Centrafrique dans la tourmente du Rwanda : Bangui dément
- "Menaces imminentes":
Bangui dément les accusations de Kigali (AFP)
- Le ministre rwandais de la Défense accuse : « La R.D.C., la Rca et le
Congo-Brazzaville prêts à envahir le Rwanda » (AFP)
- "Menaces imminentes" sur le Rwanda à partir de la RDCongo (MMCNews.com)
- Le démenti officiel de la RCA exprimé par le Ministre des Affaires Etrangères, AGBA
OTIKPO MEZODE
LIBREVILLE, 19 juil (AFP) - 17h57 - La Centrafrique a vigoureusement démenti des accusations portées à son encontre par Kigali selon lesquelles des extrémistes hutus auraient reçu le renfort de troupes de Bangui, indique un communiqué officiel reçu vendredi par l'AFP à Libreville.
Le gouvernement centrafricain apporte "un démenti catégorique à cette allégation qu'il considère comme dénuée de tout fondement et malicieusement destinée à nuire aux relations de bon voisinage existant entre la République Centrafricaine et les pays voisins", affirme le communiqué signé du ministre des Affaires Etrangères, Agba Otikpo Mezode.
Le 11 juillet, le ministre rwandais de la Défense, le général de brigade Emmanuel Habyarimana, avait affirmé à la presse à Kigali que "des menaces imminentes pèsent contre la sécurité du Rwanda en raison du soutien accru apporté ces derniers jours par Kinshasa aux forces négatives opérant dans l'est de la République démocratique du Congo".
"Les menaces les plus inquiétantes concernent le Sud-Kivu où les ex-FAR (Forces armées rwandaises, armée de l'ancien régime) et les miliciens Interahamwe ont été renforcés ces deux derniers mois par des troupes en provenance de Kinshasa, du Congo-Brazzaville et de la République centrafricaine", avait ajouté le ministre rwandais.
"Une telle allégation tendrait à faire croire que le territoire de la République Centrafricaine servirait de base à la déstabilisation des pays voisins", selon le communiqué de Bangui.
Le gouvernement centrafricain "connaît mieux que quiconque le prix de la paix et ne saurait se prêter à de tels actes", ajoute le communiqué.
L'armée centrafricaine, forte de quelque 3.000 hommes, est actuellement en pleine restructuration après la tentative de putsch du 28 mai 2001 et l'épreuve de force, survenue quelque mois plus tard, entre les autorités de Bangui et l'ex-chef d'état-major des forces armées, François Bozizé.
Le ministre rwandais de la Défense accuse : « La R.D.C.,
la Rca et le Congo-Brazzaville prêts à envahir le Rwanda » (19 juillet 2002)
Paul Kagame ne chercherait-il pas un prétexte pour s' impliquer dans les affaires
congolaises et centrafricaines ? Joseph Kabila étant devenu difficilement maniable à
cause de sa transparence, Paul Kagame a besoin d'autres ennemis pour continuer à semer la
mort dans la sous région.
Le ministre rwandais de la Défense a réuni tous les ambassadeurs accrédités dans son
pays devant la presse. Il leur a fait part des menaces qui peseraient sur le Rwanda à
partir de la Rd Congo. Ces menaces viendraient des extrémistes hutu qui, à l'occasion, a
annoncé le ministre rwandais, ont une aide accrue des gouvernements du Congo Brazzaville
et de la République Centrafricaine sans oublier celle bien entendu de la RdCongo. Ces
trois pays, selon Kigali sont prêts à envahir le Rwanda.
Comme pour appuyer ses accusations, Kigali a présenté à la presse quatre prétendus
interamwhe dont un s'appellerait Kongolo nom qu'on lui aurait donné afin de passer comme
Congolais. Les quatre hommes auraient été arrêtés lors des affrontements entre l'Apr
et les hommes de Masunzu dans les plateaux de Minembwe où ils combattraient dans les
rangs des Fac. Etonnant que par hasard seul les interamhwe combattant aux côtés des Fac
aient été arrêtés. C'est pour dire que Kagame ment, mais il ne sait pas mentir.
Des menaces qui relèvent de l'imagination de Kigali
Il y a bientôt quatre ans depuis que les troupes rwandaises sont sur le territoire
congolais. Les victimes congolaises de cette guerre ne se comptent plus. Les scandales à
l'instar des différentes guerres de Kisangani sont également légion. Que tout cela
n'ait pas réussi à faire changer la donne et particulièrement rendre la communauté
internationale un peu sensible aux douleurs des Congolais, cela étonne.
Sortis de leur étonnement, les Congolais ont compris qu'ils luttaient contre un ennemi
sponsorisé par ceux qui sont sensés trouver la solution à la crise. D'aucuns sont
allés très loin sans risque de se tromper jusqu'à dire clairement que c'est la
communauté internationale qui faisait la guerre au Congo.
Paul Kagame, le président fasciste joue un rôle délicat, voire ingrat dans cette crise.
