CENTRAFRIQUE EN CRISE: 28 MAI 2001... UN AN PLUS TARD... TROP PARLER PEUT TUER !
Simple constat de désolation...
Un an plus tard, il me semble que nous nous contentions seulement de "vociférer" ou de "blasphémer" sans être pragmatique ! Ces événements gravissimes n'auraient-ils pas valu une messe afin d'honorer la mémoire des victimes innocentes, à défaut de mobilisation qui aurait pu marquer les consciences, un an plus tard ?
L'idée m'était belle et bien venue mais je n'ai pas osé, une fois de plus, exploiter la souffrance de mes compatriotes afin de me propulser sur le devant de la scène du microcosme politique centrafricain... Je laissais, de ce fait, l'initiative à d'autres... Mais... ma désolation est grande !
Mais patience ! Sans doute l'année prochaine, nous ferions mieux !
Chers compatriotes, à jamais, vos sangs irriguent notre destiné !!
Action, Abnégation, Humilité et Patience doivent absolument nous guider afin que le pays renoue avec l'humanité !
"Trop parler peut tuer" !
Sans polémique gratuite !
Henri GROTHE (Kodro, Mardi 28 Mai 2002 )
La Centrafrique encore convalescente, un an après le putsch manqué
AFP, Bangui, 28 mai 2002 - 9h30 - Un an après le putsch manqué du 28 mai 2001, point de départ d'une année de crises à répétition, la Centrafrique se remet doucement mais reste confrontée à de lourdes difficultés financières et à une tension larvée à sa frontière nord avec le Tchad.
Dans la capitale, où le couvre-feu a été définitivement levé le 9 mai, les Banguissois vaquent à leur survie, dans une grande précarité, sur fond de recrudescence des braquages.
Au nord, il a fallu appeler les transporteurs à un "sursaut patrotique" pour aider à ramasser la récolte annuelle de coton avant qu'elle ne pourrisse sur place.
Pendant ce temps, le gouvernement de Martin Ziguélé paye tant bien que mal les salaires des fonctionnaires, environ un mois sur deux, et s'active pour signer au plus vite un accord triennal avec le Fonds monétaire international (FMI), dont la revue débute mercredi à Paris.
Un accord avec le FMI "débloquerait l'aide multilatérale et bilatérale avec ce pays qui a grand besoin d'oxygène", relève un diplomate étranger, ajoutant: "Ici, dès que les salaires sont payés, la différence se voit à l'oeil nu sur les marchés".
En attendant, les performances des régies fiscales et douanières, qui assurent à la RCA l'essentiel de ses revenus propres, restent faibles.
Pauvre, enclavée, marquée par une culture tenace de l'alternance politique par la kalachnikov, la RCA paye encore cher la facture de sa dernière poussée de fièvre. En témoigne son budget 2002, en déficit de 56% par rapport à celui déjà maigre de 2001.
Tout a commencé dans la nuit du 27 au 28 mai 2001. Un commando attaque à l'arme automatique et au mortier la résidence du président Ange-Félix Patassé, qui échappe de peu à l'assaut.
Dix jours d'âpres combats et de pilonnages sont nécessaires aux forces loyalistes, appuyées par un contingent libyen et les rebelles de Jean-Pierre Bemba, venus de RDCongo, pour venir à bout des putschistes.
Ceux-ci sont d'anciens officiers de l'ethnie minoritaire yakoma ayant déjà participé aux mutineries de 1996-97. Leur chef, selon les autorités, est le prédécesseur du président Patassé, le général André Kolingba (1981-93).
Bilan officiel: 59 morts. Au delà, plus de 80.000 déplacés, des exactions contre les Yakomas qui s'exilent, une économie par terre.
Le pays n'est pas au bout de ses surprises. Le 27 août, le ministre de la Défense, Jean-Jacques Démafouth, est incarcéré. Le 2 novembre, l'Unité de sécurité présidentielle tente d'arrêter le chef d'état-major des armées, le général François Bozizé. Les deux hommes sont accusés d'avoir nourri des ambitions personnelles exacerbées, à la faveur ou après le putsch.
Mais le général Bozizé résiste par les armes avant de se réfugier au sud du Tchad, provoquant une nouvelle crise, cette fois entre les deux pays.
M. Patassé ne comprend pas pourquoi son "frère" Idriss Deby refuse de lui livrer le général félon qu'il veut juger à Bangui.
N'Djamena s'alarme de possibles troubles près de son bassin pétrolier du sud et de la présence militaire libyenne à Bangui.
Au plus fort de la crise, en décembre, deux sommets concurrents de chefs d'Etat organisés à Khartoum et Libreville par les parrains politiques du président Patassé, le leader libyen Mouammar Kadhafi et le président gabonais Omar Bongo, calment provisoirement la tension.
Début 2002, le Tchad se fâche à nouveau pour dénoncer les exactions commises à la frontière contre des Tchadiens. Les présidents Deby et Patassé ont affirmé le 10 avril que "les nuages sont désormais dissipés". Mais un dérapage semble toujours possible.
Au plan intérieur, le pouvoir a donné des gages d'apaisement en invitant les yakomas à regagner le pays. Plusieurs milliers d'entre eux sont rentrés, surtout après le début du procès des putschistes présumés, à la mi-février.
Mais le procès a été suspendu "sine die" au bout de trois semaines, après un boycottage des avocats. L'abcès attend encore d'être vidé.