies non citées représentent 19,7 % de la
population.
Malgré une faible densité (moyenne de 7,6 % [estimation
1997]), cette population est inégalement répartie : 70 % se concentre dans
le sud du pays, sur le littoral, sur la rive du Congo moyen et parallèlement à
la voie ferrée Congo-Océan qui relie ces deux zones. Long de 795 km, cet
axe économique vital supplée à la navigation sur le cours inférieur du Congo; il
est raccordé à la ligne de Franceville qui apporte le manganèse du Gabon et unit
le port maritime de Pointe-Noire à Brazzaville, la capitale, qui concentre plus
de 35 % de la population du pays. Les grandes forêts du Nord sont quasiment
inhabitées. Ainsi, la province de Bouenza, au sud, a une densité de
14,5 hab./km² et celle de Likouala, dans l'extrême nord du Congo, a une
population très clairsemée (1,1 hab./km²).
Les trois quarts de la
population habitant les villes – à elles seules, les agglomérations de
Brazzaville (990 000 habitants) et de Pointe-Noire
(576 000 habitants) concentrent plus de 60 % de la
population –, le Congo est l'un des pays les plus urbanisés d'Afrique. Les
autres villes importantes sont Loubomo (83 000 habitants) et Nkayi
(42 000 habitants).
La langue officielle est le français. Les
langues véhiculaires sont le lingala et le munukutuba (kikongo véhiculaire). Une
quarantaine de langues bantoues sont également parlées. Les catholiques
représentent 53,9 % de la population, les protestants 24,9 %, les
membres d'Églises indépendantes 14,2 % et les adeptes de religions
traditionnelles 4,8 %.
Après vingt ans de
marxisme, l'instabilité politique, qui a suivi l'ouverture du pays au
pluralisme, avait retardé l'exploitation de deux atouts majeurs: le pétrole et
le bois. Depuis 1995, le pays a retrouvé une certaine croissance.
Les fermes d'État sont
désormais abandonnées mais la production familiale n'a pas vraiment repris. Les
ressources agricoles: cultures vivrières (riz, maïs, manioc) ou de plantations
(canne à sucre, cacao, coton, bananes, arachides, caoutchouc, palmistes) sont en
recul par manque d'investissement, et le Congo doit importer l'essentiel de ses
produits alimentaires. La principale culture est le manioc (16 % des terres
cultivées). Les forêts, où les coupes de bois sont en augmentation, donnent des
bois tropicaux (acajou, ébène, okoumé). La situation des exploitations
forestières est devenue dramatique à cause de la baisse des cours internationaux
des bois tropicaux et des difficultés du transport par chemin de fer. L'avenir
réside dans l'exploitation de l'eucalyptus comme bois à papier.
Avec une production
constante (8 800 000 t représentant 45 % du PNB[1983]]), le
pétrole off shore est la principale richesse du Congo, bien que le prix de vente
de ce pétrole lourd soit inférieur à la qualité de référence. Les réserves,
évaluées à 113 000 000 t, ne comprennent pas celles du site de
N'Kossa, récemment découvert. Les autres richesses minérales (potasse de Holle
dont les réserves sont estimées à 1 Mdt, cuivre de Mindouli, diamants) et
les richesses énergétiques (potentiel hydroélectrique) commencent à être
exploitées, mais l'accroissement de la dette et de sérieuses difficultés
économiques dues à la baisse du cours du pétrole fragilisent le pays.
L'industrie, encore embryonnaire, se borne à la transformation des produits
végétaux indigènes (bois, raffinerie de sucre, huileries, coton) et à la
fabrication d'engrais potassiques. La zone industrialisée s'étend autour de
Pointe-Noire.
Le pétrole représente 90 % des exportations
(1,2 milliard de dollars en 1993). Les importations (605 millions de
dollars) consistent principalement en produits alimentaires.