Tout ce qu'il a à faire, c'est d'exécuter sans faille la tâche attendue de lui,
conscient du fait que les résolutions de l'Onu pour quitter le Congo ou démilitariser
Kisangani ne constitueraient que des gouttes d'eau sur les plumes d'un canard. On comprend
dès lors pourquoi la position du président rwandais n'a pas changé. Comment le
serait-elle lorsque le Rwanda ne reçoit aucune pression.
Pour se donner bonne conscience et tenter de couvrir les vrais commanditaires de cette
guerre, Paul Kagame est obligé de trouver des prétextes en plus de l'excuse suprême qui
l'oblige à rester au Congo, à savoir la présence des interamhwe sur le territoire
congolais.
Et le président rwandais redouble d'ardeur en agitant son fond de commerce chaque fois
qu'il se sent en difficulté sur le plan militaire, social ou diplomatique. Sa chance
c'est qu'il a des oreilles attentives pour l'écouter à l'Onu. Et pourtant, Kagame ne
développe aucun argument convainquant.
Kagame aux abois
Paul Kagame a eu beaucoup de chance jusque-là. On peut même dire qu'il a eu un moment de
plaisir de voir toute la communauté internationale à son service. Mais on sait que cela
ne pourra pas durer. Le président rwandais compte sur le Rcd-Goma pour accomplir son
oeuvre sur le territoire congolais.
Et la force du Rcd résidait dans la multiplication des rébellions qui, selon le souhait
de Kagame devraient conduire à l'implosion de la Rd Congo. Malheureusement, l'Accord de
Sun City amène le président rwandais à revoir ses calculs. L'entrée des territoires
sous contrôle de Mbusa Nyamwisi dans le camp de la patrie sans oublier le retour à la
paix dans le Nord Equateur n'arrange pas Kigali. Avec cette donne, la balkanisation de la
Rd Congo s'éloigne.
Il reste sans doute la partie sous contrôle rwandaise sous-couvert Rcd-Goma. Pour que
Kigali se sente en sécurité dans son projet de rester perpétuellement en Rd Congo, il a
besoin d'un Rcd-Goma relativement solide même en apparence. Malheureusement, ce rêve est
devenu une chimère depuis que l'affaire Masunzu a éclaté, dossier que la rédaction de
L'Avenir a toujours pris avec des pincettes. Car Kagame est capable de tout, même de
fabriquer de toutes pièces un Masunzu pour le besoin de la cause.
Mais ce qu'on peut considérer comme un grand coup, c'est le dénuement de l'Apr qui ne
peut plus combattre derrière quelques marionnettes congolaises. Car, à ce jour, le
Rcd-Goma s'est vidé de tous les soldats congolais. Ce qui en restait encore, soit une
unité, a fait défection. En effet, 1.300 soldats congolais de Rcd-Goma ont rejoint les
rangs de l'armée nationale, les Fac. Il s'agit de l'unité qui était en garnison à
Djolu à la frontière entre la Province Orientale et la Province de l'Equateur. C'est
pour cette raison que le général des Fac. François Olenga a fait le déplacement de
Boende dans la Province de l'Equateur pour accueillir ces déserteurs.
Tout cela ne peut qu'agiter davantage le fasciste Paul Kagame. Et la défection des
soldats du Rcd-Goma confirmée du reste par la Monuc au moment où Kigali entraîne
Etienne Tshisekedi pour prendre le leadership de la rébellion de l'insomnie à Kigali. On
comprend encore une fois pourquoi Paul Kagame s'agite.
L'alerte que Kigali a lancée ne répond à aucune réalité. Par quel miracle et pour
quel intérêt le Congo Brazza et la République centrafricaine se mettraient à préparer
une attaque contre le Rwanda. Paul Kagame n'ayant plus d'argument pour justifier le
maintien de ses troupes au Congo, cherche à élargir le nombre de ses « ennemis » dans
le seul but d'émouvoir la communauté internationale. Comme on le voit, Kagame tient à
son projet de mettre l'Afrique centrale à feu et à sang. On se demande si ces
accusations de Kagame contre la Rca et le Congo Brazza ne constituent pas déjà la
recherche de prétexte par Kigali pour justifier la déstabilisation de ces deux pays.
Cela confirme nos propos lorsqu'on demandait hier à l'Afrique en général et à
l'Afrique centrale en particulier, de se mobiliser contre le danger que représente le
régime Paul Kagame.
Nos ancêtres n'avaient pas tort de dire que lorsque la case du voisin brûle, on ne reste
pas tranquille sous son toit. Malheureusement beaucoup de dirigeants de la sous-région ne
sont pas assez souples et libres pour comprendre le devoir de la solidarité face au
danger que fait peser l'Hitler africain sur toute la sous-région.
/ MMCNews.com
"Menaces
imminentes" sur le Rwanda à partir de la RDCongo
KIGALI (AFP), le 11-07-2002 - Des "menaces imminentes" pèsent sur le
Rwanda à partir de l'est de la République démocratique du Congo (RDCongo) venant
d'extrémistes hutus qui auraient reçu le renfort de troupes de Kinshasa, Brazzaville et
Bangui, a indiqué jeudi le gouvernement rwandais.
