Des voix condamnant l'opération menée par les insurgés à Bangui


Annan appelle les rebelles de Centrafrique à déposer les armes

NEW YORK (Nations Unies), 28 oct (AFP) - 23h30 - Le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a appelé lundi les rebelles de Centrafrique (RCA), qui cherchent à renverser le président Ange-Félix Patassé, à déposer les armes.

"Le secrétaire général est très inquiet de la confrontation armée qui a éclaté vendredi dernier en République de Centrafrique entre des insurgés fidèles à l'ancien chef d'état-major (François Bozizé) et les forces gouvernementales", a déclaré son porte-parole.

M. Annan "réitère sa condamnation de toute tentative de prendre le pouvoir par la force des armes et demande aux insurgés de déposer les armes", a ajouté le porte-parole, Fred Eckhard, dans un communiqué.

Les combats se sont poursuivis lundi à Bangui pour la quatrième journée consécutive entre forces loyalistes épaulées par des éléments libyens et congolais (RDC) et partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, qui ont progressé vers la résidence du chef de l'Etat Ange-Félix Patassé.

M. Eckhard a précisé que M. Annan avait demandé à la communauté internationale d'aider au plus vite à l'envoi d'une force d'observation interafricaine dans le pays.

Un accord conclu à Libreville (Gabon) le 2 octobre sous l'égide de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale) prévoyait notamment le déploiement en RCA, "dans un délai d'un mois", d'une force de 300 à 350 hommes.


Centrafrique: le secrétaire général exhorte les insurgés à déposer les armes

Nations Unies, New York, 28 octobre 2002 – A la suite de la récente recrudescence des combats en République centrafricaine, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a demandé la cessation immédiate des violences et exprimé son appui au déploiement de la Force d'observation interafricaine dans ce pays.

Dans un communiqué daté d'aujourd'hui, le secrétaire général a également réaffirmé sa condamnation "de toute tentative qui vise à prendre le pouvoir par les armes", et exhorté les insurgés à deposer les armes.

Les affrontements actuels, qui ont éclaté vendredi, opposent les troupes gouvernementales aux éléments loyalistes à l'ancien chef d'Etat-Major de l'armée.

La Force d'observation interafricaine, forte de 300 à 350 hommes originaires de plusieurs pays africains, aurait pour mission d'assurer la sécurité du Président Patassé, de participer à la restructuration des forces armées centrafricaines et de garantir le calme sur la frontière avec le Tchad.


Des opposants tchadiens "condamnent l'implication" du Tchad en Centrafrique

LIBREVILLE, 28 oct (AFP) - 11h37 - Des opposants tchadiens ont condamné lundi "l'implication du régime de N'Djamena" dans les événements en cours à Bangui, selon un communiqué transmis à l'AFP à Libreville.

Le Front national du Tchad rénové (FNTR) "condamne avec fermeté la tentative du président Idriss Deby visant à déstabiliser la République soeur centrafricaine", indique le communiqué.

"Le FNTR estime que l'implication du régime de N'Djamena dans cette entreprise de déstabilisation n'est qu'un secret de Polichinelle car le général (François) Bozizé (NDLR: qui a revendiqué l'opération) n'a pas les moyens d'enregistrer (...) un tel succès sur le terrain militaire", précisent les auteurs du communiqué.

"Le FNTR est convaincu que le président Idriss Deby, en agressant injustement la RCA, a déclenché les procédures de sa chute" et appelle le chef d'Etat tchadien "à retirer ses forces de la République soeur centrafricaine et de ne pas engager le peuple tchadien dans une aventure dont les conséquences seront imprévisibles", ajoute le texte.

Bangui est secouée depuis le 25 octobre par une épreuve de force militaire engagée par des partisans de l'ancien chef d'Etat-major des forces armées centrafricaines François Bozizé.

Créé il y a six ans, le FNTR a renoncé à la lutte armée en juin pour se consacrer à l'action politique.


