Incinération d'armes de guerre à Bangui en présence du président Patasé


Incinération pour vendredi de près d'un millier d'armes légères (annonce - report samedi 15 juin 2002)*

AFP, Bangui, 13 juin 2002 - 14h26 - Un millier d'armes légères, récupérées dans le cadre de la campagne nationale de désarmement lancée en janvier, seront incinérées vendredi, a-t-on appris jeudi de source officielle.

Ces armes ont été restituées volontairement par près de 600 détenteurs illégaux d'armes de guerre, parmi lesquels 485 se sont portés volontaires à la réinsertion socio-professionnelle, a précisé le comité technique de désarmement.

Ces armes ont été soit illégalement sorties des casernes, à l'occasion des troubles politico-militaires à répétition de 1996-97 et 2001, soit introduites en République centrafricaine (RCA) à partir de pays voisins en guerre, comme la République démocratique du Congo.

La campagne nationale de désarmement menée par le gouvernement centrafricain avec l'appui du PNUD, de l'Allemagne, du Canada, et de la Suisse, vise à collecter 4.000 armes légères sur une période d'un an, et à favoriser la réinsertion socio-professionnelle des désarmés volontaires.

La réinsertion, qui a fait l'objet de discussion avec les autorités le mois dernier lors de la visite à Bangui d'une mission onusienne, devrait être facilitée notamment par la mise en oeuvre d'une politique de distribution de micro-crédits.

C'est la troisième fois qu'il sera procédé en RCA à l'incinération d'armes de guerre. Une première opération de ce type, portant sur plusieurs centaines d'armes légères s'était déroulée en 1998, lors de la conférence de réconciliation nationale. Plusieurs centaines d'autres armes avaient été incinérées en 1999.

Outre les armes devant être incinérées vendredi, le comité technique de désarmement a précisé avoir récupéré 9 armes lourdes, 37 roquettes, 2 obus de 120 mm, 6 obus de 60 mm, près de 100;000 munitions tous calibres confondus, et 1204 explosifs, tous calibres confondus.


L'ONU demande la "mise en oeuvre intégrale" des décisions

AFP, Bangui 14 juin 2002 - 19h07 - Le général Lamine Cissé, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, a demandé vendredi à Bangui "la mise en oeuvre intégrale" des décisions ou recommandations adoptées sous son égide en vue de consolider la paix dans le pays.

"Il ne nous suffit point de nous rencontrer et d'adopter des décisions et recommandations si, en définitive, celles-ci doivent demeurer lettre-morte. L'essentiel, c'est leur mise en oeuvre intégrale", a déclaré le général Cissé à l'occasion de la deuxième rencontre des partis pour un dialogue politique, organisée par le Bureau des Nations Unies pour la Centrafrique (BONUCA).

Le représentant de l'ONU faisait allusion à l'absence de mise en application des recommandations adoptées lors de la première rencontre de ce type, en février dernier, qui portaient essentiellement sur l'accès de tous les partis politiques, y compris de l'opposition, aux médias d'Etat.

Reconnaissant implicitement que ces recommandations étaient restées lettre morte, le ministre d'Etat centrafricain à la communication, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, a déclaré: "En ce qui concerne l'accès des partis politiques consacrés dans nos textes législatifs, il est apparu que certaines dispositions mal définies ont provoqué dans leur application des dysfonctionnements ayant entraîné un blocage".

"C'est pourquoi, a poursuivi le ministre, la loi sur la liberté de la communication en RCA, et celle portant organisation et fonctionnement du Haut-Conseil de la communication, ont fait l'objet de révision".

"Les nouveaux projets de loi, présentement sur le bureau de l'Assemblée Nationale, n'attendent plus que le vote des élus du peuple pour être mises en application", a assuré le ministre d'Etat.

Les travaux de cette deuxième rencontre entre partis politiques, parlementaires et gouvernement, doivent s'achever samedi.

Présent en RCA depuis février 2OOO en vertu d'un mandat confié par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le BONUCA a pour mission principale "d'appuyer les efforts du gouvernement pour consolider la paix et renforcer les institutions démocratiques".


* La pluie entraîne le report de la cérémonie d'incinération des armes

AFP, Bangui, 14 juin 2002 - 19h39 - La pluie a entraîné le report à samedi de la cérémonie d'incinération d'un millier d'armes prévue vendredi après-midi à Bangui en présence du président centrafricain Ange-Félix Patassé, a constaté un journaliste de l'AFP.

"S'il pleut, a affirmé le chef de l'Etat centrafricain en demandant le report de la cérémonie, cela veut dire que nos coeurs ne sont pas encore purs. Cette pluie va laver nos coeurs et demain, dans la sérénité, nous pourrions parachever cette cérémonie combien importante pour la paix dans notre pays".

Le gouvernement, le corps diplomatique, des représentants des organismes internationaux, des personnalités politiques, militaires et judiciaires, avaient pris place sous des tribunes dressées pour la circonstance afin d'assister à la cérémonie retransmise en directe par la Radio Nationale.

Les armes qui doivent être incinérées ont été collectées dans le cadre d'une campagne nationale de désarmement lancée en janvier dernier par le Premier ministre Martin Ziguélé qui s'est fixé un double objectif: le ramassage de 4.OOO armes légères et la réinsertion socio-professionnelle de 4OO désarmés volontaires.


Cérémonie solennelle d'incinération de plus de 1.000 armes de guerre

AFP, Bangui, 15 juin 2002 - 15h33 - Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a procédé solennellement samedi à l'incinération de plus d'un millier d'armes légères à Bangui, en demandant à toute l'"Afrique centrale de lutter contre la prolifération d'armes de guerre", a constaté un journaliste de l'AFP.

"Le désarmement ne concerne pas uniquement la RCA", a déclaré le président Patassé, au début de cette cérémonie qui s'est déroulée sur l'avenue des Martyrs, une des principales artères de la capitale centrafricaine, en présence notamment du corps diplomatique et d'une foule nombreuse estimée à plusieurs milliers de personnes.

"C'est toute la sous-région d'Afrique centrale qui doit lutter contre la prolifération et la détention illégale d'armes de guerre (...) "Tous ceux qui ne rendront pas les armes qu'ils détiennent seront considérés comme des terroristes", a averti le chef d'Etat centrafricain.

La cérémonie a débuté par une prestation de l'orchestre de l'armée nationale, le "Commando Jazz", qui a joué une chanson invitant les Centrafricains à restituer les armes détenues illégalement, suivie d'un spectacle de danse traditionnelle.

Avant le président Patassé, plusieurs personnalités se sont succédées au micro pour souligner l'importance de ce désarmement, parmi lesquelles le général Lamine Cissé, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique.

Puis, accompagné notamment du président de l'Assemblée Nationale, du Premier ministre et du général Cissé, le président Patassé s'est vu remettre un flambeau pour allumer à distance le bûcher haut d'au moins deux mètres où avaient été placées les armes destinées à l'incinération.

Lors des deux précédentes opérations d'incinérations en 1999, des armes entassées avaient été arrosées d'essence puis incendiées respectivement par des soldats de la MISAB (Mission Internationale de Surveillance des Accords de Bangui) en 1998, et de la MINURCA (Mission des Nations Unies en République Centrafricaine), deux forces qui ont depuis quitté le pays.

Restituées volontairement, ces armes ont été soit illégalement sorties des casernes, à l'occasion des troubles politico-militaires à répétition de 1996-97 et 2001, soit introduites en République centrafricaine (RCA) à partir de pays voisins en guerre, comme la République démocratique du Congo.


Actualité Centrafrique - Dossier 10