Le Congo dispose d'un
réseau routier de 12 745 km (10 % bitumés). Le chemin de fer
Congo-Océan (795 km), achevé en 1934, demande à être rénové. Principaux
aéroports: Brazzaville Maya-Maya (220 000 passagers), Pointe-Noire
(105 000 passagers). Principaux ports: Brazzaville
(460 000 t) sur le fleuve et Pointe-Noire
(10 350 000 t) sur l'Atlantique.
Les Pygmées sont les
premiers habitants du Congo. Le pays a ensuite été touché par la grande
migration des Bantous, venus du nord, qui ont atteint le pays en longeant la
côte et les cours d'eau. Plusieurs royaumes se constituèrent dont on ne connaît
pas encore bien les origines: le royaume téké au nord dans les terres; plusieurs
royaumes kongo, sur la côte et dans le massif du Mayombé.
En 1482, l'explorateur
portugais Diogo Cam atteignit l'embouchure du Congo. Les contacts avec les
Portugais suscitèrent des tensions. La traite opéra une gigantesque ponction
démographique et déstabilisa totalement les entités politiques et les sociétés
d'Afrique centrale.
C'est dans ce contexte de ruine économique et politique
qu'intervinrent les grandes explorations africaines du
XIXe siècle. À l'époque où Stanley explorait le cours principal
du Congo, Savorgnan de Brazza remontait le cours de l'Ogooué, explorait la rive
droite du fleuve Congo et atteignait le Stanley Pool; en 1880, il passa avec un
souverain téké, le roi Makoko, un traité de protectorat au profit de la France
(1880). Le Parlement français ratifia l'accord en 1882, et la conférence de
Berlin (1884-1885) reconnut les droits de la France sur la rive droite du Congo.
Le Congo et le Gabon furent alors réunis et placés sous l'autorité de Pierre
Savorgnan de Brazza, devenu commissaire général. Celui-ci étendit encore les
possessions françaises vers le nord. En 1891 fut créée la colonie du Congo
français.
Commença alors une période sombre pour les peuples du Congo. La
colonie fut livrée aux compagnies concessionnaires, chargées d'exploiter ses
ressources, en particulier le caoutchouc et, dans une moindre mesure, l'ivoire.
Ces compagnies se livrèrent à tous les excès: réquisitions, pillage systématique
des ressources, travail forcé, brutalités. Elles suscitèrent des révoltes
qu'elles noyèrent dans le sang. En 1905, le procès de deux administrateurs
convaincu d'abus, Gaud et Toqué, souleva l'indignation à la Chambre des députés.
L'administration coloniale lança une enquête mais l'affaire fut rapidement
étouffée.
En 1910, Brazzaville devint la capitale de l'Afrique-Équatoriale
française, et les régions explorées par Brazza furent partagées en deux
territoires: le Gabon et le Moyen-Congo. Pendant la Première Guerre mondiale,
les Français recrutèrent un grand nombre de soldats dans le Moyen-Congo. Ceux-ci
participèrent aux combats en Afrique et en Europe, où ils se distinguèrent par
leur bravoure et leur vaillance. Le régime colonial demeura toutefois inchangé
après le conflit. La construction du chemin de fer Congo-Océan s'avéra un enfer:
sur les 125 000 hommes recrutés de force, 25 000 moururent
d'épuisement, de maladie ou victimes de mauvais traitements.
Les conditions
d'exploitation de la colonie expliquent que le nationalisme se soit très tôt
développé au Congo. En 1926, André Matswa fonda une amicale chargée de venir en
aide aux anciens combattants. Elle se transforma rapidement en un mouvement de
protestation et suscita un tel engouement que l'administration coloniale prit
peur et fit incarcérer Matswa. Ce dernier mourut en prison en 1942, dans des
conditions restées obscures. Le mouvement se transforma alors en une Église qui
recruta surtout dans son ethnie d'origine.
