A Monsieur Jacques Chirac
Président de la République Française
Palais de l’Elysée
55, rue du Faubourg Saint Honoré
75008 Paris

      

Paris le 05 Août 2002

Objet : -Situation de crise en R.C.A.
-Dialogue national

Monsieur le Président,

A l’heure où les Autorités françaises vont recevoir une délégation centrafricaine conduite par le Premier Ministre pour des séances de travail, le comité en France de la Convention des Démocrates Centrafricains pour la Réconciliation Nationale (C.D.C.R.N.) se félicite de l’initiative des Autorités française d’aider une fois de plus le Gouvernement centrafricain à rechercher ensemble, dans le cadre d’une telle rencontre, les voies et moyens les meilleurs, pour sortir la R.C.A. de la crise où elle s’empêtre.

Le Comité attire respectueusement votre attention et celle des Autorités françaises sur la récurrence des crises en Centrafrique en soulignant leurs caractères structurels et leurs causes profondes dont les origines se trouvent dans la gestion clanique et patrimoniale de la chose publique, ce dans un pays devenu depuis fort longtemps un état d’infra droit, caractérisé surtout par :

• " L’ethnisation " à tous les niveaux institutionnels : administratif, judiciaire, législatif et militaire ;
• La prévarication, la concussion, l’impunité ;
• La confiscation des libertés démocratiques et leur lot de répressions violentes, érigées en système de gouvernement.

Malgré les conseils de ses pairs de la C.E.M.A.C., de l’Union Africaine, et des pays amis de l’Union Européenne comme la France et l’O.N.U., le Président PATASSE s’est toujours refusé à tout vrai dialogue.

Le Comité en France de la Convention des Démocrates Centrafricains pour la Réconciliation Nationale vous lance un appel solennel , afin d’intervenir auprès du Président PATASSE et de son gouvernement pour la convocation d’un dialogue national réunissant les représentants de toutes les forces vives du pays, afin de rechercher à travers cette opportunité d’échange responsable et sincère, les solutions centrafricaines à la sortie de crise.

Eu égard à ce qui précède, devant la misère du peuple centrafricain et les risques d’implosion qui en découlerait, par ses conseils et son aide matérielle, la France peut contribuer efficacement à l’organisation de ce rassemblement.

Restant à votre entière disposition pour tous conseils et avis sur sa démarche auprès de votre très haute bienveillance, le Comité en France de la Convention des Démocrates Centrafricains pour la Réconciliation Nationale vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de sa très haute considération.

Pour le Comité