REPONSE A MON FRERE SITIYEAKO (DOCUMENT EN REFERENCE: "UN ENIEME DIALOGUE POURQUOI FAIRE ? UN ENIEME COUP D'ETAT CONTRE QUI ?")
Il y a quelques temps, précisément le 24 décembre 2002, tu avais fait une intervention à propos de la situation nationale. Chaque centrafricain(e), partout où il/elle se trouve est en droit d’apporter sa contribution à la recherche de solutions aux problèmes récurrents qui affectent son pays. Je suis comme certains compatriotes sur nos fora, sensible aux interventions constructives et argumentées qui ont pour but de faire avancer le débat que de se prêter à des manœuvres de diversion en introduisant des comparaisons irrationnelles et désinformatrices. La problématique que tu as abordé est le lot quotidien des patriotes engagés dans un travail de réflexion sur la crise nationale. Revenant à ta contribution, je suis d’accord sur l’ensemble du diagnostic que tu as posé. Ce diagnostic est celui reconnu par tous et qui demeure insoluble car les propositions de sortie de crise sont souvent liées à la sensiblerie, à la passion ou encore à la langue de bois qui cache, pour certains, leur opportunisme et/ou leur tendance évidente au tribalisme, au clanisme ainsi qu’à la prédation. A partir de tes observations et analyses, le point principal de la solution que tu préconises apparaît floue et non incisive. Elle nous ramène dans la même impasse qui est celle d’un dialogue pour le dialogue et non d’un dialogue dynamique, constructif et évolutif permettant de résoudre de manière profonde la crise nationale afin d’extirper le mal à son origine. Ainsi, une bonne analyse peut se retrouver amputer de sa crédibilité ainsi que de son impact lorsque la solution proposée est inadaptée, inefficace et frileuse. L’interpellation principale des centrafricains à l’heure actuelle est d’explorer toutes les voies et moyens possibles permettant une sortie définitive de la crise sociopolitique nationale et de lancer la reconstruction de notre société sur de nouvelles bases définies et acceptables par toutes les couches sociales centrafricaines.
Bien qu’en remontant dans le temps, nous devons reconnaître que la situation catastrophique et désastreuse récurrente du pays résulte de plusieurs dysfonctionnements graves dans le paysage sociopolitique national, il n’en demeure pas moins que les crises de ces sept (7) dernières années résultent principalement de l’incapacité et de l’incompétence du pouvoir actuel de résoudre de manière intelligente les difficultés socioéconomiques et politiques. Cette manque de clairvoyance manifeste traduit la défaillance et/ou l’inexistence de fait de leader effectif à la tête du pays. Il apparaît que le pays après avoir vécu une période de stagnation socio-économicopolitique a esquissé un mouvement ....…hautement régressif qui l’a depuis ramené dans les bas-fonds de la MISERE et de l’OPPRESSION. Ces dernières ainsi que la DELIQUESCENCE TOTALE de la nation sont à la base confusément de l’instabilité politique chronique, d’une criminalité sauvage et galopante soutenue activement et de manière claire par les prédateurs au pouvoir. Ils s’adonnent eux-mêmes aux actes hors-la-loi en ordonnant les assassinats politiques et cautionnant les viols sur des mineures et pillages des biens des centrafricains par des mercenaires venus d’ailleurs, une exacerbation du tribalisme et d'un clanisme odieux comme base d’une politique nationale, des arrestations et condamnations arbitraires des citoyens et une désorganisation de toutes les structures administratives, économiques et sociales du pays. Ainsi les réformes de fond à mener pour une administration efficace au service du citoyen avec une rigueur de gestion du personnel et des ressources aussi bien naturelles que créées par la force de travail du centrafricain n’ont jamais été au centre des préoccupations des pouvoirs qui se sont succédés au pays et pire, du pouvoir prédateur actuel.
