LE DEPUTE WANFIO ROMPT LE SILENCE ET PREND L'OPINION NATIONALE ET INTERNATIONALE A TEMOIN PAR UN COMMUNIQUE DE PRESSE
Lors de la crise consécutive à la tentative
d'arrestation de l'ex Chef d'Etat Major des Forces armées centrafricaines (FACA)
François Bozizé courant novembre 2001, j'ai été arrêté et placé en garde à vue
dans les locaux du 114-Eclair de l'Unité de la Sécurité Présidentielle, pendant 1 mois
et 20 jours.
Il ne m'était reproché aucun crime ni délit, sauf mon appartenance à la même ethnie
que l'ancien Chef d'Etat Major.
Le paradoxe, c'est que cette arrestation arbitraire qui n'est rien d'autre qu'un
kidnapping et une séquestration, a été effectuée alors que mandaté par le Groupe des
Sages de Bossangoa, j'étais porteur de propositions visant à apaiser la tension.
Depuis ma libération, en date du 25 décembre 2001 et celle de mes compagnons
d'infortune, j'ai décidé d'observer le silence.
Cependant, en raison de la gravité et de la multiplicité des provocations, intimidations
et menaces dont je suis l'objet et des risques sérieux d'atteinte à mon intégrité
physique, je me vois contraint, aujourd'hui, de rompre ce silence et de prendre à témoin
l'opinion nationale et internationale sur ce qui pourrait m'advenir. En effet, dès ma
libération, une personne faisant semblant d'être un malade mental a été chargée de
surveiller mes faits et gestes, en se plaçant sous un manguier derrière la clôture de
mon domicile pendant trois semaines, mais elle a été repérée.
De même, des jeunes se faisant passer pour des élèves, ont eu pour mission de
surveiller ma concession en relevant les numéros d'immatriculation des véhicules qui
entrent dans ma concession. Sept téléphones portables ont été remis à sept personnes
dont trois habitent le quartier Bafio, deux le quartier Kaïmba et deux le quartier
Nguitto 3 pour les mêmes fins.
Le 1er août 2002, aux environs de 17 heures, au PK 10 sortie nord de Bangui, j'ai été
victime d'un pseudo vol à main armée (braquage) dont l'auteur est le soldat Poutiya du
BIT ( ex RDOT). En réalité, c'est une mission tendant à m'éliminer physiquement qui a
été confiée à cette personne, mais qui a échoué.
Les 19 et 20 août 2002, dans la journée, ma concession a été l'objet d'une intense
surveillance aérienne par l'avion utilisé dans l'opération de ratissage militaire
effectué à BoyRabbe le 07 novembre 2001, que les habitants de Boy-Rabbe ont baptisé
sinistrement « Air Boy-Rabbe .» Cet avion a survolé à très basse altitude et tout
Boy-Rabbe s'en était rendu compte et s'était interrogé avec grande inquiétude.
Dans la nuit du 19 au 20 août 2002, des éléments militaires armés se sont positionnés
à 50 mètres de ma concession et y sont restés jusqu'à 1 heure du matin. L'adjudant à
la tête de ces éléments a interrogé mon gardien pour savoir si j'étais présent à la
maison. Celui-ci lui a répondu que j'avais amené des tables-bancs dans ma circonscription
à Bossangoa.
Des rumeurs insistantes font état d'un projet de mon arrestation, je ne sais pour quel
délit ou crime, rumeurs confortées par une convocation de M. le Procureur de la
République près le Tribunal de grande instance de Bangui en date du 23 août 2002, dont
le motif n'est aucunement précisé.
Une fois de plus, la justice croit pouvoir s'affranchir de mon statut de Député exigeant
que le Bureau de lAssemblée nationale soit préalablement saisi.
Je tiens à préciser aux auteurs de ces provocations, intimidations et menaces que
l'assassinat du Député Wafio Jean Serges ne sera ni la solution miracle pour servir les
intérêts égoïstes et mesquins de certains, ni la réponse aux préoccupations
économiques, sociales et culturelles des Centrafricains.
Fait à Bangui, le 26 août 2002
Wafio Jean Serges
Député de Bossangoa 2
Source : Le Citoyen N°1444 du lundi 2 Septembre 2002