Le soulèvement de Brazzaville en
1940 permit le ralliement du Moyen-Congo au général de Gaulle. La ville fut
alors érigée en capitale de la France libre. Le général de Gaulle confia l'AEF à
Félix Éboué, ancien gouverneur du Tchad et premier administrateur d'Afrique
centrale rallié à sa cause. En 1944, de Gaulle et Éboué réunirent les
administrateurs coloniaux à Brazzaville pour évoquer l'avenir des colonies
françaises. La conférence de Brazzaville rejeta totalement l'idée d'une
indépendance, même lointaine, mais promit de faire participer davantage les
Africains aux affaires locales.
Le nationalisme prit réellement corps après
la guerre. En 1945, les Congolais élurent le premier député congolais, Félix
Tchicaya, à l'Assemblée constituante à Paris. Celui-ci fonda en 1946 le Parti
progressiste congolais (PPC), section congolaise du RDA (Rassemblement
démocratique africain). Tchicaya s'opposait à Jacques Opangault. L'un et l'autre
furent pris de vitesse par l'abbé Fulbert Youlou, fondateur de l'UDDIA (Union
démocratique de défense des intérêts africains) qui remporta avec éclat les
élections municipales de 1956. En 1958, le référendum sur la Communauté
française obtint 99 % de « oui » au Moyen-Congo. Le Congo devint une
République autonome, avec Fulbert Youlou pour Premier ministre. En 1959, des
troubles éclatèrent à Brazzaville et l'armée française intervint: Fulbert Youlou
fut élu président de la République. Le 15 août 1960, le Congo accéda à
l'indépendance.
Le régime de Fulbert Youlou
exacerba les tensions ethniques, déjà fortes lors de la marche vers
l'indépendance, et manifesta un anticommunisme virulent. En août 1963, un
soulèvement populaire (« les Trois Glorieuses ») organisé par les syndicats
obligea Fulbert Youlou à démissionner. Alphonse Massamba-Débat constitua un
gouvernement provisoire avant de remporter les élections présidentielles de
1963.
En 1968, profitant des désaccords entre le président et son parti, le
capitaine Marien Ngouabi prit le pouvoir par la force et fonda le PCT (Parti
congolais du travail). Il mit en place une politique de type marxiste-léniniste.
Les conflits ethniques et idéologiques se poursuivirent et, en 1977, Marien
Ngouabi fut assassiné. Le colonel Joachim Yhombi-Opango, après avoir pris sa
succession, démissionna en 1979.
Quelques mois plus tard, le colonel Denis
Sassou-Nguesso prit la tête du parti et de l'État. Malgré un discours marxisant
et une pratique dictatoriale du pouvoir, son régime évolua vers le libéralisme
économique.
En 1990, la population du Congo se souleva massivement. Le PCT
renonça alors au marxisme-léninisme et, en 1991, le président Sassou-Nguesso
réunit une conférence nationale. Celle-ci adopta une nouvelle Constitution
(instauration d'un Conseil supérieur de la République encadrant les pouvoirs du
président) et, en 1992, organisa des élections présidentielles libres qui virent
la victoire de Pascal Lissouba, dirigeant de l'Union panafricaine pour la
démocratie sociale (UPADS). En juin 1993, l'UPADS remporta les élections
législatives. Mais les désaccords politiques et ethniques, qui déchirent le pays
depuis plus de trente ans, et les graves difficultés économiques provoquèrent
des affrontements meurtriers entre l'opposition et l'armée. En juillet 1993, le
président Lissouba décréta l'état d'urgence, soulevant d'intenses protestations.
En mai-juin 1997, l'armée régulière de Lissouba et la milice de Sassou-Nguesso
s'affrontèrent, compromettant les élections prévues en juillet.
