CENTRAFRIQUE - DOSSIER SPECIAL : TEMBELEY (JOURNALISTE, PRESIDENT du Mouvement de Défense des Droits de l'Homme - MDDH) EN DETENTION
Journée du 5 mars 2001


RSF proteste contre la condamnation du journaliste Aboukary Tembeley
(AFP, Libreville, 5 mars 2001 - 19h29)

L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a protesté lundi contre la condamnation à une peine de prison ferme du journaliste centrafricain Aboukary Tembeley, dans un communiqué reçu par l'AFP à Libreville.

M. Tembeley, directeur de la publication du Journal des droits de l'homme, a été condamné lundi à deux mois de prison ferme par le Tribunal de grande instance de Bangui, pour avoir publié début février un sondage réalisé sur 200 personnes et favorable à la démission du président Ange-Félix Patassé.

RSF indique avoir protesté lundi contre cette condamnation auprès du ministre centrafricain de la Justice Pierre-Antoine Grothe.

"Aboukari Tembeley a simplement informé les Centrafricains en publiant un sondage d'opinion. Il n'aurait jamais dû être inquiété et doit être libéré immédiatement", estime RSF.

Selon RSF, le journaliste a été transféré lundi après-midi du camp de gendarmerie PK12, où il était détenu depuis une semaine, au centre de la gendarmerie territoriale à Bangui, "où il avait été maltraité à la mi-février".

Le procès de M. Tembeley avait été reporté à deux reprises, les 19 et 21 février, en raison de son état de santé. Il souffre d'un traumatisme crânien, d'une contusion thoracique grave et d'une broncho-pneumopathie aiguë.

Selon la presse privée centrafricaine, ces blessures résultent d'un passage à tabac qu'il aurait subi dans les locaux de la gendarmerie.

 

Le journaliste Aboukary Tembeley condamné à deux mois de prison ferme
(AFP, Bangui, 5 mars 2001 - 13h22)

Le journaliste centrafricain Aboukary Tembeley, qui comparaissait lundi devant le tribunal de grande instance de Bangui pour "incitation à la haine et à la violence", a été condamné à deux mois de prison ferme et une amende de 150.000 F CFA (1.500 FF).

Le 26 février, le procureur du tribunal avait requis contre M. Tembeley, également directeur de publication du Journal des droits de l'Homme et président du Mouvement de défense des droits de l'Homme (MDDH) une peine de six mois de prison ferme assortis d'une amende de 2OO.OOO F CFA (2.000 FF).

Il était reproché au journaliste d'avoir publié un sondage dans lequel la majorité de 200 personnes interrogées s'étaient déclarées favorables à la démission du président centrafricain Ange-Félix Patassé.

Le procès de M. Tembeley avait été reporté à deux reprises, le 19 et 21 février, en raison de son état de santé. Emprisonné depuis le 15 février, date de son arrestation, il souffrait de traumatisme crânien, de contusion thoracique grave et de broncho-pneumopathie aiguë.

Selon la presse privée centrafricaine, le journaliste, cardiaque, aurait été passé à tabac dans les locaux de la gendarmerie à l'issue d'un long interrogatoire dirigé par le directeur général de la gendarmerie, le général François N'djadder Bedaya.

A la fin de l'audience du 26 février, alors qu'il allait regagner son lieu d'hospitalisation en attendant le délibéré, M. Tembeley avait été sorti de sa civière par des gendarmes qui l'avaient emmené vers une destination inconnue, avait constaté un journaliste de l'AFP.

Son avocat avait auparavant plaidé la relaxe, estimant que le journaliste n'avait fait "que poser des questions à des citoyens qui ont exprimé librement leur opinion sur le président de la République".

L'organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF), Amnesty international, l'Observatoire centrafricain des droits de l'Homme (OCDH) et les centrales syndicales centrafricaines avaient exigé sa libération immédiate.


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