Le ministre centrafricain des finances, Eric Sorongopé Zoumandji, en comparution risque de faire les frais des détournements chroniques des deniers publics
AFP, Bangui, 9 juillet 2002 - 18h24 - Le ministre d'Etat aux Finances et au Budget, M. Eric Sorongopé Zoumandji, a été placé en garde à vue à l'issue de son audition lundi par la police judiciaire (PJ) de Bangui, où il était entendu pour une affaire de corruption, a-t-on appris mardi de source policière.
Le ministre d'Etat, qui a été entendu par le Service des Affaires économiques de la PJ, est accusé de "corruption" et "complicité de détournement de deniers publics", a expliqué un officier de police judiciaire sous couvert d'anonymat.
"Sa responsabilité a été déterminée dans des détournements massifs au niveau des Impôts, du Trésor public et de l'Education nationale", a-t-il ajouté.
Le ministre d'Etat, qui a été autorisé samedi soir à comparaître devant les policiers après un décret présidentiel, restera en garde à vue jusqu'à ce qu'il soit déféré devant le parquet de Bangui, a précisé l'officier de police.
"L'enquête se poursuit et d'autres membres du gouvernement pourraient être amenés à comparaître devant la PJ", a par ailleurs indiqué la même source.
M. Sorongopé, considéré comme un proche du chef de l'Etat, est un membre influent du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), le parti présidentiel au pouvoir.
Son audition et son placement en garde à vue fait suite à un rapport du ministère de la Justice et à l'arrestation de plus d'une vingtaine de cadres des services des impôts, du Trésor public et de l'Education nationale, accusés de détournements de deniers publics.
Cette vaste affaire de corruption et de détournement de fonds publics serait liée à des décaissements de l'Etat centrafricain pour la réalisation de marchés publics jamais exécutés.
La mise en cause du ministre d'Etat aux Finances et au Budget intervient dans un contexte politique très lourd en raison de graves malversations financières mises au jour dans de nombreuses administrations et alors que le pays est au bord de la banqueroute.
Plusieurs catégories de fonctionnaires, notamment les personnels sanitaires, s'étaient mis en grève ces dernières semaines pour réclamer le paiement d'arriérés de salaires.
CAR finance minister arrested
By Lucy Jones in Bangui, Central African Republic
FT.com, July 9 2002 16:22 - As leaders
gather in South Africa for the formal launch of the African Union, which aims to promote
greater democracy and economic reform in Africa, an anti-corruption campaign in the
Central African Republic has claimed the scalp of the country's finance minister.
Government officials confirmed on Tuesday that the country's Eric Sorongope
was the latest senior official to have been arrested on charges relating to embezzlement
of government funds.
"The president signed a decree on the weekend which removed the minister's
parliamentary immunity - he was then arrested trying to escape via the port yesterday
evening," the prime minister's spokesman said.
An adviser to the prime minister and several high level customs officials were arrested
last week.
Martin Zigul, prime minister, stepped up a nationwide anti-corruption campaign earlier
this year, as part of the conditionality for a World Bank loan, the aim being to increase
tax collection and deter the illegal import and export of goods.
CAR has a number of continuing World Bank projects, and is awaiting approval of a poverty
reduction programme.
An anti-corruption commission has been established, presided over by the prime minister,
which works alongside existing state tax inspectors.
Although the local press has criticised the commission for including members previously
accused of misappropriating funds, its work has spread fear through government ministries.
"Who's next?" asked one newspaper headline on Tuesday, next to a cartoon
portraying the finance minister behind bars.
More arrests are expected to follow over the next few days. "This is a sincere
campaign - people close to the president have been arrested. But the prime minister is
fighting corruption almost single-handedly," said one official. FT.com
Un ministre autorisé à comparaitre devant la police judiciaire
AFP, Bangui, 7 juillet 2002 - 14h24 - Le chef de l'Etat centrafricain Ange-Félix Patassé a autorisé samedi soir le ministre d'Etat aux Finances et au Budget, M. Eric Sorongopé Zoumandji, à se présenter devant la police judiciaire, a annoncé le porte-parole de la présidence, Prosper N'douba.
Conformément au code de procédure pénale et à la Constitution centrafricaine, un ministre ne peut être cité à comparaitre devant la justice qu'après autorisation du Président de la République accordée par décret. Dans le cas présent, la décision a été prise à la suite d'un rapport du Ministère de la Justice, a-t-on précisé de source officielle.
La prochaine comparution de M. Sorongopé Zoumandji devant la police judiciaire fait suite à l'arrestation de plus d'une vingtaine de cadres des impôts, du Trésor public et de l'Education nationale, accusés de détournements de deniers publics.
Depuis un moment, le climat politique en Centrafrique s'alourdit en raison de graves malversations financières mises au jour dans de nombreuses administrations alors que le pays est au bord de la banqueroute.
Récemment, un séminaire national s'est tenu à Bangui à l'initiative du gouvernement, appuyé par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), sur la stratégie à adopter pour restaurer l'autorité de l'Etat et réprimer la corruption.
L'éventualité de la révision du code pénal en vue d'introduire des sanctions contre l'enrichissement illicite et le blanchiment de l'argent sale est également envisagée.
Le ton se durcit autour de la question de l'autorité de l'Etat et de la répression de la corruption entre la Présidence et le gouvernement d'une part, l'Assemblée nationale de l'autre.
Evoquant ces détournements, le président de l'Assemblée Nationale, Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, s'est montré récemment extrêmement critique.
"Si les salaires, bourses et pensions ne sont pas payés régulièrement, c'est à cause de l'affairisme sauvage, des fraudes, de la recherche effrênée d'intérêts égoïstes de certains hauts cadres de l'administration qu'on croyait pourtant au-dessus de tout soupçon", avait-il déclaré le mois dernier.
Le président de l'Assemblée Nationale avait préconisé à cet effet "la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire" et exprimé l'indignation des députés "face à la pratique des détournements massifs des deniers publics, organisée par certains fonctionnaires véreux qui confondent manifestement intérêt général et intérêts particuliers".
L'annonce de cette autorisation présidentielle intervient alors que plusieurs catégories de fonctionnaires observent des mouvements de grève pour protester contre les arriérés de salaires non versés par l'Etat et qui, pour certains, dépassent les 24 mois.
Un membre du gouvernement autorisé à comparaitre devant la police judiciaire
AFP, Bangui, 7 juillet 2002, 14h19 - Le chef de l'Etat centrafricain Ange-Félix Patassé a autorisé samedi soir le ministre d'Etat aux Finances et au Budget, M. Eric Sorongopé Zoumandji, à se présenter devant la police judiciaire, a annoncé le porte-parole de la présidence, Prosper N'douba.
Conformément au code de procédure pénale et à la Constitution centrafricaine, un ministre ne peut être cité à comparaitre devant la justice qu'après autorisation du Président de la République accordée par décret. Dans le cas présent, la décision a été prise à la suite d'un rapport du Ministère de la Justice, a-t-on précisé de source officielle.
La prochaine comparution de M. Sorongopé Zoumandji devant la police judiciaire fait suite à l'arrestation de plus d'une vingtaine de cadres des impôts, du Trésor public, et de l'Education nationale, accusés de détournements de deniers publics.
Depuis un moment, le climat politique en Centrafrique s'alourdit en raison de graves malversations financières mises au jour dans de nombreuses.
(FT.com)