Le journaliste centrafricain Aboukary Tembeley a été remis en liberté jeudi à Bangui, trois jours après la grâce que lui a accordé le chef de l'Etat centrafricain Ange-Félix Patassé, a-t-on appris de source judiciaire.

Directeur de publication du Journal des droits de l'homme et président du Mouvement de défense des droits de l'homme (MDDH), Aboukary Tembeley avait été condamné lundi à deux mois de prison ferme pour avoir publié un sondage défavorable au président Patassé.

Mais le président Patassé avait demandé mardi à son ministre de la Justice de lui accorder sa grâce.

Aboukary Tembeley est apparu "très fatigué, malade, et les deux pieds enflés", à sa sortie de la brigade de gendarmerie territoriale de Bangui où il était détenu, ont rapporté des témoins à l'AFP.

Sa sortie, initialement prévue mercredi, n'a eu lieu que jeudi en raison d'un retard dans la publication du décret présidentiel.

M. Tembeley était détenu depuis le 15 février. Selon la presse privée de Bangui, il aurait été passé à tabac dans les locaux de la gendarmerie et souffre d'un traumatisme crânien, d'une contusion thoracique et d'une broncho-pneumopathie aiguë.

Le journaliste avait reçu le soutien de Reporters sans frontières (RSF), de l'Observatoire centrafricain des droits de l'homme (OCDH), d'Amnesty International et de cinq centrales syndicales qui avaient réclamé sa libération immédiate et sans conditions.

Le militant des droits de l’Homme, animateur du Mouvement de défense des Droits de l’Homme (MDDH - Centrafrique), M. Aboukaré Témbéley est désormais " libre ".

Libéré ce matin par un décret le "graciant ", M. Aboukaré Témbéley a quitté les geôles de N’Djadder-Bédaya aux environs de 10H45.

Par la mobilisation de Centrafricains, d'organisations de défense des Droits Humains et d'institutions politiques, une bataille vient d'être gagnée en République centrafricaine, pays que nous souhaitons tous du "Zo-Kwé-Zo", [chaque (tout) être humain est un homme].