Le problème crucial à l’heure actuelle, je suis parfaitement d'accord avec toi, est de trouver les voies et moyens de: a) faire revenir la paix et la sécurité par une réconciliation nationale franche basée sur des engagements honnêtes et sincères; b) doter le pays de nouvelles institutions garantissant les droits et la liberté du citoyen, une meilleure administration du territoire et les mettre effectivement en application; c) engager de moyens nécessaires pour combattre la corruption; d) faire face par une politique volontariste aux dépenses de souveraineté nationale; e) faire de propositions adéquates aux travailleurs, retraités, soldats et étudiants, en général à tous ceux qui émargent dans le budget de dépense de l’Etat, à propos de leurs nombreuses années d’arriérés de salaire, pensions et bourses; f) promouvoir un code d’investissement dynamique permettant la liberté d’entreprendre dont l’objectif est de faire revenir les investisseurs dans le pays pour la relance de son économie; g) repenser positivement le système éducatif et le remettre en marche; h) reformer le secteur sanitaire pour que son rôle de veiller à la santé publique soit effective et efficace; i) redéfinir une politique agricole dont les retombés doivent rendre le pays autosuffisant pour ses besoins alimentaires; j) rendre à l’Etat son rôle, celui d’être impartial et de contribuer par le dynamisme et les initiatives de ses services au bien être du peuple. L’Etat de droit doit mettre en pratique ses prérogatives de respect des droits universels humains en y incluant tous les autres droits et les principes de liberté fondamentale des citoyens: la démocratie. Ce sont les quelques orientations nécessaires et généraux à mettre en œuvre très rapidement pour ramener la confiance et l’espoir au sein du peuple centrafricain spolié et lâchement appauvri par ses ennemis et pourfendeurs. Par leurs pratiques immorales et maffieuses ces hommes/femmes sans foi ni loi qui se sont retrouvés à la tête de la nation l’ont réduite à NEANT!
Quel type de dialogue faut-il mettre en œuvre pour sortir ce pays de ce néant dans lequel il s’enfonce inexorablement? Ta remarque sur l’instabilité psychique du “démocratiquement élu” afin d’épargner un énième dialogue stérile et inutile reflète le sentiment partagé par de nombreux compatriotes qui redoutent un autre échec du dialogue dû à la malhonnêteté et à la mauvaise foi congénitales de Patassé et de son clan. En effet, l’avenir du pays ne doit pas dépendre que de la seule volonté de Patassé qui n’est animé que d’une seule envie, garder aussi longtemps que possible le pouvoir afin de s’enrichir par tous les moyens sur le dos des centrafricains.
Le dialogue national ne doit pas prendre le risque de souffrir d’un kidnapping ou d'un autre blocage dans son application par la présence d’un clan d’affairistes à la tête du pays. Ainsi, LE PREALABLE A TOUT DIALOGUE POUR LA RENAISSANCE CENTRAFRICAINE EST LE DEPART DE PATASSE ET DE SON CLAN MAFFIEUX. Patassé et son clan peuvent choisir un type de dialogue comme moyen de négociation pour se blanchir et espérer garder le pouvoir pour quelques temps. Mais ce type de dialogue n’est pas celui préconisé et voulu par la large majorité des centrafricains. Le seul vrai DIALOGUE NATIONAL, voulu par et pour les centrafricains doit se faire sans contrainte et dans une ambiance de confiance, d’intérêt national et de sincérité réciproque pour aboutir à une meilleure interprètation de la volonté du peuple et de la conception de la nation. Le temps du dialogue pour le dialogue improductif est révolu. Il s’agit aujourd’hui d’un dialogue constructif et dynamique dont les résolutions devront effectivement être mises en application. Le calendrier qui suit demeure la voie possible de règlement définitif du problème national:
- DEPART DE PATASSE DE LA TETE DE LA NATION SANS CONDITION
- MISE EN PLACE DE STRUCTURES DE TRANSITION RASSEMBLANT LES REPRESENTANTS DE TOUTES LES FORCES VIVES DE LA NATION
- ORGANISATION DU DIALOGUE NATIONAL OUVERT A TOUS LES REPRESENTANTS DES COUCHES SOCIALES DE LA NATION QUI PRESENTERONT LEUR CAHIER DE DOLEANCES
- APPLICATION EFFECTIVE DES RESOLUTIONS DU DIALOGUE NATIONAL DANS LEUR INTEGRALITE
Evidemment ce calendrier ne pourra se réaliser que grâce à la mobilisation et à l’engagement effectif des centrafricains pour une solution globale à la crise nationale. Les divisions basées sur les intérêts particuliers, le régionalisme, le tribalisme et l’opportunisme sont des maux qui pénalisent durablement la recherche effective de toute solution dynamique et permanente de sortie de crise. Il est donc important que les actions à entreprendre se fassent dans le cadre d’une unité d’action regroupant toutes les forces vives du pays.
