Manifestation au lycée B. Boganda à Bangui en attendant les résultas du baccalauréat : trois morts
Las d'attendre la proclamation du baccalauréat qui devait intervenir le lundi 18 août 2003, les lycéens on érigé des barricades au niveau de l'établissement Barthelémy Boganda, barrant la route aux véhicules, particulièrement ceux appartenant à l'Etat. Les manifestants entendaient attirer l'attention sur la lenteur qui cacherait des manipulations possibles. Pour freiner l'ardeur des jeunes en colère, des militaires rendus sur les lieux, n'ont pas hésité à employer des moyens plus musclés et de se servir de leurs armes; résultat: un élève tué et deux bléssés graves.
Transportés à l'hôpital, nous devrions apprendre ce jour, aux environs de 18 heures, que ces deux derniers ont succombé à leurs blessures.
Un journaliste de Bangui rapporte: pour apaiser les populations, le pouvoir venait de signer un décret visant à rétrograder le lieutenant Eric Danboy, auteur de la bavure, au grade de sous-lieutenant. C'est une affaire grave dans un pays où une marmite bout en permanence, prête à sauter. A suivre
aux esprits (mardi, 19 août 2003, 18h)
BANGUI, 19 août (AFP) - 17h33 - L'officier centrafricain commandant les soldats qui ont tué un lycéen et en ont blessé deux autres, lundi à Bangui lors d'une manifestation, a été rétrogradé par le président François Bozizé, a annoncé mardi la radio nationale centrafricaine.
Le lieutenant Eric Danboy, a été rétrogradé sous-lieutenant, au terme d'un décret présidentiel pour "indiscipline ayant entraîné mort d'homme devant le Lycée Boganda", a indiqué la radio publique.
Lundi soir, un véhicule militaire avait percuté et tué sur le coup un élève qui protestait avec ses camarades contre le retard de la proclamation des résultats du baccalauréat 2OO3 devant le lycée Barthélémy Boganda, au nord de la capitale centrafricaine.
Deux autres élèves ont été blessés par balles. L'un d'eux se trouvait mardi dans un état grave.
Le lieutenant Danboy, qui avait récemment été élevé à ce grade, a été un proche compagnon d'armes du général Bozizé dans la rébellion qui l'a porté au pouvoir le 15 mars dernier.
Membre de l'ethnie gbaya, comme M. Bozizé, il avait participé en octobre 2002 au premier coup d'Etat manqué du nouveau président centrafricain contre le président déchu Ange-Félix Patassé.
BANGUI, 19 août 2003 (AFP) - 13h02 - Un élève a été tué et deux autres blessés par les forces de l'ordre lundi soir au cours d'une manifestation de lycéens, mécontents d'attendre la proclamation des résultats du baccalauréat, a-t-on appris mardi de source hospitalière à Bangui.
La victime a été percutée par un véhicule conduit par des militaires et les deux autres élèves ont été blessés par balle dans l'établissement.
Mécontents d'avoir attendu depuis lundi matin la proclamation des résultats du baccalauréat, les candidats avaient érigé des barricades sur la voie longeant le lycée Boganda et lancé des pierres sur des véhicules pour protester contre l'organisation.
Deux membres du gouvernement se sont rendus mardi matin à l'hôpital communautaire pour voir les victimes. Aucune déclaration n'a encore été faite sur cet incident.
Les +libérateurs+, surnommés ainsi après le coup d'Etat du 15 mars dernier, ont foncé sur les manifestants à bord de leur véhicule qui a fauché la victime, ont indiqué des témoins à l'AFP.
Ils ont ensuite sauté du véhicule et se sont mis à tirer à balles réelles, selon la même source.