Le général Bozizé réclame une amnistie avant tout retour en Centrafrique
AFP, Libreville, 26 déc. 2001 - 17h53
L'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, réfugié depuis début novembre au Tchad, a conditionné mercredi, dans un entretien à Radio France Internationale (RFI), son retour en Centrafrique à une amnistie de la part du président Ange-Félix Patassé."Que le président de la République prenne une décision d'amnistie" au lieu de "laisser la justice jouer un jeu flou et confus", a déclaré le général Bozizé, en réaction à l'annonce, mardi, de l'arrêt des poursuites judicaires lancées contre lui.
"Pourquoi avoir attendu, deux mois durant, pour prendre cette décision ?", s'est interrogé l'ancien chef d'état-major, accusé par Bangui d'avoir préparé un coup d'Etat, et auparavant sous le coup d'un mandat d'amener délivré par la Commission mixte d'enquête judiciaire, créée après le putsch manqué du 28 mai dernier.
Le général Bozizé s'est aussi interrogé sur la "sincérité" du président centrafricain Patassé, protégé aujourd'hui par quelque 200 soldats libyens déployés à Bangui depuis ce putsch attribué au général André Kolingba.
Le chef de l'Etat centrafricain avait d'abord exclu le 14 décembre de garantir toute "impunité à travers une amnistie".
"S'il est sincère, que les troupes étrangères quittent le sol centrafricain, qu'on n'entende plus parler de la venue d'une force de maintien de la paix en République centrafricaine (RCA)", a déclaré François Bozizé, en référence aux conclusions du sommet de Khartoum sur la crise centrafricaine, organisé le 3 décembre à l'initiative de la Libye.
La fuite au Tchad du général Bozizé avait été au centre d'un litige entre Bangui et N'Djamena, qui le considère comme un réfugié politique et refuse son extradition.
Le Tchad et la Libye ont par ailleurs salué la décision des autorités centrafricaines d'abandonner les poursuites judiciaires contre l'ancien chef d'état-major.
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