"Des menaces imminentes pèsent contre la sécurité du Rwanda en raison du soutien
accru apporté ces derniers jours par Kinshasa aux forces négatives opérant dans l'est
de la RDC", a déclaré le ministre rwandais de la Défense, le général de brigade
Emmanuel Habyarimana, lors d'une rencontre avec le corps diplomatique et la presse.
"Les menaces les plus inquiétantes concernent le Sud-Kivu où les ex-FAR (Forces
armées rwandaises, armée de l'ancien régime) et les miliciens Interahamwe ont été
renforcés ces deux derniers mois par des troupes en provenance de Kinshasa, du
Congo-Brazzaville et de la République centrafricaine", a ajouté le ministre.
Les ex-FAR et les miliciens Interahamwe (extrémistes hutus) sont les principaux
responsables du génocide de 1994 au Rwanda qui a fait, selon les autorités de Kigali, un
million de morts parmi les Tutsis (minoritaires) et les Hutus modérés.
Kigali justifie la présence de troupes rwandaises dans l'est de l'ex-Zaïre par la menace
que ferait peser sur sa sécurité les extrémistes hutus.
D'autre part, l'armée rwandaise a présenté à la presse et au corps diplomatique quatre
combattants hutus rwandais "capturés le mois dernier au cours de combats dans les
plateaux du Minembwe".
"On nous avait donné des noms congolais pour nous intégrer plus facilement au sein
des FAC (Forces armées congolaises)", a affirmé l'un d'entre eux qui portait le nom
de Kongolo dans les FAC.
Le secrétaire général au ministère des Affaires étrangères et de la coopération,
Joseph Mutaboba, a de son côté lancé un appel à la communauté internationale.
"Les menaces sont là, les preuves aussi, il ne faudrait pas vous fermiez les yeux,
c'est pour cela que nous vous en parlons", a-t-il dit. "J'espère que vous ne
remettrez pas à demain ce que vous pouvez faire aujourd'hui", a-t-il dit.
Avant la cérémonie de clôture mercredi du sommet de l'Union africaine à Durban
(Afrique du sud), le président rwandais Paul Kagamé avait déclaré que "les
Interhamwe, dont nous demandons le désarmement et le rapatriement (au Rwanda), basés au
Congo, constituent toujours le problème le plus important".
"Notre demande n'a pas changé. S'ils quittent le Congo, nous n'avons plus de raison
d'y rester", avait-il précisé.
Jeudi, le ministre rwandais de la Défense a affirmé que "certains des renforts sont
arrivés dans les hauteurs de Minembwe pour appuyer les hommes de Masunzu".
"Nous sommes en train de les repousser", a-t-il assuré.
L'armée rwandaise, considérée comme l'une des plus puissantes d'Afrique, combat depuis
cinq mois les troupes d'un leader tutsi congolais, le commandant Patrick Masunzu, dans les
Hauts-plateaux de la province du Sud-Kivu, frontalière du Rwanda.
Le commandant Masunzu rejette la "tutelle" du Rwanda dans cette région et se
bat contre ce qu'il considère comme "l'envahisseur rwandais".
De violents combats ont opposé, du 5 au 8 juillet, les hommes de Masunzu à l'Armée
patriotique rwandaise (APR), près de la localité de Minembwe, au coeur des
Hauts-plateaux, à environ 80 km au sud-ouest d'Uvira (est).
"Ce sont actuellement trois brigades des ex-FAR et des miliciens Interahamwe qui
combattent actuellement dans les secteurs de Minembwe, Kilembwe et Rulimba dans la
province du Sud-Kivu", a affirmé de son côté le ministère de la Défense dans un
communiqué distribué jeudi à Kigali.
Le démenti officiel de la RCA exprimé par le Ministre des Affaires Etrangères, AGBA OTIKPO MEZODE
COMMUNIQUE DE PRESSE
Selon une dépêche de lAgence France Presse (AFP), parue le 11 juillet dernier, «
des menaces imminentes pèseraient sur le Rwanda à partir de lest de la République
Démocratique du Congo (RDC) venant dextrémistes Hutus qui auraient reçu le
renfort de troupes de Kinshasa, Brazzaville et Bangui, a indiqué jeudi le gouvernement
rwandais. »
Une telle allégation tendrait à faire croire que le territoire de la République
Centrafricaine servirait de base à la déstabilisation des pays voisins.
Le Gouvernement de la République Centrafricaine qui se félicite actuellement du concours
des Nations Unies à travers le BONUCA pour le processus de consolidation de la paix en
République Centrafricaine connaît mieux que quiconque le prix de la paix et ne saurait
se prêter à de tels actes.
Le Gouvernement de la République Centrafricaine apporte donc un démenti catégorique à
cette allégation quil considère comme dénuée de tout fondement et malicieusement
destinée à nuire aux relations de bon voisinage existant entre la République
Centrafricaine et les pays voisins.
Fait à Bangui, le 17 juillet 2002
Pour le Gouvernement de la République Centrafricaine,
Le Ministre des Affaires Etrangères
AGBA OTIKPO MEZODE