Le Gabon condamne le "coup de force" de Bangui"

LIBREVILLE, 28 oct (AFP) - 10h37 - La présidence gabonaise a condamné "le coup de force perpétré à Bangui contre les autorités légitimes" dans un communiqué publié lundi à Libreville par le quotidien gouvernemental L'Union.

Le Gabon réaffirme "son rejet de toute action visant l'accession au pouvoir par des voies non constitutionnelles et condamne le coup de force perpétré à Bangui contre les autorités légitimes", indique le communiqué.

La présidence gabonais "rappelle que, suite à l'accord de Libreville du 2 octobre 2002, une force multinationale africaine d'observateurs et de sécurisation de 300 à 350 éléments a été constituée et sera opérationnelle dans les tous prochains jours", poursuit le texte.

Le communique, qui réaffirme l'attachement du Gabon "au maintien de la paix, de la stabilité, de la sécurité et de la démocratie en République centrafricaine et dans la sous-région", s'achève par "un appel à la communauté internationale et aux pays amis de la République centrafricaine en particulier pour qu'ils apportent leur soutien effectif à la mise en place de cette force".

L'accord de Libreville, conclu sous l'égide de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC), comprenait un plan en plusieurs points en vue de désamorcer la tension persistante entre la Centrafrique et le Tchad.

La force multinationale décidée à cette occasion devait initialement être déployée en Centrafrique dans un délai d'un mois.

Mais les chefs d'Etat-major des pays membres et du Mali, qui se sont réunis la semaine dernière à Libreville pour arrêter les modalités de déploiement de cette force, ont clairement reconnu qu'un tel délai ne pourrait être respecté, notamment pour des questions de financement, non résolues jusqu'à présent.


La France "condamne" la tentative de prise de pouvoir en Centrafrique

PARIS, 27 oct (AFP) - 14h54 - La France "condamne" la tentative de prise de pouvoir en Centrafrique, revendiquée par le général François Bozizé, et appelle les soldats rebelles à "déposer les armes", indique dimanche un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"La France condamne toutes les tentatives de renversement par la force de pouvoirs issus d'élections, et en particulier celle que revendique l'ancien général Bozizé", déclare dans ce texte un porte-parole du quai d'Orsay.

La France "réaffirme son soutien aux autorités centrafricaines et appelle les soldats rebelles à déposer les armes", ajoute le communiqué.

L'ancien chef d'état-major des forces centrafricaines François Bozizé a affirmé dimanche sur RFI diriger depuis Paris, où il se trouve actuellement, ce soulèvement armé contre le pouvoir à Bangui. Il n'a pas caché que son objectif était le départ du président centrafricain Ange-Félix Patassé.

Interrogé sur ce que comptaient faire les autorités françaises, le quai d'Orsay a dit ignorer où se trouvait le général Bozizé. "Nous ne savons pas où il est", a affirmé un porte-parole.

Paris invite d'autre part les "pays de la région à respecter la souveraineté et l'intégrité du territoire" de la République centrafricaine.

Une offensive a été lancée dimanche matin à Bangui contre les partisans du général Bozizé. Les forces loyalistes, appuyées par un contingent libyen présent à Bangui depuis la tentative de coup d'Etat de mai 2001, ont reçu le soutien d'éléments armés venus de République démocratique du Congo (RDC).

Les partisans de Bozizé, qui sont arrivés aux portes de Bangui en provenance du nord de la Centrafrique où ils s'étaient repliés depuis un an, seraient au nombre d'une soixantaine à une grosse centaine. Ils occuperaient des positions à une dizaine de kilomètres du centre-ville, selon des témoins.

Ces événements surviennent alors que le contentieux entre le Tchad et la Centrafrique semblait en passe d'être réglé à la suite d'un sommet des chefs d'Etat d'Afrique centrale à Libreville début octobre. Le plan de règlement prévoyait notamment l'éloignement du Tchad du général Bozizé.

Paris a rappelé dimanche "la nécessité de mettre en oeuvre l'accord de Libreville".


Les temps forts de la journée du lundi 28 octobre 2002 : très violents combats où les populations civiles paient un lourd tribut