Début de retour à Bangui pour les réfugiés yakomas

Retour difficile pour les centrafricains réfugiés à Zongo. Il demeure quelques points de revendications, notamment de sécurité à régler.


Les réfugiés souhaitent des garanties avant le rapatriement (11 Décembre 2001)

Les réfugiés de la République Centrafricaine (RCA) ont repoussé une proposition de leur président les invitant à retourner chez eux, en indiquant que les conditions n'étaient pas encore bonnes, a rapporté jeudi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

L'agence a informé que 20 responsables de la RCA ont visité les camps cette semaine à Zongo, une localité au nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) et les ont vivement encouragés à se rapatrier volontairement. Cependant, le porte-parole des réfugiés a demandé que le gouvernement reconstruise leurs maisons et fasse juger les pilleurs responsables du coup de force manqué. En outre, les réfugiés, des fonctionnaires publics pour la plupart, ont réclamé le paiement de leurs arriérés de salaires et des garanties pour leur sécurité s'ils retournent dans leur pays.

En vertu des règles du HCR, les réfugiés ne peuvent retourner que volontairement. Le rapatriement doit par ailleurs être légalement organisé entre la RCA et le Congo, et des garanties de sécurité doivent être fournies aux réfugiés. "Le HCR doit aussi jouir d'une possibilité de contrôle afin qu'il puisse superviser les premiers mois de la réinsertion des réfugiés dans leur pays d'origine ", a rapporté l'agence.

Les réfugiés avaient fui pour échapper au coup d'état avorté du 28 mai et aux combats qui lui ont fait suite.

Le HCR a informé qu'il prépare le transfert de 23 000 réfugiés dans un nouveau camp dans " les prochains jours ". Il fait suite au transfert, le mois dernier, de 1 250 ex-combattants de la RCA de Zongo à Mole, un site à 45 km au sud de Zongo capable d'héberger 10 000 personnes. Des soldats s'étaient aussi enfuis après la tentative de putsch.

Des puits ont été creusés et des hangars de transit et des salles de classes achevés. D'autre part, la route vers le site est " en bon état ". Les réfugiés à Mole vont recevoir un lopin de terre, du bois et des clous pour construire leurs abris.

Par ailleurs, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont déclaré jeudi qu'ils étaient profondément préoccupés par les actes de violence continus et par l'intensification de la tension interne en RCA. Le président du Conseil, Moctar Ouane du Mali a ajouté que les membres du Conseil sont aussi inquiets de la gravité de la situation économique en RCA et " exhortent la communauté internationale à se mobiliser en faveur " du pays.

allAfrica.com - 11 déc. 2001


Retour en République Centrafricaine des réfugiés installés à Zongo (?)

A FP, Bangui,  9 déc. 01 - 13h58 - Les réfugiés centrafricains installés à Zongo en République démocratique du Congo (RDC) depuis la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier, ont commencé ces derniers jours à regagner Bangui, seuls ou par petits groupes, en dépit de leurs inquiétudes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Depuis le début du mois, quelques dizaines de réfugiés quittent chaque jour Zongo pour Bangui, convaincus, à l'image de ce haut cadre de la radio nationale rentré après sept mois d'exil, "qu'il y a aujourd'hui plus de peur que de mal".

Comme lui, plusieurs cadres fonctionnaires ayant fui Bangui parce qu'ils appartenaient à l'ethnie minoritaire des yakomas mise en cause lors de la tentative de putsch, ont été suspendus de l'administration pour une durée d'un à trois mois pour "abandon de poste" et attendent la régularisation de leur situation.

"Nombreux sont ceux qui choisissent de rentrer, mais ils se heurtent aux colporteurs de fausses rumeurs faisant état d'arrestations, de tortures, d'exécutions, alors qu'il n'en est rien", s'indigne un cadre de la société de distribution des eaux également de retour.

Dans une déclaration rendue publique cette semaine, 14 partis politiques d'opposition "se réjouissent de ce que leurs appels répétés et leur engagement résolu en faveur d'un retour rapide des réfugiés aient trouvé un écho favorable, notamment auprès de la communauté internationale, pour que le président (Ange-Félix) Patassé accepte, du bout des lèvres certes, de mettre en place un comité d'accueil".

De l'avis des observateurs, les appels lancés au début du mois par le président Patassé et le premier ministre Martin Ziguélé, demandant aux réfugiés de regagner leur pays, sont de toute évidence à l'origine de ces retours au compte-goutte.

Par ailleurs, l'élargissement par le parquet de Bangui de certaines personnalités arrêtées par la commission mixte d'enquête judiciaire, parmi lesquels des membres de l'ethnie yakoma, pour leur implication présumée dans le putsch manqué, a également contribué à ce retour progressif.

Ces derniers jours, à l'issue d'une assemblée générale, les réfugiés avaient adressé un mémorandum au gouvernement dans lequel ils exigeaient notamment "la mise en liberté sans condition des personnes prises en otage par la commission mixte d'enquête" judiciaire chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'état.


Le retour des réfugiés centrafricains de RD Congo débutera le 6 décembre 2001

AFP, Bangui, 2 déc. 2001 - 20h19 - Le retour des réfugiés centrafricains ayant fui Bangui lors du putsch avorté du 28 mai pour la République démocratique du Congo (RDC) voisine débutera le 6 décembre, a-t-on appris dimanche à Bangui de source ministérielle centrafricaine.

"Jeudi prochain, un bateau affrété par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) va procéder au rapatriement des compatriotes réfugiés en RDC", a déclaré le ministre centrafricain de la Justice, Marcel Météfara, sans préciser le nombre de candidats à ce rapatriement volontaire.

Il s'agira de la première opération du genre depuis le coup d'Etat manqué qui avait provoqué l'exode temporaire de quelque 80.000 Banguissois vers l'étranger ou l'intérieur du pays.

Selon les estimations du HCR, entre 12.000 et 15.000 Centrafricains, pour la plupart des femmes et des enfants de l'ethnie minoritaire yakoma, sont toujours réfugiés en RDC dans des conditions de grande précarité.

Ces personnes avaient fui les combats qui avaient suivi le coup d'Etat dans les quartiers sud de Bangui, ainsi que les exactions commises par les forces loyalistes contre des membres de l'ethnie yakoma, à laquelle appartient l'ancien président André Kolingba, auteur présumé de cette tentative.

Le président Ange-Félix Patassé et le Premier ministre Martin Ziguélé ont successivement lancé, vendredi et dimanche, des appels pressants à ces réfugiés pour qu'ils regagnent le pays, et ont garanti leur sécurité.

Un travail préalable à leur retour a été effectué dimanche dans les quartiers est, sud et sud-ouest de la capitale centrafricaine par le comité d'accueil et de réinstallation créé cette semaine par le gouvernement, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un imposant cortège comprenant M. Météfara, le représentant de l'ONU en Centrafrique, Lamine Cissé, l'ambassadeur de France, Dominique Baucher, ainsi que des représentants du HCR, du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l'Unicef et des partis politiques, a sillonné ces quartiers.

"Il s'agit d'un travail préalable pour dire aux populations que leurs frères qui sont réfugiés de l'autre côté du fleuve Oubangui vont arriver et qu'il faut qu'ils les accueillent dans la dignité et dans la fraternité", a déclaré M. Cissé.


Actualité Centrafrique - Dossier 8