Les Tékés produisent des
statuettes rituelles en bois dessinées au culte des génies et des ancêtres et
des masques ronds ornés de figures géométriques. Les statuettes kongo sont
célèbres par leur foisonnement de clous et de lames de couteaux fichées dans le
bois. Les statuettes-reliquaires des Vili s'apparentent à la statuaire des Punus
du Gabon, avec des visages peints en blanc. Les Babembés sont spécialisés dans
la sculpture miniature. Édouard Malonga et Grégoire Massengo perpétuent
aujourd'hui la sculpture traditionnelle. L'école de peinture de Poto-Poto, du
nom d'un des quartiers populaires de Brazzaville, a formé de nombreux peintres.
Connue à l'étranger pour l'invention d'un style original, appelé « les Mickeys
», et dirigée par Nicolas Ondongo, l'école est revenue à un style plus
naturalisme (scènes de marché, de chasse).
Organe officiel des centres
culturels de l'AEF (1950-1960), la revue Liaison fut à la tribune des jeunes
intellectuels congolais et fit connaître quelques-uns des écrivains congolais,
déjà nombreux à l'époque. Citons: Jean Malonga (Cœur d'Aryenne, 1947) Guy Menga,
dramaturge (la Marmite de Koka-Mbala, 1966) et romancier (la Palabre stérile,
1968) Sylvain Bemba, romancier et dramaturge (L'enfer, c'est Orfeo, 1969).
Tchicaya U Tam'si, l'un des plus grands poètes d'Afrique noire, publie en 1955
son premier recueil: Mauvais Sang. À partir de 1968, l'essor de la littérature
congolaise s'amplifie. Le poète Jean-Baptiste Tati-Loutard fait paraître les
Racines congolaises; Maxime N'Debeka, Soleils neufs en 1969. Le roman est
représenté par Emmanuel Dongala (Un fusil dans la main, un poème dans la poche,
1973), Henri Lopès (le Pleurer-Rire, 1982) le nouvelliste Tchichellé Tchivela
(Longue est la nuit, 1980), Sony Labou Tansi (la Vie et demie, 1979). Il faut
enfin mentionner le romancier et essayiste Jean-Pierre Makouta-Mboukou et
l'essayiste Théophile Obenga (Sur le chemin des hommes, 1984), également
poète.
En 1963, deux troupes
furent créées, qui fusionnèrent dans le Théâtre national congolais en 1965. À
côté de Guy Menga et Sylvain Bemba, citons les poètes M. N'Debeka (le Président,
1970) et Tchicaya U Tam'si, Patrice Lhoni (l'Annonce faite à Mukoko), Ferdinand
Mouangassa (Nganga-Mayala, 1968), etc. Le théâtre des années 1980 invente des
voies nouvelles, sous l'impulsion du Rocado Zulu Théâtre (fondé et animé par
Sony Labou Tansi), de la Troupe artistique Ngunga, du Théâtre de l'Éclair
d'Emmanuel Dongala.
La danse et la musique font
partie intégrante de la tradition et de la vie quotidienne, qu'il s'agisse des
danses sur échasses du Niari ou de la danse kyébé-kyébé des Mboshis, qui
comporte des marionnettes aux couleurs vives. Le Ballet nationale du Congo puise
dans la tradition des tableaux dansés.
La musique congolaise est celle qui
s'est le plus propagée dans toute l'Afrique, sous de multiples dénominations:
jazz congolais, Congo Music, rumba ou soukouss, musique de danse
qui mêle les formes occidentales (rock, etc.) et les rythmes antillais. En marge
du soukouss, un musicien comme N'Zongo Soul renoue avec le walla,
un des rythmes traditionnels du peuple kongo.
Quatre réalisateurs ont
fait connaître le cinéma congolais: Alain N'Kodia (Mami Wata, 1970), Jérôme
Tsila (Zomba Nkoukou, 1972), Sébastien Kanga (la Rançon d'une alliance, 1975,
adaptation du roman de J. Malonga, la Légende de M'Pfoumou Ma Mazono) et
Jean-Michel Tchissoukou (la Chapelle, 1979; les Lutteurs, 1982).
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