Cher compatriote, la démocratie ne se résume pas seulement à l’élection démocratique. La DEMOCRATIE EST UNIQUE DANS SON ACCEPTION! La poire DEMOCRATIE NE peut PAS être coupée en deux selon le bon vouloir de qui que ce soit: d’un côté l’élection démocratique à laquelle l’on fait référence à chaque fois que son fauteuil chancelle et de l’autre ignorer les devoirs et les contraintes démocratiques auxquels l’on est soumis après avoir prêté serment de servir la République selon les PRINCIPES de cette démocratie. Accepter la démocratie c’est accepter toutes les pratiques et préceptes démocratiques, autrement c’est de la mascarade. Dans ce cas, les démocrates convaincus doivent œuvrer par tous les moyens nécessaires pour mettre fin à cette grossière caricature. Le “démocratiquement élu” qui constitue une épine dans le pied du centrafricain “se fout” allègrement des principes de la démocratie d’autant qu’il a institué un régime oppresseur, arbitraire et autoritaire basé sur la terreur et l’affairisme: une dictature pire que celles des militaires qui l’ont précédés. Dans ce cas, la démocratie n’exclue pas les moyens de coercition pour mettre fin au pouvoir d’un USURPATEUR ET DICTATEUR! En parcourant les documents sur les révolutions françaises précurseurs de la République donc de la démocratie française le "DROIT DE RESISTANCE A L’OPPRESSION" figure à une bonne place. Il est dit ceci: "LORSQUE LE GOUVERNEMENT VIOLE LES DROITS DU PEUPLE, L'INSURRECTION EST POUR LE PEUPLE ET POUR CHAQUE PORTION DU PEUPLE, LE PLUS SACRE DES DROITS ET LE PLUS INDISPENSABLE DES DEVOIRS." Chaque portion du peuple désigne les différents constituants des forces vives de la nation.......
Bernard Kouchner, inventeur de l’INGERENCE HUMANITAIRE et démocrate, n’a jamais hésité à demander l’utilisation de la force pour chasser un régime oppresseur du pouvoir. Devrons-nous accepter l’idée d’utilisation de la force seulement lorsque les occidentaux sont d’accord et le trouvent nécessaire? (à méditer). Il n’est pas concevable d’attendre que la solution à la crise nationale vienne de l’extérieur. Il appartient aux centrafricains eux-mêmes de prendre cette décision et de mettre en place les structures dynamiques pour arrêter la mascarade qui a déjà tué des milliers de compatriotes. Ils doivent par leur mobilisation inconditionnelle initier le mouvement préalable conduisant au dialogue national rassemblant toutes les couches sociales du pays sans exception dans le but d’aboutir au choix définitif de la Renaissance centrafricaine: Le CENTRAFRICAIN DOIT ETRE AU COEUR DE L’ACTION ET DE SON EVOLUTION. IL EST LE PROPRE ACTEUR DE SON AVENIR ET DE SON DEVENIR.. Il est donc évident que le dialogue centrafricain n’a pas besoin de parrainage d’un Bongo, Chirac, Eyadéma et autres tel que Koffi Anan ou Lamine Cissé. Ces derniers ont chacun des raisons individuelles pour que le chaos chronique centrafricain se perpétue (à ne lire que les documents qu'ils produisent aux réunions du conseil de sécurité des nations unies...)
Pour le dialogue national, source d’un véritable changement que nous souhaitons ardemment, il faut que la Résistance populaire s’organise et se mette en action pour imposer sa vision, ses orientations et son choix. L’UNION de toutes les forces de changement (militaires, politiques, société civile, diaspora, chômeurs, jeunesse, association des femmes, c’est à dire l’ensemble du peuple centrafricain rassemblé) autour d’une plate-forme minimale au sein de la Résistance Populaire reste l’alternative crédible et efficace pour signifier à Patassé la porte de sortie. La transition pourra se mettre en place et organiser de manière patriotique le DIALOGUE NATIONAL, cadre incontournable et primordial de la Renaissance centrafricaine. Ce cadre reste pour nous l’institution valable qui permettra de déterminer le meilleur choix d’une nouvelle société pour notre pays avec la participation de toutes les couches sociales de la nation.
LA RESISTANCE POPULAIRE DEMEURE LA DERNIERE ARME DU PEUPLE RASSEMBLE AUTOUR D’UNE IDEE COMMUNE ET FORTE DE LIBERTE, D’UNITE ET DE DROITS.
ELLE EST L’ARME ABSOLUE DU PEUPLE CONTRE L’OPPRESSEUR PATASSE ET SES MERCENAIRES DE TOUS BORDS.
L’UNITE DOIT GUIDER SES ACTIONS.
TOUTE INITIATIVE INDIVIDUELLE EST VOUEE A UN ECHEC PATENT CERTAIN.
Cordialement.
Narcisse Komas, Kodro-Amériques, NY, USA (Tuesday, January 14, 2003 7:36 AM)
Document en référence :
"UN NIEME DIALOGUE NATIONAL : POURQUOI FAIRE ? UN NIEME DIALOGUE NATIONAL : POURQUOI FAIRE ? par SITIYEAKO (24 décembre 2002)