L'organisation internationale de défense des droits de l'Homme, Amnesty International, a demandé samedi dans un message adressé aux autorités centrafricaines la libération immédiate du journaliste Aboukary Tembeley, emprisonné depuis le 15 février.

"Nous exprimons notre vive préoccupation, d'autant plus que Aboukary Tembeley a été arrêté juste pour avoir formulé des critiques de façon non violentes à l'égard du président" Ange-Félix Patassé, a expliqué dans un communiqué la responsable d'Amnesty International pour l'Afrique centrale, Mme Alison Adilwort.

Directeur de publication du Journal des droits de l'Homme et président du Mouvement de défense des droits de l'Homme (MDDH), Aboukary Tembeley a été arrêté pour avoir publié dans sa revue un sondage défavorable au président Patassé.

Il devait être jugé pour "incitation à la violence" par le tribunal de grande instance de Bangui le 21 février, mais son procès a été repoussé à deux reprises en raison de son état de santé "inquiétant".

Son procès a été ajourné au 26 février en raison de son état de santé. Selon ses avocats, "il ne peut toujours pas se tenir debout".

Selon la presse indépendante centrafricaine, le journaliste aurait été "passé à tabac" dans les locaux de la gendarmerie de Bangui après un interrogatoire dirigé par le directeur général de la gendarmerie, le général François N'djadder Bedaya.

Amnesty International a d'ailleurs appelé les autorités centrafricaines à "favoriser l'accès à tous les soins nécessaires" pour le journaliste, car "il est cardiaque". L'organisation des droits de l'Homme a également demandé l'ouverture d'une enquête sur les violences qu'il aurait subies en détention.

M. Tembeley souffrirait d'un traumatisme crânien, de contusions thoraciques graves et d'une broncho-pneumopathie aiguë.