BANGUI, 21 juillet 2003 (AFP) - 17h47 - Le magistrat centrafricain Joseph Bindoumi a quitté lundi la base de la force de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) où il était réfugié depuis le coup d'Etat du 15 mars dernier, a-t-il annoncé à l'AFP.
Reçu samedi dernier par le Premier ministre Abel Goumba, M. Bindoumi avait émis le voeu de quitter son refuge, avait-on appris de source proche des services du premier ministre.
Procureur général près la cour d'Appel de Centrafrique, et ancien président de la Commission mixte d'enquête judiciaire chargée de faire la lumière sur la tentative du coup d'Etat manqué du 28 mai 2OO1, M. Bindoumi est à l'origine de l'entrée en rébellion de l'actuel président autoproclamé François Bozizé.
M. Bindoumi avait lancé des poursuites judiciaires contre le général Bozizé, alors chef d'Etat-major des armées.
Le général Bozizé avait réfusé d'être entendu une deuxième fois dans le cadre de l'enquête sur le coup d'Etat de mai 2001. Il s'était retranché à son domicile, entouré de soldats fidèles, en novembre 2001, avant d'être destitué de sa charge de chef d'Etat-major et cassé de son grade de général.
Le général Bozizé s'était alors enfui vers le nord du pays d'où il avait lancé, en octobre 2002, une première tentative de coup sur Bangui.
Lors de cette attaque, la maison de M. Bindoumi avait été saccagée et pillée. Ce dernier avait alors fui la capitale pour se réfugier à Nola, à 6OO km à l'ouest de Bangui.
Il était ensuite revenu à Bangui jusqu'au coup d'Etat de mars 2003, date à laquelle il avait trouvé refuge au siège de la force de la Cémac.
Une seule personnalité connue reste encore réfugiée quatre mois après le coup d'Etat. Il s'agit du général Ferdinand Bombayaké, ancien chef de l'Unité de Sécurité Présidentielle (USP), qui assurait la garde de l'ancien président Ange-Félix Patassé, et s'était réfugié à l'ambassade de France lors du coup d'Etat.