RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : La conférence pour la réconciliation nationale s'achève
BANGUI, le 28 octobre 2003, Nations Unies (IRIN) - Les leaders régionaux ont exprimé leur espoir de paix pour la République Centrafricaine à l'occasion de la cérémonie de clôture de la conférence nationale pour la réconciliation, lundi dernier. Les travaux de la conférence se sont, eux, achevés le 16 octobre. Ils bénéficieront à 3.5 millions de personnes.
"Les barrières entre les enfants du Nord, du Sud et de l'Ouest de la République Centrafricaine se sont levées," a déclaré durant la cérémonie, le révérend Isaac Zokoe, le coordinateur de la conférence.
Les présidents du Gabon et de la République du Congo ont assisté à cet événement dans la capitale, Bangui. Des représentants du Benin, du Tchad, du Mali, du Soudan; de la Communauté des Etats du Sahel et du Sahara; de l'Union Africaine ainsi que des personnalités politiques de tout le continent, étaient également présents.
Après l'échec de trois conférences nationales pour panser les blessures de la nation, ces six dernières semaines de discussion ont permis, la rédaction de recommandations pour atteindre l'objectif de la réconciliation nationale. Les 350 délégués émanant des sphères politiques et d'organisations socio-professionnelles ont en effet élaborer des recommandations que les dirigeants du pays mettront en oeuvre.
Les délégués se sont ainsi répartis dans la commission vérité et réconciliation; politique et diplomatie; défense et sécurité; ainsi que dans celle relative à l'éducation et aux affaires socio-culturelles.
La commission vérité et réconciliation a recommandé au gouvernement de refléter une large représentation politique; l'installation d'un médiateur national, l'établissement de structures pour la prévention, la gestion et la résolution des conflits ainsi que la nomination dun commissaire indépendant aux droits de l'Homme.
Elle a encore sollicité la création d'un fonds de solidarité pour indemniser les victimes des conflits et incité le retour des partenaires de développement et spécialement de ceux qui ont quitté le pays en raison de la guerre.
La commission politique et démocratie a, pour sa part, recommandé une révision du calendrier électoral. Les élections débuteront par les municipales puis les législatives avant de terminer par les présidentielles dans la seconde moitié de 2004. Elle a encore demandé une nouvelle constitution dans laquelle les pouvoirs entre le président et le Premier ministre seraient partagés.
La commission économique a souhaité la restauration de l'impôt sur les plus values, aboli par l'ancien président, Ange-Félix Patasse, après son élection en 1993. Elle a aussi requis de plus grands efforts pour éradiquer la corruption et la mauvaise gestion des services financiers du gouvernement. Elle a enfin proposé la modernisation de l'agriculture dont dépend une grande partie de la nation.
La commission pour la défense et la sécurité a conseillé le déploiement de troupes le long de la frontière et l'augmentation de la taille de l'armée.
Le rapporteur des négociations, a rappelé le caractère obligatoire de ces recommandations en les présentant lors de la session plénière. Un comité de suivi de 21 membres a été créé le 16 octobre pour surveiller la mise en oeuvre de ces recommandations. Dans son discours du 14 octobre devant les délégués, Bozize avait déclaré que la conférence ne serait pas une parenthèse.
"Je ferai de mon mieux pour assurer la mise en oeuvre des résolutions émanant du dialogue," a déclaré Bozize à la cérémonie de clôture.
La tenue de cette conférence a coûté l'équivalent de 330.000 dollars américains, payés en grande partie par la République Populaire de Chine et le Gabon.